Cameroun - Corruption. Journée mondiale de la paix: Mgr Kléda dénonce la corruption et la perte du sens moral
Lors de la messe pontificale du nouvel an qui s’est déroulée le 1er janvier 2016 à l'esplanade de la cathédrale saints Pierre et Paul de Bonadibong, à Douala, l'archevêque métropolitain de Douala Mgr Samuel Kléda a dénoncé la corruption, l’indifférence envers son prochain, la pauvreté, le chômage et la perte du moral dans la société.
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Le thème de la journée mondiale de la paix célébrée le vendredi 1er janvier 2016 a été placé par le pape François sous le thème : «Gagne sur l’indifférence et remporte la paix! ». Evoquant les principales causes de l’absence de paix dans son homélie de la messe marquant la journée mondiale de la paix, à l'esplanade de la cathédrale saints Pierre et Paul de Bonadibong, à Douala, l'archevêque métropolitain de Douala Mgr Samuel Kléda a condamné l’indifférence qui règne dans la société camerounaise : « Nous sommes loin d’être des témoins du Christ. Il est encore difficile de comprendre que Jésus est notre frère. Ce qui provoque l’indifférence est la crise de conscience. Nous sommes insensibles à ce qui détruit, à ce qui fait honte (…)», a-t-il déclaré en citant un texte de saint Paul aux Ephésiens.
Crise de conscience, corruption et mensonge
Un texte où l’ignorance, l’endurcissement du cœur, la perte du sens moral, la débauche, l’impureté, la cupidité et les mauvaises pensées sont décriées (Eph.4, 17-19). Mg Samuel Kléda a tenu à souligner que « lorsqu’on perd le sens moral, on s'éloigne de la vie de Dieu, on vie dans le mensonge, on est dans les ténèbres». Alors qu’il faut, - à la lumière d’un autre texte de Saint Paul aux Corinthiens -, faire tout à la gloire de Dieu, s'efforcer de plaire en tout à tous, en ne recherchant pas son propre intérêt, mais celui du plus grand nombre et se garder d’être des occasions de trébucher (1Co 10,31-33). Pour l’archevêque de Douala : « La crise de conscience se manifeste par une corruption généralisée à tous les niveaux. Le pape François parle d’un cancer social enraciné dans les institutions », a-t-il ajouté.
Poursuivant ses propos, Mgr Samuel Kléda a indiqué que « ce cancer social est difficile à éradiquer dans notre pays. Un cancer qui freine nos pays engagés sur la voie du développement (…) Même dans l’Eglise la corruption a fait son nid dans certains secteurs. On ne peut pas dire que la corruption est impossible à éradiquer dans notre pays. Je ne cesserai de la dénoncer, surtout dans mon propre camp. L’attitude de résignation n’est pas une attitude chrétienne. Le fidèle est soutenu par la grâce que le Christ lui apporte », a-t-il souligné. Avant de dénoncer d’autres fléaux tels que la pauvreté, les inégalités entre riches et pauvres, le chômage des jeunes. Sans oublier les problèmes de ravitaillement en eau et en électricité : « Tout cela constitue des menaces à la paix. Espérons que les promesses faites (le 31 décembre 2015, ndlr) par le président de la République seront concrétisées », a-t-il déclaré.
Bâtir une société réconciliée avec elle-même
L'archevêque métropolitain de Douala a aussi déclaré qu’« il revient à nous d’inventer des solutions ». En commençant par changer d'attitudes, en écoutant le Seigneur qui nous parle cœur à cœur. Unique rencontre pour un dialogue serein avec le Seigneur. Pour transformer nos consciences : « Il faut s’engager à ne pas voler, se convertir. Nous avons besoin d’un monde solidaire pour partager les richesses du pays (…) Etablissons un monde fraternel et solidaire, un monde où l’indifférence qui emprisonne souvent notre corps disparait. Pas de paix sans justice. Il nous faut construire une société où les gens s’acceptent les uns les autres, se réconcilient les uns les autres afin qu’il n’y ait plus entre nous Camerounais de haine ». Mgr Samuel Kléda a demandé de prier pour les victimes de la guerre contre le groupe terroriste Boko Haram qui sévit dans la région de l’Extrême nord du pays, pour les centaines de milliers de réfugiés qui vivent au Cameroun et pour les personnes déplacées.
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