Cameroun - Environnement. La « forêt modèle » sort du bois

Jean Baptiste KETCHATENG | Cameroon-Tribune Mardi le 28 Février 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un mode alternatif à l'exploitation forestière classique est promu par un réseau africain qui s’est réuni au Cameroun vendredi 24 février 2012.

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Dans la forêt, des intérêts divers peuvent coexister.
La plaque signalétique qui montre le chemin a été « sabotée », indique un garde forestier. A deux kilomètres de l’une des entrées du parc national de Campo-Ma’an (Sud), cette plaque au sol, probablement jetée par des riverains mécontents, symbolise les efforts que les différents exploitants des forêts doivent accomplir pour réaliser une « forêt modèle ». Un mariage du loup et de l’agneau si l’on en croit une villageoise de Campo. Pas si sûr, estime le Réseau africain des forêts modèles (RAFM), réuni en conseil d’administration vendredi 24 février à Kribi.

Une forêt modèle rassemble l’exploitant de grumes, le chasseur et le cultivateur, etc. Son but général : permettre une exploitation judicieuse et pérenne de la forêt. En termes simples, l’affaire permet aux forestiers de continuer à couper du bois, d’extraire d’autres ressources forestières renouvelables, tout en préservant des réserves de biodiversité comme Campo-Ma’an. D’où l’action du RAFM en vue de généraliser ce mode d’exploitation forestière.

Dans une zone périphérique du parc de Campo-Ma’an par exemple, la société Wijma vend du bois certifié car provenant de portions légalement affectées aux coupes et contrôlées comme telles. Le parc lui-même prépare des projets d’écotourisme qui payeront la facture de sa protection et fourniront davantage d’emplois alentour… Selon le conservateur du parc, Prosper Magloire Seme, il est en même temps envisagé d’autoriser les pygmées à y ramasser des produits forestiers, là où toute activité humaine est normalement prohibée.

« La preuve qu’il est possible de réfléchir à une liaison utile entre la forêt et ses riverains de manière à ce qu’ils en tirent profit », se satisfait Mariteuw Chimere Diaw, directeur général du RAFM. Même si les peuples autochtones et vulnérables, tels les Baka, voient ce mariage économique rogner largement les espaces sur lesquels ils migraient. « Lorsqu’on observe les projets qui vont détruire des espaces forestiers, on est bien obligé de reconnaître que l’on a attaqué cette cathédrale de verdure », indique un observateur en parlant de la forêt équatoriale camerounaise.

Une pression que les modèles de Campo-Ma’an et Dja-et-Mpomo à Lomié (Est) sont supposées tempérer. En attendant de faire des émules, comme l’a souhaité le haut-commissaire du Canada au Cameroun, Benoît-Pierre Laramée, dont le pays soutient l’initiative africaine des forêts modèles lancée en 2004.


 

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