France. LA FRANCE FAIBLE

C.P: Patrice Nganang Mercredi le 15 Aout 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
‘La France forte’, tel était le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy, le plus belliqueux des présidents français récents. Slogan bien intéressant, car une nation ne présente sa puissance comme slogan qu’au moment où elle l’a perdue.

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La force est toujours tranquille. Or rétrospectivement, la signature de cette ‘France forte’ sera moins la campagne militaire libyenne que la disparition du Mali sous les yeux vraiment impuissants du président français. C’est que le scenario qui a imposé trois pays dans l’espace jadis connu comme étant la Somalie, qui a divisé le Soudan et d’ailleurs l’Ethiopie, après avoir manqué d’imploser le Nigeria, semblait avoir toujours esquivé l’espace francophone qui est maintenu au fer de bases militaires françaises placées ici et là, tout comme d’hommes de paille sous contrôle parisien. A Bamako aujourd’hui, sans blague !, on parle de faire du capitaine Sanogo, putschiste déposé pourtant, un vice-président de la république qui n’existe plus, car qui payera donc la facture d’une guerre qui chasserait les rebelles dans le Nord de ce pays pauvre ? Pas la CEDEAO dirigée par une Côte d’ivoire sortie elle même d’une guerre que la France a eu besoin de cinq ans et de l’ONU pour gagner ! Facile il est, de se rendre compte qu’au moment où le reste de l’Afrique, surtout celle anglophone, évolue vers la liberté, l’espace francophone apparaît de plus en plus comme le dernier bastion mondial de la tyrannie.

   On le sait : depuis sa gestion de la guerre civile camerounaise en 1956-1970, la tactique française a toujours été d’une part le soutien à ses hommes de paille, et d’autre part le camouflage de son imposture sous le slogan de la liberté et des droits de l’homme. Ce camouflage n’est plus possible aujourd’hui qu’avec un manteau soit américain comme en Libye, soit international au travers de résolutions bienveillantes pour elle du Conseil de sécurité de l’ONU. Sinon la France révèlerait sa faiblesse de fait qui comme le cancer qui s’installe sur un corps affaibli, sur le continent africain a le visage de toutes ces tyrannies francophones. Oui, la France révèlerait encore plus sa faiblesse qui est de fonder sa ‘Grandeur’ sur les pays les plus appauvris du continent africain ! Et là est bien la différence avec ces autres puissances qui elles aussi vivent des tyrannies, comme les Etats-Unis de l’Arabie saoudite par exemple, mais dont les pays qu’ils dominent sont bien riches. Il est trop facile en effet de dire qu’elle ne soutient des tyrans comme Biya, la France, que parce que ceux-ci servent ses intérêts. Car voilà en 1979, la France a pu se débarrasser de Bokassa qui lui aussi servait si bien ses intérêts qu’il appelait de Gaulle ‘papa’ ! Et chez nous d'ailleurs elle a pu faire partir Ahidjo qui deux ans avant, en janvier 1980 gagnait sa réélection à 99,99%, et n’a pas eu besoin de forces d’interposition ni de mandat de l’ONU !

   Comment la France aujourd’hui faible pourrait-elle se débarrasser de cette lèpre trop visible que sont ses tyrans comme Biya ? Aujourd’hui le président camerounais ne bâtit plus sa souveraineté qu’en lui faisant du chantage, tandis que la politique française consiste dorénavant à éviter une visite à Yaoundé aux présidents français. La Chine sert bien d’épouvantail dans ce camouflage nouveau style, elle qui ne bougerait jamais aucun de ses soldats pour protéger Biya au cas où Paris décidait de mobiliser ses forces militaires installées autour du Cameroun pour le chasser. Mais Paris le peut-il ? Voilà Bruno Gain, un des derniers Sarkozy boys, qui accompagne le tyran à une cérémonie de dépôt de premier caillou, au bout de trente ans de fainéantise et qui plus est, avant de le voir prendre des vacances suisses. Après avoir voulu capitaliser sur son support à la guerre française contre Kadhafi, Abdoulaye Wade, au soir de son régime, utilisait le dilatoire de ses ‘grands chantiers’ pour quémander une prolongation partielle de son mandat présidentiel. N’y avait-il ce Code électoral favorable au peuple sénégalais qu’il serait encore président aujourd’hui et la France n’y aurait pu rien – elle aurait pris acte de l’installation d’une tyrannie héréditaire dans sa ‘démocratie exemplaire’. Biya a un Code électoral qui lui est favorable. Il peut faire chez nous ce que Wade n’a pas pu faire au Sénégal, si le peuple camerounais ne lui impose sa logique à lui.
 

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