Aéroport de Douala : Accès limité au hall Les agents de sécurité n’appliquent pas toujours les mesures visant à mieux sécuriser cet espace.

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Une fillette se promène toute seule dans le hall de l’aéroport de Douala cet après-midi du mercredi 6 octobre 2010.

L’enfant est négligemment habillée et porte des babouches. Elle sillonne le balcon d’où on a une vue superbe de la piste. « Je suis venue voir mon père qui travaille ici. Les policiers m’ont laissé entrer. Ils connaissent mon père et moi-même », affirme la petite promeneuse, qui donne l’impression d’être à la maison. Elle est finalement stoppée dans le hall d’embarcation par un employé de l’aéroport. La fillette est sermonnée et renvoyée dehors, sous le regard indifférent des agents de sécurité postés aux accès du hall.

Quatre policiers discutent à l’entrée principale. Des personnes vont et viennent, sans être inquiétées. Au passage du reporter, un inspecteur de police lance : « Celui-ci va où ? » Mais il n’insiste pas outre mesure, face à l’indifférence du visiteur et au silence de ses collègues. Leur conversation peut continuer, ponctuée par des éclats de rire. Les policiers sont appuyés par des vigiles commandos de la société G4security. « Notre travail consiste à filtrer les accès. Mais, les contrôles sont allégés actuellement car ce n’est pas la grande affluence », explique un vigile. « La vigilance est de mise néanmoins, poursuit-il. Les gens sont jugés à leur apparence. Un individu mal vêtu, avec une allure bizarre, ne peut entrer. Par contre il n’y a aucune raison de bloquer un visiteur qui désire se rendre au restaurant ou au commissariat. Mais dans tous les cas, le hall de l’aéroport est interdit aux accompagnateurs des voyageurs ».

Les membres d’une famille viennent en effet d’être bloqués dehors. Leur parent qui voyage reçoit donc les au-revoir à l’esplanade de l’aéroport. Ce qui n’est pas du goût d’une accompagnatrice. « A ce rythme, les gens seront bientôt stoppés dès le portail », fulmine la jeune fille, qui ignore certainement les mesures prises depuis février 2010 pour renforcer la sécurité au sein de l’aéroport. Un employé, ici, déplore pourtant un « relâchement ». « Il suffit de donner un peu d’argent aux policiers pour entrer. Une fois à l’intérieur, il n’y a plus de contrôle. On peut aller au balcon pour assister de près au décollage de l’avion qui transporte son voyageur », confie-t-il. Cependant, le reporter du Jour n’a pu vérifier ces allégations.

Les bagages sont emballés à l’extérieur. Les jeunes qui font ce travail n’ont plus accès au hall. Les colis sont transportés par les porteurs reconnaissables par leur blouse verte. Les vendeurs ambulants n’ont même pas le droit de franchir la clôture de l’aéroport. Mais quelques téméraires violent l’interdit. « Ils ont des passages secrets et arrivent de tous les côtés. Lorsqu’une entrée est sécurisée, une autre est créée. Les pickpockets et autres voleurs sévissent toujours à l’aéroport », avoue un vigile.

 

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