Cameroun - Politique. Jeune Afrique dresse le portait du premier cercle des fidèles du chef de l’Etat

Ludovic AMARA | Le Messager Lundi le 25 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Pusillanime, le président Paul Biya s’appuie sur une avant-garde de huit barons qui sacralisent sa fonction et lui donnent autorité et longévité au pouvoir. Jeune Afrique dresse le portait du premier cercle des fidèles du chef de l’Etat.

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Martin Belinga Eboutou, ministre directeur du cabinet civil du président de la République ; le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président; Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, Louis Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre ; Séraphin Magloire Fouda, secrétaire général adjoint de la présidence ; Jean Foumane Akam, conseiller aux affaires juridiques ; Laurent Esso, ministre d’Etat chargé de la Justice, Garde des Sceaux ; Maher Herez, conseiller à la présidence ; Léopold Maxime Eko Eko, directeur général de la Dgre. Voilà d’après le magazine Jeune Afrique édition du lundi 18, les huit mousquetaires qui forment le premier cercle des fidèles du chef de l’Etat camerounais.

 

Pour le premier élément de la «garde rapprochée» de Paul Biya, Martin Belinga Eboutou, le journal croit savoir que l’influence de ce dernier « grandit au fur et à mesure que le chef de l’Etat se fait rare». Octogénaire et tire-au flanc de réputation, le président de la République « gouverne, mais en surplomb », encore plus avec le poids de l’âge. Et le journal de Béchir Ben Yahmed note que le directeur du cabinet civil est « sans doute le plus puissant de l’administration présidentielle, au grand dam de ses collaborateurs souvent réduits à des rôles de figurants». « Impossible d’obtenir un rendez-vous, écrit le journal, sans passer par ce licencié en droit».

 

« Monsieur péage » comme il est surnommé dans certains salons de la République, filtre tous les accès au président de la République. Le contre-amiral Joseph Fouda, officier général de la marine nationale, est lui « chargé des questions relatives à la sécurité ». « Le mutique » officier supérieur, révèle le journal, est « l’un des canaux les plus sûrs pour faire parvenir une note au chef de l’Etat». Troisième dans le premier cercle de l’inamovible d’Etoudi, Ferdinand Ngoh Ngoh, l’ «erreur de casting ». Arrivé au secrétariat général de la présidence de la République comme un cheveu dans la soupe, le diplomate était originellement destiné au cabinet civil du président de la République à la place de l’actuel titulaire, son mentor Martin Belinga Eboutou. Les deux hommes sont d’ailleurs surpris, le soir du 11 décembre 2011, lors de la lecture du nouveau gouvernement, de constater que le draft du remaniement avait été, « non sans malice », inversé par Paul Biya.

 

Près de 300 ministres

 

« Médiocre en économie [Paul Biya est], incapable de relever le niveau de vie de ses concitoyens », écrivait en juin 2014, Parfait Siki, directeur de la rédaction du journal Repères. Bête politique, le président de la République pourtant est un croc mou en économie. Il s’appuie donc sur le tandem Louis-Paul Motaze/Séraphin Magloire Fouda. Le premier, «neveu par alliance » du chef de l’Etat, est l’ancien ministre de l’Economie et actuellement secrétaire général des services du Premier ministre. « Déclassé, Motaze ? Pas vraiment : il est plus influent dans ses fonctions de numéro deux de la primature, d’autant qu’il a emporté avec lui les dossiers relatifs aux grands chantiers d’infrastructures, qu’il continue de piloter […] ses entrées par la porte de service à Etoudi sont la clé de son pouvoir.

 

En coulisses, il cultive des réseaux qui s’étendent jusqu’à l’Extrême-nord, région d’origine de son épouse, musulmane de Kotoko», écrit Georges Dougueli. Séraphin Magloire Fouda, de son coté « n’est pourtant pas un proche du président, et l’influence de ce fort en thème est proportionnelle à l’intérêt que porte Paul Biya aux dossiers économiques : marginales mais bien réelles». Sur les rênes de « la médiatique et crépusculaire opération Epervier », on retrouve Jean Foumane Akam, « cousin et confident du président », et son conseiller aux affaires juridiques. Inventeur de la « technique du rouleau compresseur», Jean Foumane Akam est présenté comme le bourreau de ceux qui ont eu les dents longues, et qui ont lorgné d’un peu trop près le strapontin suprême. Il est aidé dans cette tâche par Laurent Esso, le ministre Etat, ministre da la Justice, Garde des Sceaux. Les deux hommes sont « sans doute faits du même bois », pense Jeune Afrique qui souligne en ce qui concerne Laurent Esso qu’il « vaut mieux ne pas le compter parmi ses ennemis».

 

 

 Longévité

Deux hommes gardent le sommeil de « l’homme lion », un colonel israélien « lié à la présidence sur la base d’un contrat de droit privé». Meher Herez « a le dernier mot sur les questions de sécurité pour lesquelles le président n’accorde qu’une confiance relative à ses compatriotes ». L’autre, Maxime Eko Eko, est à la tête de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), la barbouzerie du régime de Yaoundé. « L’agence ne répond que du chef de l’Etat et dispose de fonds considérables directement prélevés sur les comptes de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), le tout dans un environnement opaque et sans contrôle parlementaire».

 

Ces faucons sont, selon Jeune Afrique, les véritables tenants des leviers de la longévité du pouvoir. En 33 ans de magistère, le président Paul Biya a utilisé plus de 200 ministres dans une trentaine de gouvernements. Mais pour les observateurs, les pouvoirs sont concentrés dans les mains de quelques fidèles parmi les fidèles. Marafa Hamidou Yaya, l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, aujourd’hui en disgrâce et emprisonné, dans une lettre ouverte au président de la République, révélait en 2012 la réaction de ce dernier sur le gouvernement de décembre 2004 : « …Monsieur le ministre d’Etat, vous êtes combien de ministres dans ce gouvernement ? Peut-être dix (10) ou quinze (15) tout au plus. Le reste, ce sont des fonctionnaires à qui j’ai donné le titre». Un oubli de taille dans la revue de la troupe opérée par J.A : Alain-Edgard Mebe Ngo’o, le ministre délégué en charge de la Défense. Il maîtrise les arcanes de la présidence de la République et des services de sécurité. Et s’il était l’arme secrète du prince dont il serait un proche neveu.

 

 

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