Lutte contre Boko Haram. La Force multinationale mixte attend une résolution des Nations Unies

Journal du Cameroun Vendredi le 02 Octobre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministre camerounais de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, a révélé à Anadolu que la Force multinationale mixte (FMM) des Etats membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad dont l'objectif est de neutraliser le groupe armé nigérian Boko Haram, prend "enfin corps", après des mois d'attente.

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Alors que la Force, qui comportera 10 500 soldats, peinait à être mise en place, M. Mebe Ngo'o a indiqué qu'"avant l’opérationnalisation de la FMM, il a fallu que certaines décisions soient préalablement prises", soulignant à ce sujet qu'il ne reste pratiquement que l'adoption par les Nations Unies d'une résolution approuvant la création de cette force dans les jours à venir.

«Il a d’abord fallu délimiter la zone d’intervention de cette force. Cette délimitation a été faite d’un commun accord entre le Cameroun, le Tchad, le Nigeria et le Niger (quatre principaux pays participant à la force). Chaque pays a concédé une partie de son territoire à la Force», a expliqué Mebe Ngo’o dans un entretien exclusif à Anadolu.

«La deuxième décision importante était la mise en place de l’Etat-Major de la Force. Tous les postes de responsabilité au sein de cet Etat-Major sont désormais pourvus», s’est réjoui le ministre.

Cet Etat-Major est commandé par le général nigérian Iliya Abbah, nommé à la fin du mois de juillet par Muhammadu Buhari, le président du Nigeria. Il a pour collaborateurs des camerounais à l’exemple du général de brigade Nka Valère qui est l’adjoint au commandant de la FMM, a détaillé le ministre rencontré à Yaoundé.

Le général de brigade camerounais Bouba Dobekréo, quant à lui, est le Commandant du premier secteur de la FMM avec poste de commandement à Mora, une ville camerounaise de l'Extrême Nord, proche de la frontière avec le Nigeria et dans laquelle deux kamikazes soupçonnés d’appartenir à Boko Haram, se sont fait exploser il y a quelques jours.

Désormais, pour que l'opérationnalisation de cette force soit effective, les pays attendent que les Nations Unies votent une résolution, selon des sources du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères, contactées par Anadolu. "Cela ne saurait tarder", ont-elles affirmé.

D'après un membre du département «Paix et Sécurité» de l’Union africaine, joint par Anadolu, «La FMM comportera 10 500 hommes soit 8 500 militaires ainsi que 2 000 gendarmes, policiers et civils, sous réserve que les Nations unies modifient ce chiffre».

Le président Paul Biya a pour sa part, déjà autorisé le déploiement de 2450 hommes au titre de la contribution du Cameroun à la FMM, rappelle la même source.

En plus de la participation à la FMM, le Cameroun a également depuis peu, lancé un «programme d’urgence» qui doit s’étaler sur trois ans et qui vise à mettre sur pied dans les régions frontalières au Nigeria, des projets générateurs d’emplois et de revenus à l’intention des jeunes défavorisés, a ajouté le ministre Mebe Ngo'o.

L’objectif à court terme est de rendre les jeunes vivants dans les conditions précaires moins vulnérables aux recruteurs de Boko Haram qui leur promettent de l’argent en échange de leur adhésion au groupe terroriste.

La FMM a été créée le 11 juin dernier par une résolution du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad et du Benin, qui subissent depuis près d'une année, les incursions répétées du groupe armé.

La FMM a pour mandat de créer un environnement sûr et sécurisé dans les régions affectées par les activités de Boko Haram et d’autres groupes terroristes et de faciliter dans la limite de ses capacités, les opérations humanitaires et l’acheminement de l’aide aux populations affectées.

De par sa position géographique, le Lac Tchad est le théâtre d’assauts répétés de Boko Haram qui, après avoir pris des pans entiers du Nord-Est nigérian, lorgne désormais sur le Tchad, le Niger et l'Extrême Nord du Cameroun.

Des forces de défense tchadiennes, camerounaises et nigériennes mènent depuis la mi-janvier 2015 une offensive contre le groupe. Plus de mille combattants du groupe armé nigérian ont jusque-là péri contre une centaine de militaires relevant de la coalition, selon un décompte de Anadolu établi à partir des communiqués officiels tchadiens et camerounais.
 

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Lire aussi : Lac Tchad: sept militaires tués dans l’explosion d’une mine

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