Avec le doublement du minimum d’impôt sur les sociétés et une forte pression fiscale, les industries meunières sont au bord de la faillite.

ADS

Les industries meunières opérant au Cameroun vont augmenter « significativement » les prix de la farine à compter du 1er février 2015. Pour en arriver à cette décision lourde de conséquences aux plans social et économique, le Groupement des industries meunières du Cameroun a dû convoquer une assemblée générale extraordinaire le 20 janvier 2015. A l’occasion, il fallait tabler sur les « dispositions à prendre suite au doublement du minimum de perception de l’impôt sur les sociétés ».

Et pour cause, affirment les meuniers camerounais, « le secteur d’activité de la meunerie est à faible marge (résultat avant impôt/chiffre d’affaires inférieur à 2,5%) et ne peut de ce fait supporter le doublement du minimum d’impôt sur les sociétés de 1 à 2% ».

Comme il fallait s’y attendre, ce sont les boulangers qui réagissent en premier à l’annonce de l’augmentation du prix de la farine. « Le prix du pain va également augmenter de façon significative », assure le responsable d’une boulangerie au quartier Akwa à Douala. Une incidence est également attendue sur le prix des beignets à base de farine de blé. La chaîne de l’inflation induite par l’augmentation du prix de la farine est ncore plus longue. En effet, les opérateurs utilisant les produits résiduels de la farine s’attendent à une hausse en cascade. Notamment les éleveurs qui alimentent le bétail et la volaille à base de sons de blé. Le risque est par ailleurs grand, qu’une rupture du ravitaillement en farine intervienne dans les prochaines semaines. Si rien n’est fait.

En effet, le doublement de l’impôt sur les sociétés n’est pas le seul problème à l’origine de la crise qui va se faire jour, d’ici le 1er février. Les industries meunières du Cameroun supportent une forte pression fiscale de l’ordre de 75%, chiffre qui tournera autour de 98% si les dispositions nouvelles de la loi de finance 2015 sont appliquées en l’état.
Les 15.000 emplois que revendique ce secteur d’activité sont en péril alors que les sept entreprises meunières installées en territoire camerounais sont directement menacées de faillite.

Un meunier parle d’une probable remise en question de l’accord de 20011 portant gel de l’augmentation des prix contre le reversement par le gouvernement au Groupement des industries meunières de 1000 Francs Cfa par sac de farine vendu. Les sommes dues sur le période de juillet à décembre 2001 se chiffrent à 3,6 milliards de Francs Cfa. Le gouvernement reste muet.
Aucune indication n’a été donnée sur le taux d’augmentation des prix de la farine. Mais les meuniers affirment que l’augmentation en question sera « substantielle ». En conséquence de cause, le pain et les beignets couteront plus chers.

ADS