Cameroun - Economie. Le gouvernement allège les frais bancaires

Josiane TCHAKOUNTE | Cameroon-Tribune Mercredi le 13 Juillet 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Quand elle parle de sa banque, Augustine P. est toujours en colère. Motif, coupe abusive sur son compte. « Quand mon salaire arrive, je suis obligée d’aller le retirer le plus tôt, au risque qu’il ne s’amenuise au fil du temps », explique-t-elle. Cette employée d’une entreprise de communication de la place, a pris la résolution de vider son compte une fois son salaire viré, pour éviter de subir les coupes que la banque effectue.

ADS



Suite à de multiples complications liées à l’utilisation de sa carte bancaire, Joséphine T, s’était résolue à ne pas utiliser le guichet automatique pour toucher son argent. Mais, après la révélation que lui fera un employé de la banque, elle devra revenir sur sa position. « Le banquier m’a confié que chaque fois que je vais à la caisse pour retirer de l’argent, la banque prélève 1.000 F pour la transaction », confie –t-elle. Bien qu’elle soit aujourd’hui abonnée au guichet automatique, cela n’empêche pas que la banque lui coupe des frais à chaque retrait effectué.

Ils sont multiples les services bancaires payés par les usagers. Si certains assistent de manière impuissante à la gestion de leur compte, d’autres restent ignorants.

« Je ne fais pas généralement attention aux frais que la banque prélève sur mon compte pour les différentes transactions que j’effectue. Mais, une fois, en regardant de près mon relevé bancaire, j’ai constaté qu’elle m’avait imputé des frais pour une transaction que j’avais effectuée de mon compte ici à Yaoundé vers un autre à Douala. Ce que j’ai trouvé anormal, puisqu’il s’agit de la même banque », raconte un usager de banque.

L’arrêté du ministre des Finances qui institue le service bancaire minimum garanti, vient donc comme un soulagement pour toutes ces personnes. Il est stipulé de manière claire dans l’article 3 de cet arrêté que «tout établissement de crédit est tenu d’offrir sans frais le service bancaire minimum garanti ». Il s’agit notamment de l’ouverture des comptes, de la délivrance du relevé d’identité bancaire du chéquier, des livrets d’épargne, de l’attestation de non redevance. Mais aussi, la délivrance au guichet des formulaires de retrait d’espèces au profit du titulaire d’un compte, de la consultation du compte sur place, du retrait de billets dans les guichets automatiques bancaires de la banque du porteur de la carte, du changement d’adresse, du versement d’espèces dans les agences d’une même banque, du paiement par carte bancaire auprès d’un commerce au Cameroun et de la délivrance du relevé de compte mensuel. Seule la clôture des comptes est fixée à un taux plafond de 5.000 F.

Au ministère des Finances, on explique que cette décision vise à assurer la protection des consommateurs des services bancaires contre les abus de certains établissements de crédits. L’autre objectif visé dans cette mesure est aussi d’assurer la mobilité bancaire, c’est-à-dire que chaque titulaire de compte peut changer de banques à sa guise surtout lorsqu’il estime qu’il n’est pas bien traité. « La mobilité bancaire oblige les banquiers à accorder plus d’attention aux préoccupations de leur clientèle. Elle favorise la concurrence entre les établissements bancaires et renforce la confiance des épargnants, déposants et clients à l’égard du système bancaire du Cameroun. Toutes ces mesures vont contribuer à augmenter le taux de bancarisation du pays », confie une source au ministère des Finances. L’arrêté pris le 13 janvier dernier en concertation avec les responsables des établissements de crédits, n’est effectif que depuis le 1er juillet dernier.

Dans les banques, la décision du ministre des Finances semble plutôt appréciée. Pour plusieurs responsables interrogés sur le sujet, il s’agit d’une mesure prise par le gouvernement pour lutter contre la vie chère. Ils la saluent et s’engagent à sa mise en œuvre. « La plupart de nos clients sont des entreprises, ce qui fait que nous ne sommes pas réellement touchés par cette mesure », déclare un banquier.

« Ce texte vient matérialiser ce que nous avons déjà en vue de faire. C’est une décision que nous appliquons à la lettre en tant qu’entreprise citoyenne », confie un autre responsable d’établissement de crédit. Jusqu’ici, seule l’ouverture d’un compte courant était gratuite de manière officielle. Pour le reste, il faudra des contrôles du Minfi et de la vigilance du côté des clients pour s’assurer que cette mesure est réellement appliquée.

 

ADS

 

Lire aussi : Aristide Bounah s'insurge contre la démolition des enseignes publicitaires des commerçants
Lire aussi : Phillipe Tagne Noubissi : De vendeur à la sauvette à PDG des supermarchés Dovv

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS