Afrique. L’Afrique francophone est telle une femme constamment violentée qui exècre le divorce

C.P: Léon Tuam Mercredi le 13 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
S’il est évident que le continent africain en dépit de toutes ses richesses diversifiées et pharamineuses reste le plus humilié et le plus en arrière de tous, il appert aussi que la subordination et l’humiliation de l’espace francophone faisant usage du FCFA au sein de ce grand ensemble sont de plus belle inquiétantes, vexantes et insoutenables.

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L’Afrique francophone ressemble étrangement à cette femme mariée qui se trouve régulièrement réifiée, se voit constamment violentée et rudement déshumanisée, mais qui adorerait son bourreau au point de refuser de divorcer d’avec lui. Serait-il vraiment le cas de cet ensemble de pays africains ?


En vérité, cette Femme n’aurait jamais de cesse et des lendemains meilleurs si elle n’arrivait à causer une rupture sans ménagement avec son Epoux qui, lui, n’a pour principal intérêt que de se servir régulièrement et sempiternellement d’elle et de sa maisonnée pour se fortifier et luire pendant qu’elle languit et s’ensevelit dans le lit opaque de la nuit.  


Toutefois, il serait irresponsable, naïf et même provocateur de penser ou de laisser croire un instant que les peuples de ces pays francophones se plaisent d’être exploités, d’être dominés et de vivre dans l’avilissement asphyxiant où ils sont plongés depuis plus de 70 ans.
Au contraire, les habitants des pays de l’Afrique francophone sont de preux peuples réduits aux gueux, mais qui ne sont jamais restés les bras croisés ; ils ont été et sont toujours au front. Ils ont été de toutes les grandes tentatives de libération de leurs pays. Ils n’ont jamais manqué de dire leur vouloir incisif d’être libres et souverains aux yeux du monde.


L’histoire, l’histoire intacte, l’histoire authentique, l’histoire non écorchée montre qu’aucun peuple en ce monde n’a été autant exploité et humiliée que les peuples africains et ceux noirs en particulier ; cette histoire montre aussi qu’aucun peuple en ce monde ne s’est autant battu qu’eux. Ils se battent toujours sous les coups de dents d’airain de la France toujours fraternelle.


Les rues, les campagnes, les villes, les brousses et campus du Togo, du Burkina Faso, du Congo, du Gabon, du Tchad, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Bénin, de Madagascar, du Niger, etc. couverts de grandes marées de sangs frais et vieux, des sangs des martyrs de ces pays africains depuis plus de sept décennies, est la preuve patente que ces peuples n’ont jamais quitté le chemin de la résistance qui conduit à la rupture et à la libération totale.


Malheureusement, au cours de ces luttes de libération, les vraies forces progressistes et révolutionnaires ont échoué et échouent encore non pas parce qu’elles n’auraient pas pu triompher des forces du mal qui confisquent leurs pays, mais parce qu’elles se trouvent parfois diverties, piégées ou divisées, et finalement barbotent dans les boues de la naïveté.
Il y eut avant et il y a encore en Afrique francophone trois forces qui se sont toujours efforcées à annihiler les efforts des forces patriotiques révolutionnaires africaines travaillant avec les masses populaires dans les luttes delibération de ces pays francophones qui utilisent le FCFA :


Il s’agit des dirigeants-valets autocrates corrompus au pouvoir et au service du néocolonialisme, des forces oppressives néocoloniales extérieures qui installent ou maintiennent ces pantins au pouvoir, et des opposants politiques pusillanimes et sans vision qui se prostituent au seuil des maîtres en attente d’être installés au pouvoir à leur tour par ceux-ci, pour continuer à trahir leurs peuples.


Les vraies forces révolutionnaires de ce grand ensemble francophone d’Afrique ont le devoir et l’obligation de compter sur elles-mêmes et sur les masses populaires convaincues de la nécessité de se battre, pour arriver à de vraies victoires, des victoires qui ne seront pas amères par la suite, des victoires qui donnent une monnaie propre à ces peuples, leur donnent le droit de choisir eux-mêmes leurs dirigeants et de disposer et de jouir de leurs richesses.  


Ceux des opposants politiques de la zone FCFA qui veulent pactiser avec les ennemis de nos peuples sous couleur d’accéder au pouvoir avant d’opérer les changements requis mentent. Ils sont à la fois hypocrites et naïfs. Cela ne réussit pas ; et l’histoire ici parle haut. Les masses populaires sont l’appui le plus solide, le plus durable et sûr dans cette lutte de libération.


Ces vraies forces doivent s’organiser et s’unir pour éduquer, sensibiliser et élargir le cercle des masses populaires convaincues et les éclairer sur ces loups extérieurs qui savent toujours comment arriver à s’accrocher à d’autres Noirs-hyènes de l’opposition comme du pouvoir pour pérenniser leurs dominations économiques, monétaires, culturelles, financières et morales.


Le rouleau-compresseur dans ces pays francophones, les divisions et enseignements haineux ici et là, les illusions et égoïsmes des opposants politiques et les manipulations tous azimuts ont toujours ajourné le triomphe des luttes des vrais patriotes et progressistes africains, au point de faire croire que ces peuples abhorreraient le divorce d’avec ce système néocolonial ; et pourtant il n’en est rien.


Saisissons sur ces entrefaites que les forces révolutionnaires de l’Afrique francophone n’arriveront jamais aisément à la libération de leur pays en évoluant en rangs dispersés. C’est triste que d’aucuns ne comprennent pas que le drame ivoirien est un drame africain et africain francophone d’abord.


Les enjeux sont colossaux et vitaux pour les oppresseurs qui vivent sur les cœurs saignants, les pleurs et sueurs de leurs victimes. C’est une affaire de vie ou de mort tant pour les agresseurs que pour les agressés. C’est une âpre lutte dont le perdant s’ouvre toutes les portes de tous les grands malheurs.


Les peuples de l’Afrique francophone dominés luttent toujours pour leur libération, nonobstant les nombreux pièges qui les guettent partout. Cette libération qui ouvre sur la souveraineté de ces Etats ne se fera jamais avec des opposants qui attendent d’être installés au pouvoir ou avec des dirigeants déjà installés par l’Etranger.


Ces peuples doivent se battre pour se libérer et rayonner ou reculer pour être complètement écrasés. C’est y aller avec toute la discipline, l’intelligence, le pragmatisme et la détermination ou rien. C’est tout. Cette libération passe aussi par la revue minutieuse de toutes les causes de nos échecs passés et leur correction.


Léon Tuam
Activiste des Droits Humains et écrivain
13 janvier 2016

 

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