Cameroun - Santé. Insuffisance rénale: à l’épreuve de la dialyse

Sorèle GUEBEDIANG à BESSONG | Cameroon-tribune Mardi le 21 Mars 2017 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Malgré la subvention de l’Etat qui s’élève à 12 millions de F par patient par an, la prise en charge reste coûteuse pour de nombreuses familles.

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Des œdèmes sur le visage, aux pieds en plus d’un excès de fatigue. Emilienne Nyandjanj a vu ces signes au début de sa maladie. « Mais, je ne savais pas ce que c’était. Je me suis rendue à l’hôpital et l’on a découvert que ces symptômes étaient liés aux complications de l’hypertension artérielle. Des conséquences sur mes reins et depuis lors, je suis sous dialyse », explique la patiente. Âgée de 56 ans, cette dame qui vit à Mbalmayo se rend à l’Hôpital général de Yaoundé (HGY), deux fois par semaine pour sa dialyse. « L’Etat subventionne les séances mais je dépense 300 000 F par mois pour les examens de laboratoire et l’achat des médicaments. Notamment les injections de fer contre l’anémie qui coûtent 18 000 F. Il faut le faire à chaque séance, sans oublier les frais de déplacement. C’est tout un budget surtout quand on ne travaille plus  », ajoute notre interlocutrice. C’est difficile mais il faut respecter les interdits en matière de nutrition. « En famille, ce n’est pas toujours facile parce que vous avez l’impression que vous imposez votre rythme aux autres. Lorsque vous êtes bien entouré,  c’est plus aisé. En plus de cela, nous avons la chance que le Pr. Gloria Ashutantang nous apprend à chaque séance, comment surmonter la maladie », assure-t-elle.


Cette situation ne permet pas à Emilienne Nyandjanj comme à d’autres malades, de mener des activités professionnelles sûres surtout lorsque le mal devient chronique. « Mon frère a cessé de travailler. C’est moi qui m’occupe désormais de ses soins et de la scolarité de ses deux enfants. S’il n’y avait pas de subvention, je ne sais pas si j’allais m’en sortir. Sa prise en charge est lourde », confie Léopoldine M., cadre d’administration. Tout à côté d’elle, c’est Françoise Mballa qui a été abandonnée par de son petit ami lorsqu’il a découvert qu’elle souffrait d’une insuffisance rénale. « Il n’a pas supporté les dépenses et m’a abandonné. Beaucoup de personnes ne sont pas informées sur cette maladie. La sensibilisation doit se poursuivre. Je me considère comme un fardeau pour ma famille », poursuit-elle.


D’après le Pr. Gloria Ashutantang, néphrologue à l’HGY, l’Etat dépense 12 millions de F par patient par an. Et les malades eux-mêmes contribuent à hauteur de 150 à 200 000 F pour les examens et l’achat des médicaments chaque mois. Lors de la Journée mondiale du rein, un accent est mis sur la sensibilisation et la prévention pour éviter que les familles s’appauvrissent en raison des multiples dépenses liées à l’insuffisance rénale.

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