Burundi. La contestation se poursuit au Burundi, deux morts à Bujumbura

Patrick Njuwimana et Njuwa Maina | Reuters Jeudi le 07 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
BUJUMBURA (Reuters) - Un homme accusé d'avoir attaqué des manifestants de l'opposition a été brûlé vif jeudi dans un faubourg de Bujumbura, la capitale du Burundi en proie à des violences depuis la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

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Une femme a également péri, portant à 14 le nombre de personnes tuées depuis le début des troubles le 26 avril, selon le bilan établi par des ONG.

"Ils lui ont mis des pneus autour du cou et l'ont brûlé vif", a déclaré un témoin de la mort d'un homme à Nyakabiga, l'un des foyers de la contestation.

La victime était accusée d'appartenir aux Imbonerakure, le mouvement de jeunesse du parti au pouvoir (CNDD-FDD), accusé par les opposants d'attiser les violences, ce que dément le gouvernement.

Gervais Abayeho, le porte-parole de la présidence, a condamné le lynchage de Nyakabiga dans les termes les plus fermes. "Nous ne voulons pas voir la situation dégénérer et nous ramener des années en arrière quand des gens étaient tués dans les rues en plein jour", a-t-il dit.

La Croix-Rouge burundaise a confirmé un décès à Nyakabiga sans en préciser les circonstances. Elle a également fait état de la mort d'une femme dans le faubourg de Cibitoke, où des centaines d'opposants s'étaient rassemblés dans la matinée.

La crise politique au Burundi a débuté le 25 avril avec la décision du parti au pouvoir de valider la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat de cinq ans lors de la présidentielle du 26 juin.

40.000 RÉFUGIÉS

L'opposition estime que le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2005, viole à la fois la Constitution limitant à deux le nombre de mandats consécutifs et l'accord de paix qui a mis fin il y a dix ans à la guerre civile entre Hutus majoritaires et Tutsis minoritaires.

Jusqu'ici, les manifestations se sont limitées essentiellement à Bujumbura et les manifestants de l'opposition appartiennent indifféremment aux deux groupes ethniques.

La Cour constitutionnelle a validé mardi la candidature de l'ancien chef rebelle hutu en relevant que le premier mandat de Nkurunziza ne devait pas être pris en compte car il ne résultait pas d'un scrutin populaire mais d'un vote du Parlement.

Les opposants ont réagi en dénonçant la partialité du tribunal et en promettant de poursuivre leurs manifestations jusqu'au départ du président.

Dans une allocution télévisée, le chef de l'Etat a exhorté mercredi soir ses adversaires à mettre fin à leur mouvement de contestation, qualifié d'"insurrectionnel" par les autorités.

"Je respecterai la décision de la Cour constitutionnelle", a déclaré Pierre Nkurunziza. "Je voudrais assurer à la communauté nationale et internationale que si je suis élu aujourd'hui, ce sera mon dernier mandat."

La montée des tensions dans le petit pays d'Afrique centrale a provoqué l'exode de 40.000 Burundais vers les pays voisins, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Les ministres des Affaires étrangères de la Communauté est-africaine (Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Burundi) doivent se réunir cette semaine pour discuter de cette crise dans un pays où cohabitent donc Hutus (majoritaires) et Tutsis (minoritaires), soit la même composition ethnique qu'au Rwanda voisin, théâtre du génocide de 1994 contre les Tutsis et Hutus modérés.

Les Etats-Unis ainsi que l'Union européenne, qui fournissent une aide importante au Burundi, ont invité le président Nkurunziza à renoncer à se représenter.

(Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

 

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