Cameroun - Environnement. Inondations à Douala : La société civile s’oppose au déguerpissement

Aubin-Stève Medou | La Nouvelle Expression Lundi le 06 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La Dynamique citoyenne exige des mesures d’accompagnement avant toute éviction ce lundi 6 juillet 2015.

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Ce lundi 6 juillet 2015 marque la date du déguerpissement annoncé au lendemain des inondations, dans les arrondissements de Douala 3e et Douala 5e. Selon les chiffres énoncés par Jean Bertin Kemajou, point focal de l’Ong Dynamique citoyenne dans le Littoral (Dcl), c’est en tout 393 habitations qui devraient être détruites. Soit 66 constructions à Douala 3e et 297 à Douala 5e. Une action abusive pour la Dcl, qui a profité d’un point de presse pour demander à travers son point focal, La suspension immédiate du processus de déguerpissement.

Au lendemain des inondations dont a été victime une partie de la ville de Douala le 20 juin dernier, Jean Bertin Kemajou s’est déjà fait son idée des coupables. Selon le point focal de Dcl, cette catastrophe est d’abord imputable aux changements climatiques. « Cela ne relève d’aucune surprise quand on sait que la moitié de la ville se trouve en dessous du niveau de la mer », lance-t-il. Par ailleurs, l’homme n’est pas innocent, puisqu’il gagne du terrain sur les zones marécageuses, essentiellement non constructibles. Une irresponsabilité que M. Kemajou impute aux pouvoirs publics.

« Les pouvoirs publics ont laissé faire sans réagir et même sans mettre au point un véritable système d’assainissement et de drainage des eaux pluviales », déclare-t-il. Il ajoute à cela, l’absence d’un réseau de voirie urbaine, mais aussi d’une cellule d’accompagnement psycho-social des sinistrés.

Au chapitre des prescriptions énoncées par Jean Bertin Kemajou, l’on en retient cinq, dont la première est la suspension immédiate de ce qu’il qualifie de déguerpissement forcé. Il exige que toutes les dispositions soient prises afin que des familles ne se retrouvent pas dans la rue en saison de pluies. Par ailleurs, l’on évoque la prise en compte des droits des victimes, en termes de recasement et d’indemnisation.

Aux pouvoirs publics, il est demandé une véritable politique de protection civile, en plus de la création dans les services du gouverneur du Littoral ou à la Communauté urbaine de Douala (Cud), d’une cellule d’accompagnement psycho-social. Selon Jean Bertin Kemajou, cette dernière doit être capable d’intervenir chaque fois qu’une catastrophe survient, le but étant d’apporter du réconfort moral et de proposer des actions immédiates. Enfin, la Dcl prône la réactivation de la commission de surveillance du territoire, afin d’aider la Cud à délimiter de manière précise les zones non constructibles et celles à risques.

Parallèlement, il se pose le problème de l’acquisition de titres fonciers qualifiés ici de litigieux. «Dcl s’interroge sur le processus d’acquisition de ces titres fonciers et sur leur mode de délivrance», a laissé entendre Jean Bertin Kemajou. Il jette alors le discrédit sur les titres fonciers délivrés dans la ville de Douala. L’occasion pour lui d’inviter la Commission nationale anticorruption (Conac) à s’allier au ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf), afin d’identifier et punir les auteurs de ces pratiques.

Malgré cette révolte sonnée par Dcl, aucune action concrète ne semble envisagée sur le terrain, pour empêcher le déguerpissement annoncé ce jour dans les arrondissements de Douala 3e et 5e.
 

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