Afrique. La Côte d'Ivoire choisit son président pour surmonter 11 ans d'épreuves

ABIDJAN (AFP) Lundi le 01 Novembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les Ivoiriens se sont rendus aux urnes dimanche en masse et dans le calme pour choisir un nouveau président, une élection historique après 11 années de crise politico-militaire et six reports depuis 2005, et dont les résultats doivent être annoncés d'ici mercredi.

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A Abidjan comme à Bouaké (centre), fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient le nord du pays depuis son putsch manqué de 2002, ils ont afflué dans les bureaux de vote, qui ont fermé peu après 17H00 (locales et GMT), ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je suis très fier d'avoir voté", a lancé Nastase Kehi, étudiant de 26 ans, après avoir glissé son bulletin dans l'urne "pour la première fois". Une longue file s'était formée dès 05H00 devant ce centre du quartier de Port-Bouët (sud d'Abidjan).

La bouillonnante capitale économique offrait un aspect inhabituellement calme, avec une circulation très réduite.

A Bouaké, dans une file d'attente de plusieurs centaines de personnes, les discussions allaient bon train dans une atmosphère détendue.


"Depuis 10 ans qu'il n'y a pas d'élection, il faut qu'on prenne part pour qu'il y ait un changement, parce que les Ivoiriens souffrent, surtout nous les jeunes", a confié Mylène Kouassi, étudiante de 22 ans, venue exprès d'Abidjan pour rejoindre son lieu d'inscription.

A travers le pays, aucun incident notable n'avait été rapporté durant la journée.

Quelque 5,7 millions d'Ivoiriens étaient appelés aux urnes pour ce scrutin qui devait départager 14 candidats, dont les trois ténors de la politique ivoirienne, pour la première fois opposés: le président sortant Laurent Gbagbo, 65 ans, au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié, 76 ans, et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, 68 ans.

Les trois "grands" ont salué le bon déroulement de l'élection.

"Je suis heureux aujourd'hui que ce vote se passe bien", a déclaré M. Gbagbo, rappelant que seule la Commission électorale indépendante (CEI) était "habilitée à donner un résultat provisoire".

M. Bédié a exprimé son "soulagement après les longues attentes que nous avons subies depuis 2005". Pour M. Ouattara, la paix est "ce dont notre pays a le plus besoin, aussi bien le jour des élections que pour les jours après les élections".

Le scrutin est censé clore la crise ouverte par le putsch de 1999 et aggravée par le coup d'Etat raté de 2002, qui a entraîné une guerre et la partition de cette ex-colonie française longtemps donnée en exemple pour sa stabilité et son "miracle" économique.

La CEI a légalement jusqu'à mercredi pour proclamer les résultats provisoires. Selon l'un de ses vice-présidents, Amadou Soumahoro, elle souhaiterait les donner "dans la journée de lundi".


Un éventuel second tour est prévu 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel.

Malgré le climat apaisé de dimanche, nombre d'Ivoiriens considéraient que le plus dur restait à venir, jusqu'à l'annonce des résultats.

Laurent Gbagbo lui-même a dit redouter des "violences", affirmant, sûr de gagner, qu'elles "viendront de ceux qui perdront".

Les brigades mixtes loyalistes/FN chargées de sécuriser le scrutin n'ont déployé qu'environ 6.600 éléments sur les 8.000 prévus. Elles ont été épaulées par les ex-rebelles au nord et la police et la gendarmerie au sud. L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci, plus de 8.500 hommes) et la force française Licorne (900 hommes) étaient en appui.

Les forces armées loyalistes avaient annoncé la fermeture des frontières terrestres jusqu'à mardi 18H00, pour empêcher les "éventuels fauteurs de troubles" de "fuir le pays après y avoir mis le feu".

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