J.O 2016. Jeux paralympiques: Christian Gobé, seul représentant du Cameroun

Farid Achache | RFI Mardi le 13 Septembre 2016 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Aux Jeux paralympiques de Rio, le Cameroun est représenté par un seul athlète : Christian Gobé. L’homme qui vit en Suisse depuis 2000 a déjà plusieurs disciplines à son actif. Pour le rendez-vous brésilien, Christian Gobé défendra les couleurs du Cameroun en lancer de poids. Rencontre.

ADS



De notre envoyé spécial à Rio,

Visage épanoui, tranquillement installé dans le village olympique, Christian Gobé se raconte simplement. A côté, des athlètes français tuent le temps comme ils peuvent, une sportive égyptienne se restaure. Tous attentent avec impatience leur entrée en lice.

Une musculaire adéquate pour le lancer de poids

Voilà trois années que Christian Gobé, 39 ans, se prépare à ce moment « magique », celui où il sera dans le Stade olympique de Rio, prêt à en découdre. L’athlète camerounais qui vit en Suisse avait commencé par le basket avant de se diriger vers l’athlétisme et les courses en fauteuil. L’idée de faire du lancer de poids lui a été soufflée par ses entraîneurs. Christian Gobé a la masse musculaire adéquate pour cette discipline, il a réalisé les minimas pour être à Rio.

« J’ai la chance de vivre en Europe et d’avoir une structure pour m’entraîner. C’est peut-être pour cela que je suis capable de faire des performances. Au Cameroun, le handisport n’est pas encore assez développé », avoue-t-il. C’est pour le moment le fond du problème. L’athlète bénéficie tout de même de l’accompagnement du Comité national paralympique camerounais.

« C’est une responsabilité d’être ici »

Christian Gobé se sent investi d’une mission importante. « C’est une responsabilité d’être ici. Je représente un pays et je dois montrer la voie pour que d’autres puissent faire comme moi. J’espère qu’à Tokyo en 2020, il y aura trois ou quatre athlètes dans la délégation ».

Sauf qu’à l’entendre, cela risque d’être un travail de longue haleine : « Il va falloir de l’encadrement et des spécialistes capables de faire de la détection chez les jeunes handicapés camerounais. Il faut aussi du matériel. » Il avance : « Peut-être devrions-nous commencer par choisir des sports où les équipements ne coûtent pas trop chers ? Mais je suis certain que nous avons des pépites au Cameroun. »

A ceux qui veulent bien l’écouter, Christian Gobé dit que le monde du handicap a besoin de faire du sport. « Venez nous voir, vous allez vous rendre compte que parfois nous fournissons plus d’efforts que les valides pour atteindre nos objectifs », tient-il à préciser. Tout en ajoutant : « Le sport, c’est aussi un moyen d’intégration sociale. Etre là, être vu à la télévision, que l’on parle de nous, c’est important ! Nous ne voulons pas rester dans notre coin à nous lamenter. »

A la rencontre des autres sportifs du handisport

Ludwig Guttmann, créateur des Jeux paralympiques et fondateur de l'organisation d'activités sportives pour les personnes handicapées, disparu en 1980, apprécierait. En tout cas, à Rio le public ne semble plus voir le handicap, il se délecte des capacités de chacun. Les athlètes réalisent des exploits remarquables, que des « personnes valides » auraient du mal à reproduire.

Christian Gobé se réjouit d’être ici, « une des plus belles villes du monde », où il a « la chance » de rencontrer des gens, d’échanger avec le monde entier et de se dire qu’il n’est pas seul. Il en profite pour tisser des liens. Il n’oubliera pas de sitôt la cérémonie d’ouverture dans le mythique stade du Maracanã, cette ambiance familiale, ce Brésil chaleureux.

« On vit notre truc à fond, les organisateurs se démènent pour que tout se passe bien et je ne les remercierai jamais assez de nous permettre de vivre cette aventure magique ! »

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS