Cameroun - Economie. Le piège des fautes de gestion dans les Finances publiques

MESSI BALA | Cameroon Tribune Mercredi le 27 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est l’un des défis auxquels doivent répondre les auditeurs internes africains réunis à Yaoundé pour la deuxième conférence internationale de leur association, l’AFIIA.

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Au Cameroun, depuis près de dix ans, plus d’une dizaine de chefs d’entreprises publiques et parapubliques ont été épinglés et écroués pour faute de gestion. A en croire Amstrong Amanor, responsable de l’Agence d’audit interne du Ghana, « la responsabilité des gestionnaires peut être engagée par simple négligence, non-respect des procédures, imprudence, prise de décision relevant d’une autre entité ou erreur d’appréciation». Et dans les cas évoqués plus haut, l’évaluation faite par les services du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) du préjudice pour l’Etat camerounais, c’est plus de 200 milliards de F qui sont imputés à ces Dg pour des irrégularités constatées dans leur gestion.

« Très souvent, ce sont des gestionnaires qui ont accordé des marchés publics sans que les normes inscrites dans le dossier d’appel d’offres soient respectées. Parfois, c’est l’utilisation du gré à gré sans l’aval de l’autorité des marchés publics ou alors la décision de vendre les biens de l’entreprise alors que c’est une décision qui relevait du conseil d’administration», relève un fonctionnaire du Consupe. Quel que soit le cas, la structure d’audit interne dans la société ou le ministère aurait dû attirer l’attention du dirigeant et éviter toute faute de gestion. Justement parce que « l’audit interne est comme l’odeur du gaz dans la maison. Cette odeur est rarement agréable, mais c’est elle qui fait ou permet, parfois, d’éviter l’explosion », souligne le ministre délégué chargé du Consupe, Henri Eyebe Ayissi.

Alors, question aux auditeurs internes africains présents à Yaoundé dans le cadre de la deuxième conférence internationale de l’Association africaine des instituts des auditeurs internes (AFIIA) : les auditeurs internes sont-ils complices des gestionnaires ? « L’auditeur interne a un rôle de surveillance dans une administration certes, mais il est hiérarchiquement placé sous les ordres du gestionnaire », clame Steve Kitio. D’autres auditeurs vont plus loin en expliquant que « l’audit interne doit être indépendant pour être efficace, parce que la pratique voudrait que ce soit le chef du département ministériel ou de l’entreprise qui propose l’auditeur interne à la nomination ».

Pour Henri Eyebe Ayissi, il y a deux voies pour mettre fin aux fautes de gestion. « Le premier aspect est l’exigence de la mise en place d’un organe d’audit interne bien structuré, avec pour socle, un contrôle interne organisé », afin de permettre à un dirigeant de mener au mieux ses activités. Le second aspect étant « l’exigence du respect des règles d’éthique par les dirigeants, c’est-à-dire la nécessité d’une internalisation des valeurs morales par ces derniers et d’une prise en compte, par eux et au quotidien, de ces valeurs morales dans la conduite et la réalisation des activités des entités dont ils ont la charge ».

 

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