Cameroun - Politique. Joshua Osih : «Aucun militant démissionnaire n’a réussi »

Mutations Samedi le 23 Mai 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le premier vice-président du parti du 26 mai 1990, relativise l’ampleur donnée à certains départs.

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Que peut-on retenir du Social Democratic Front (Sdf), 25 ans après ?

25 ans, c’est l’âge de la maturité. De sa naissance dans le sang jusqu’à ce jour, il y a un parcours fait de courage et de détermination. La basse-cour de la dictature actuelle essaye tant bien que mal de faire croire que les quelques avancées démocratiques que nous connaissons sont le fruit de leurs bonnes intentions, alors qu’elle y a été contrainte par une lutte politique intense. En 25 années, beaucoup de choses ont été obtenues, et d’ailleurs, il faudrait plus qu’une interview pour faire l’inventaire. Mais, nous sommes conscients que l’essentiel reste à venir. C’est pour cela que nous marquons essentiellement cet anniversaire par une réflexion sur les perspectives.  

 

On constate quand même au cours de cette période, que plusieurs militants ou cadres ont, soit démissionné, soit été démissionnés. Est-ce à dire que le Sdf n’admet pas de contradiction en son sein ?

Il est évident que nul n’est obligé de rester dans une organisation s’il ne s’identifie plus dans son orientation et ses valeurs. C’est aussi un signe de dynamisme et de vigueur. Nulle n’a démissionné du Sdf pour immobilisme. Mais, il faut aussi noter que beaucoup de Camerounais entrent en politique – et pas seulement dans le Sdf – soit parce qu’ils sont aigris ou alors parce qu’ils sont opportunistes et l’usure du temps a très souvent raison d’eux. Il est important aussi de comprendre que les médias adorent faire leur une de ces démissions, mais ne parlent jamais des nouveaux membres qui arrivent. Aussi, ces mêmes medias lâchent leurs chouchous démissionnaires dès que cette actualité ne se vend plus, au lieu de venir dire aux Camerounais ce qu’ils sont devenus. Pour l’instant, je ne connais pas un seul ancien militant qui s’est braqué contre le parti et qui a réussi. J’ai du respect pour ceux qui démissionnent et quittent la politique pour rester tranquille, mais j’ai surtout de la pitié pour ceux qui partent pour combattre le Sdf – faisant ainsi le jeu du Rdpc et dévoilent ainsi leur face cachée. Il est quand même difficile de comprendre cette particularité camerounaise, mais il est tout aussi important de comprendre qu’en tant qu’organisation, c’est toujours une opportunité d’aller de l’avant, quand les uns et les autres sortent de leurs réserves et montrent leur vrai visage.

 

Le cas le plus récent est celui d’Elisabeth Tamajong. Ne pensez-vous pas qu’elle a été mise à l’étroit dans l’exercice de ses fonctions au secrétariat général du Sdf ?

Elizabeth Tamajong a décidé de démissionner de ses fonctions de secrétaire général du parti, fonction à laquelle elle a été nommée en 2012 après une première nomination de 2006 à 2012. C’est son droit et je le respecte. Elle demande que cette fonction redevienne élective et donc ne se reconnaît pas comme cadre désigné par le président national. Je regrette seulement qu’elle n’ait pas pris cette position lors de sa nomination, lors du congrès de 2012, puisqu’elle avait déjà six années d’expérience ; mais je retiens que sa démission a été acceptée par le Nec et elle a été remerciée pour les services rendus. Les statuts du parti donnent la responsabilité au président national de nommer les secrétaires généraux. Vous ne pouvez pas prétendre être mis à l’étroit par celui qui vous nomme.

 

 

 Le renouvellement des effectifs de la classe politique fait encore débat au Cameroun. Est-il aisé pour un vice-président comme vous, d’aller d’égal à égal avec le Chairman, au cours d’une élection, sans essuyer des foudres de ce dernier ?

Il est évident qu’en politique, 80% des décisions devraient être prises par consensus et le reste seulement par vote ou décisions non consensuelles. Donc, ce cas de figure ne devrait normalement pas avoir lieu.

Une opinion reproche aux instances de décision de votre parti de privilégier des Camerounais d’expression anglaise à certains postes de responsabilité [secrétariat général et bureau Parlement]. Vous arrive-t-il d’évoquer un sujet pareil lors de vos réunions ?

Nous l’évoquons, bien sûr. Mais, il est aussi important de comprendre la dynamique politique d’une organisation. Dans ce sens-là, c’est normal.

 

Quel changement pouvez-vous souhaiter, au sortir du congrès du Sdf, prévu, en principe, en octobre 2016 ?

Pour l’instant, nous mettons tous nos efforts pour marquer les 25 ans de notre Parti ; le reste viendra après. Le Congrès n’est pas prévu avant octobre 2016. Je pense qu’il y aura beaucoup de propositions de motion pour amender les statuts et les arrimer dans le contexte actuel comme nous l’avons toujours fait. Il est aussi important de noter que je suis un homme du consensus, et ne souhaiterai les changements de nos adhérents qu’après consultation, échange et concertation. Il ne s’agira pas d’imposer une nouvelle vision, mais plutôt de construire celle-ci avec tous les militants adhérents.

 

Propos Recueillis par Michel Ferdinand

 

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