Afghanistan. Les USA abandonnent Karzaï à la merci des talibans

Ria Novosti Jeudi le 20 Juin 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les Etats-Unis et les talibans afghans entament aujourd'hui des négociations de paix au bureau de ce mouvement islamiste au Qatar, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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La participation des délégués du Conseil suprême de la paix afghan était initialement prévue mais Kaboul a boycotté les négociations de paix puis suspendu ses contacts avec Washington sur l'accord bilatéral de sécurité. Selon les experts, le président Hamid Karzaï a ainsi montré son mécontentement de voir l'Occident céder du terrain. Désormais les talibans ont une chance réelle de s'affirmer en tant que force politique légitime.

Les dirigeants talibans ont laissé entendre qu'ils étaient prêts à entamer des négociations de paix avec Washington et Kaboul. Cette déclaration a été prononcée mardi par deux mullahs afghans à la télévision qatarie, à l'occasion de l'inauguration de leur bureau dans l’émirat. Selon des sources proches du dossier, cette première rencontre entre Américains et talibans aujourd’hui sera un échange d’ordres du jour.

L'Afghanistan a violemment réagi à cette rencontre. Le Conseil suprême de la paix a déclaré hier que les "puissances étrangères" devaient laisser les Afghans gérer leurs affaires et que ses représentants ne se rendront pas au Qatar pour négocier. Kaboul a également suspendu les contacts sur l'accord de coopération avec les USA après 2014. La raison invoquée est un peu floue : "Contradiction entre les actes et les déclarations des Etats-Unis concernant le processus de paix". Apparemment Karzaï est contrarié de voir le bureau des talibans présenté comme une ambassade avec la participation de hauts fonctionnaires qataris, sous l’enseigne "Bureau politique de l'émirat islamique d'Afghanistan" et le drapeau de l'organisation. Ces démarches pourraient tirer un trait sur l'initiative de pourparlers à Doha avant le début de sa mise en œuvre.

Selon les observateurs, les talibans souhaitent s'affirmer comme force politique légitime, avant tout sur l'arène internationale. L'ouverture de cette représentation à Doha montre la volonté des rebelles de se faire reconnaître en tant qu'alternative aux autorités de Kaboul. Les talibans profiteront certainement du fait que les Etats-Unis n'ont pratiquement plus aucun argument pour négocier, hormis peut-être l'échange de prisonniers de guerre.

Selon Viktor Korgoun de l'Institut d'études orientales, les talibans chercheront à négocier une place dans le système politique, une participation à la vie sociale et voudront promouvoir leur interprétation de la constitution et du rôle de la charia. Qu'ils aient accepté les négociations est un fait notable. Les talibans ne s'opposent même pas à la présence d'un contingent réduit d'Américains dans le pays à condition qu'il s'agisse de spécialistes civils qui aident à renforcer l'armée afghane, apportent une aide financière et contribuent à la relance de l'économie afghane.

L'expert a également souligné la récente déclaration américaine selon laquelle, contrairement à Al-Qaïda, les talibans ne représentaient pas une menace directe pour les intérêts nationaux des Etats-Unis. "Cela montre que les Américains ont cédé beaucoup de terrain et ne s'opposent plus à la participation des pachtounes à la vie politique et à l'administration de l'Etat. Le plus important pour les USA, c'est de partir", conclut Viktor Korgoun.

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