Cameroun - Football. Jean Paul Foundjio : « La sortie de crise passe par la dissolution de la Fecafoot »

Mboafootball Vendredi le 30 Octobre 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Fin connaisseur du football camerounais, président de club et équipementier, il fait le tour de l’actualité de notre football. La Ligue de football professionnel, les élections à la Fecafoot, l’actuel exécutif de la Fecafoot, le comité de normalisation, le retour de Bidoung Mkpatt au ministère des Sports et les Lions indomptables sont au menu de cet entretien.

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Quel est votre regard sur l’actualité qui prévaut à la Fecafoot depuis quelques mois maintenant ?
Durant les 2 années dites de normalisation, la FECAFOOT et le football camerounais ont été gérés par 3 hommes qui se revendiquent la paternité du régime actuel au Cameroun. Ces trois hommes prétendent que ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui ils ont choisi, eux. Le Président de la normalisation parce qu’il a modifié la constitution, le président de la Ligue parce qu’il disposait des chars pour mater toute éventuelle revendication, le Président de l’association des clubs qui disait dans une interview qu’en 1984 il était dans la rue, les armes en mains pour défendre le régime. Forts de cette imposture de faiseurs de Roi, ils considèrent l’argent du Football comme une juste rétribution de services rendus. C’est ainsi que malgré les protestations de toutes parts, ils n’en font qu’à leur tête. Pire ils ont consolidé le mal pour lequel ils avaient été nommés.

Plusieurs affaires sont pendantes à la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun pour contester l’élection de Tombi A Roko Sidiki. Vous pensez sincèrement que ces affaires peuvent prospérer ?
L’avantage d’être Président, c’est que même si cela ne dure que quelques jours, on l’est pour toujours. Ces affaires vont certainement prospérer, mais Monsieur Tombi sera toujours appelé Monsieur le Président.

Face à cette tension entre les différents acteurs de notre football, Comment entrevoyez-vous la sortie de crise, quand on sait que malgré le fameux consensus, les foyers de résistance existent toujours ?
Ils y a eu consensus parce que les politiciens camerounais n’ont pas de couilles devant la FIFA. Ils luttent pour avoir le pouvoir et après ils sont incapables d’en faire usage à bon escient. Nous avons tous vu notre Premier Ministre descendre sur le terrain avec le drapeau du Cameroun en main. Les joueurs ont refusé de sortir des vestiaires pour l’accueillir et il s’en est débarrassé en le donnant à un Allemand. Moi à sa place, j’aurais fait sortir ces enfants des vestiaires. Je les aurais fait mettre à genoux pour prendre ce drapeau. La sortie de crise ? C’est la dissolution de la FECAFOOT, l’élargissement du corps électoral à l’ensemble des acteurs du football (joueurs licenciés, anciens joueurs, arbitres, coachs, présidents de clubs) puis organisation d’une élection à 2 tours. En un mois la crise sera résorbée.
Pensez-vous que l’équipe que conduit Tombi A Roko Sidiki est capable d’apporter le changement tant souhaité par les amoureux de notre football ?
Monsieur Tombi est capable de prendre des bonnes décisions, mais les solutions qu’il propose sont mauvaises. Par exemple, il avait licencié tous les dirigeants de la Ligue de l’Ouest pour faits de corruption. A la place des corrompus, il a nommé leurs corrupteurs. L’actuelle équipe est celle-là même qui avait été à l’origine du mal pour lequel la FIFA a dû nommer un Comité de normalisation. La normalisation a plutôt consolidé et renforcé le mal.

Que répondez-vous à ceux qui pensent qu’à travers Tombi À Roko, le clan Iya Mohammed est revenu aux affaires ?
Monsieur IYA à qui j’ai rendu visite en prison est un homme bien. Il n’a pas seulement su s’entourer. C’est du temps de Monsieur IYA que la FECAFOOT à eu un siège, un site Internet, des sponsors pour l’Equipe Nationale et pour les clubs. Sous l’impulsion d’Abdouraman Hamadou, un Infographe avait été embauché et a doté chaque club d’un logo. Depuis son départ, tout va de travers. 90% de sponsors sont partis et personne ne veut plus associer son image à la nouvelle FECAFOOT.
Vous pensez que ceux qui ont vertement critiqué Tombi à un moment donné et qui aujourd’hui se retrouvent dans son équipe, sont vraiment sincères ?
Il y a tellement de pauvres types dans ce milieu que c’est l’inverse qui m’aurait étonné.

Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt a été porté à la tête du ministère des Sports, pensez-vous qu’il soit l’homme de la situation, quand on sait que en 2004, il avait été chassé de ce même ministère pour avoir été mêlé dans les magouilles de la Fecafoot, notamment l’affaire du maillot tout en un ?
L’actuel Ministre fait partie de l’oligarchie qui dirige notre pays. Ce sont toujours les mêmes personnes qui vont et viennent. Je ne serais pas étonné qu’après lui, Monsieur Owona revienne aussi. Le critère compétence n’est pas prépondérant. Ne soyons pas surpris non plus que Monsieur Adoum revienne un jour pour normaliser aussi.

Les Lions indomptables ont subi une lourde défaite contre le Nigeria en match amical, est ce qu’il n y a pas lieu de craindre pour les éliminatoires de la coupe du monde qui démarrent ce mois de Novembre ?
Contre des équipes de seconde zone, les Lions gagneront. Après sur tapis vert ils gagneront aussi. Aboubakar marquera à la dernière minute des matchs ennuyeux et ainsi de suite. Dès qu’on se retrouvera en phase finale où seuls les meilleurs émergent, nous serons à nouveau la risée du monde entier.

Selon vous, Volker Finke est-il l’homme de la Situation ?
Monsieur FINKE profite du désordre ambiant. Quand il rentrera chez lui, il dira en parlant des camerounais « quels cons » !!! Et avec raison.

Le ministre Bidoung Mkpatt a-t-il eu raison de ramener André Nguidjol Nlend à la coordination des équipes nationales au moment où on demande de faire confiance à la jeune garde ?
Les Camerounais sont réfractaires à tout changement. Le Cameroun a laissé sa bonne semence a même le sol. Le vent l’a emporté pour la faire germer dans des terres étrangères. Des Camerounais capables sont dispersés en Europe, en Amérique et ailleurs. Les Administrateurs civiles qui occupent tous les postes au pays ont reçu un enseignement aujourd’hui désuet. Ils ne comprennent pas grand chose à l’évolution du monde. Ceux qui ont fait leur temps pensent pouvoir empêcher le temps de faire le sien. Seuls résistent à l’usure du temps, le bon, le smart. Le fruit dépérit mais la semence dure des siècles.
Les élections sont annoncées à la tête de la Ligue de football professionnel dans les prochaines semaines. Vous pensez sincèrement que les présidents de clubs sont à même de diriger cette Ligue. Ou alors il faut continuer à faire confiance au général Pierre Semengue comme le souhaitent certains acteurs de notre football ?

Monsieur SEMENGUE fait du trafic d’influence un fonds de commerce. A sa place, personne n’aura les moyens d’approcher le Président de la République pour obtenir des subventions exceptionnelles. Il a réussi à transformer les soit disant joueurs professionnels en fonctionnaires au point où c’est l’Etat qui paye leurs salaires. Salaires détournés par les Présidents de clubs, dit-il. Il avait essayé d’embarquer NIKE dans sa Ligue, cela n’avait pas marché. Puis mes amis de Sport Elite, sans plus de succès. Il a signé un contrat de dupes avec un italien Garman, lui payant des vacances au Hilton Hôtel lui offrant sur un plateau Roger Milla. Il refuse de payer des droits de douanes sur les importations et veut en faire profiter le banquier italien, faisant perdre 200 millions de recettes à l’Etat en guerre et à court d’argent. J’ai protesté et il m’a traité d’inconnu dans le pays où mon père est martyr. Il a mis en mission un petit m… pour me menacer en direct sur un plateau de télévision, soit disant responsable de marketing qui fait fuir tous les sponsors. La FIFA dont j’ai la lettre m’a conseillé d’ester en justice si la FECAFOOT mise en copie ne recadrait pas sa Ligue. J’attends juste qu’il envahisse le marché avec leurs produits. Les Présidents de club se rendent coupables de recel de trafic d’influence. Remplacer Monsieur SEMENGUE par un président de club, c’est comme si la Société des Nations avait à l’époque remplacé HITLER par MANGUELE [Thérèse Pauline, actuelle Sg de la LFPC, Ndlr].


Par Guy Nsigué et Steve Djouguela

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