Cameroun - Communication. Kalara, le « rat » des palais de justice

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon-tribune Jeudi le 28 Juillet 2016 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’hebdomadaire créé en 2013 a choisi se positionner sur l’information du monde judiciaire.

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Christophe Bobiokono, la quarantaine assumée, passe carrément incognito dans cette salle d’audience du palais de justice de Yaoundé, centre administratif. Exactement comme à ses débuts de jeune journaliste en quête permanente de nouvelles dignes d’intérêt. Il travaille pour le seul journal de la place traitant exclusivement des informations judiciaires. L’homme n’a jamais caché sa passion pour le fait divers et les affaires au tribunal. D’où Kalara.

L’hebdomadaire a du pedigree. Il naît en février 2013 sur une idée de ce journaliste issu de la 24e promotion de l’Esstic. Le projet éditorial est de relayer les affaires en cours de jugement dans les tribunaux. Les conflits administratifs et fonciers, affaires familiales, dossiers « épervier », crimes et autres délits constituent la matière première des reporters de Kalara. Dès le début, la publication a bonne presse et devient très vite utilitaire. « Il y a beaucoup de fierté à voir le produit reconnu et devenir une référence pour les avocats, les magistrats, juristes et autres justiciables. Nous sommes toujours heureux de voir certaines éditions sollicitées et aider les lecteurs à trouver une solution à leurs affaires en justice à 400 Frs, prix du journal », avoue Christophe Bobiokono. Comme quoi, le journaliste a bien eu raison de s’investir dans ce secteur, alors même que le paysage médiatique camerounais présente plus de 500 journaux.

L’envie lui vient au début de sa carrière. Affecté au service société de Mutations, jeune reporter d’alors a l’habitude de couvrir des affaires au tribunal et fait même partie des journalistes ayant levé le lièvre dans l’affaire Engo. « J’ai tout de suite remarqué que c’était des sujets à fort impact social, voire politique. Quand j’ai perdu mon emploi, j’ai commencé à traîner dans les tribunaux pour animer mon blog. Les articles que je publiais suscitaient un grand intérêt du public et c’est ainsi que je me suis convaincu qu’un projet éditorial dans ce domaine marcherait bien », explique le directeur de publication. Lui et ses cinq reporters passent beaucoup de temps dans les tribunaux de Yaoundé et Douala pour produire 12 pages à mettre en kiosque tous les lundis.

L’exercice n’est cependant pas sans risques : peu habitués à voir les journalistes fréquenter les palais de justice au Cameroun, certains magistrats s’offusquent de leur présence. Il y a aussi le risque de se faire étiqueter par les justiciables ou le corps judiciaire et des idées préconçues qu’il faut braver. Mais le grand défi pour Kalara reste la couverture du territoire national et son corollaire, la diversification des informations diffusées. « Nous regrettons aussi que les grands annonceurs ne se bousculent pas beaucoup, alors même que nous vendons plus que certains quotidiens », assure Christophe Bobiokono.

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