Iran. L'Iran salue une "page en or" avec la levée des sanctions

Bozorgmehr Sharafedin | Reuters Dimanche le 17 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
DUBAI (Reuters) - Le président iranien Hassan Rohani a salué dimanche la levée des sanctions économiques contre son pays au lendemain de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire avec les grandes puissances et a dit souhaiter pour son pays un avenir moins lié au pétrole.

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La fin des sanctions, c'est aussi un prestige retrouvé pour l'Iran chiite au moment où les rivalités entre chiites et sunnites s'exacerbent dans la région avec les guerres en Syrie et au Yémen qui opposent indirectement Téhéran à l'Arabie saoudite sunnite.

Présentant au Parlement le projet de budget pour la prochaine année fiscale iranienne, qui commence le 21 mars, Hassan Rohani, un modéré élu en 2013 sur la promesse de réduire l'isolement de l'Iran sur la scène internationale, a évoqué un "tournant" pour l'économie iranienne, gros producteur de brut quasiment absent des marchés internationaux ces cinq dernières années.

Dès dimanche matin, le vice-ministre iranien du Pétrole a fait part de l'intention de Téhéran de relever ses exportations de pétrole brut.

"Les négociations nucléaires qui ont réussi avec les conseils du Guide suprême (l'ayatollah Ali Khamenei, NDLR) et le soutien de notre pays, ont vraiment été une page en or dans l'histoire de l'Iran", a déclaré Hassan Rohani.

"L'accord nucléaire est une opportunité que nous devrions utiliser pour développer le pays, améliorer le bien-être de la nation et créer stabilité et sécurité dans la région", a-t-il ajouté.

Quelques heures avant l'annonce officielle de la levée de sanctions, Téhéran avait annoncé la libération de cinq Américains dont le chef du bureau du Washington Post Jason Rezaian et le pasteur Saeed Abedini dans le cadre d'un échange de prisonniers avec les Etats-Unis.

Plusieurs dizaines de milliards de dollars d'avoirs iraniens qui étaient gelés vont désormais pouvoir être réintégrés dans le circuit économique, tandis que les entreprises internationales qui n'avaient plus le droit de travailler avec l'Iran vont pouvoir vendre automobiles, avions et autres marchandises sur un marché de 80 millions d'habitants.

"TOUT LE MONDE EST HEUREUX"

Toutefois, le dégel des relations engagé sous la présidence du démocrate Barack Obama est vu d'un oeil soupçonneux par ses opposants républicains, et par les deux grands alliés des Etats-Unis au Proche et au Moyen-Orient, Israël et l'Arabie saoudite.

Dès samedi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié un communiqué très critique.

"Même après la signature de l'accord nucléaire, l'Iran n'a pas abandonné ses aspirations à acquérir l'arme nucléaire et continue à agir pour déstabiliser le Moyen-Orient et répandre le terrorisme dans le monde en violant ses engagements internationaux", lit-on dans le communiqué du Premier ministre.

Le président iranien n'a pas éludé l'opposition suscité par la levée des sanctions.

"Tout le monde est heureux à l'exception des sionistes, des bellicistes qui alimentent les guerres confessionnelles au sein de la nation islamique et des jusqu'aux-boutistes au Congrès américain", a-t-il ajouté.

Samedi soir, l'agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) a officiellement déclaré que l'Iran avait appliqué toutes les mesures requises par l'accord encadrant ses activités liées à l'atome conclu le 14 juillet dernier à Vienne avec le groupe du P5+1, à savoir les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Chine, France, Etats-Unis, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne.

Le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, est attendu dimanche en Iran, pour y rencontrer Hassan Rohani et le directeur de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI), a annoncé samedi l'AIEA.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif doit également rentrer dimanche à Téhéran.

Quelques minutes après la décision de l'AIEA, Barack Obama signait un décret annulant officiellement les diverses sanctions imposées notamment dans les domaines de la banque et de l'acier tandis que l'Union européenne engageait un processus similaire.

Auparavant, l'Iran avait fait savoir par son ministre des Transports son intention d'acheter 114 avions civils à Airbus.

Washington a toutefois prévu de maintenir certaines sanctions contre l'Iran, notamment en ce qui concerne son programme de missiles.

(Danielle Rouquié pour le service français)

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