Lutte contre Boko Haram. Guerre contre le terrorisme: pour qui roule Amnesty International ?

Jean Francis BELIBI | Cameroon-tribune Mardi le 25 Juillet 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Face aux accusations portées par l’organisation non gouvernementale, les pouvoirs publics ont tenu à rétablir la vérité.

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Le Cameroun est en guerre contre la secte islamiste Boko Haram depuis plus de trois ans. Notre pays n’a jamais été reconnu comme un Etat belliciste dans une Afrique qui est pourtant secouée par de nombreuses crises internes aux Etats ou inter Etats. Au contraire, le Cameroun œuvre, chaque fois que l’opportunité lui est donnée à aider au retour à la normale dans certains pays. Ce qui explique l’envoi de contingents dans le cadre de missions des Nations unies en République centrafricaine, au Darfour, dans le lointain Cambodge et dans d’autres lieux. Depuis 2014, le Cameroun est appelé à faire face à la violation de son territoire par les membres de la secte islamiste Boko Haram. Une guerre que les forces de défense et de sécurité ont menée jusqu’ici avec beaucoup de bravoure, comme a tenu à le relever, dans son échange avec la presse vendredi dernier, le ministre de la Communication (MINCOM), porte-parole du gouvernement. Occasion, d’ailleurs, pour Issa Tchiroma Bakary de réitérer le soutien du chef de l’Etat, chef des armées et de la nation toute entière à ces forces qui, depuis le début de ce conflit, ont réussi à préserver l’intégrité du territoire national. De nombreux et vaillants éléments de nos forces y ont d’ailleurs laissé leurs vies.

Face à la presse vendredi dernier, le MINCOM a tenu à être clair face aux accusations portées par Amnesty International contre ces hommes et femmes qui se battent ainsi, pour protéger leur pays, parfois au péril de leurs vies : « Pour son édition 2017, Amnesty International a choisi de franchir le cap de la dénonciation pour rentrer dans celui de l’accusation et de la qualification du juridique, voire judiciaire de ce qu’elle pense avoir constaté dans la lutte que nos forces de défense et de sécurité mènent contre les criminels de Boko Haram », relève le MINCOM. Pour Issa Tchiroma Bakary, l’accumulation de constats tous aussi faux que grossiers par Amnesty International « prouve bien que nous sommes en face d’une véritable campagne de déstabilisation du Cameroun dont les objectifs ont au moins le mérite d’être clairs ». Pour Issa Tchiroma Bakary, Amnesty International est désormais mué en une véritable officine de « défense des intérêts terroristes », dès lors que cette ONG a pris l’option de refroidir le moral et l’efficacité des forces de défense et de sécurité camerounaises, d’anéantir sur le plan opérationnel, les initiatives offensives qui font le plus grand mal aux forces ennemies et de ternir l’image des forces de défense et de sécurité aux yeux des partenaires internationaux, dont certains sont accusés, à mots à peine voilés dans ce rapport. Et en fait, cette ONG se présente aujourd’hui comme « une organisation hostile au Cameroun ». Le MINCOM tient à rappeler le rôle central que jouent le Cameroun en général, et son chef d’Etat en particulier dans le maintien de l’équilibre et de la stabilité de la sous-région, et dont le mérite est reconnu par tous. Le moindre n’étant par le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi A. Adesina, que personne ne peut soupçonner de quelque complicité avec le Cameroun. Lui qui a récemment reconnu et salué le rôle du président de la République dans la stabilisation de la sous-région et dans la lutte contre la secte Boko Haram.

Parole aux acteurs

Victor Onana: « Le combat contre le terrorisme doit se poursuivre »

Président de l’Union des populations du Cameroun (UPC).


« La condamnation récurrente de notre pays par Amnesty International au sujet de la guerre que nous menons contre cette secte criminelle ne cessera de m’étonner. Au fait, qui Amnesty International défend-il ? L’assassin ou la victime ? Les innocents qui se font tuer à tous les carrefours par ces sauvages ? Le fait même de les arrêter vivants montre déjà le souci qui habite nos autorités et nos forces de défense de respecter les droits de personnes qui, à mon sens, ne méritent aucun traitement humain. Pourquoi Amnesty International ne va-t-il pas réagir sur les autres théâtres d’opération dans le monde ? En tout cas, pour nous à l’UPC, le combat contre le terrorisme doit se poursuivre pour que cette secte n’occupe jamais la moindre parcelle de notre territoire ».

Hon. Lazare Soub: « Qu’on laisse la justice dire qui est innocent »

Député MRC.


« Quand l’armée va au front contre un ennemi, elle doit lutter pour défendre l’intégrité du Cameroun. La guerre n’est pas un jeu et le Cameroun ne l’a pas souhaitée. Il peut arriver des dégâts collatéraux au cours d’un conflit. Cela se fait partout où il y a des conflits. Il faut que les gens d’Amnesty International prennent cela en compte. Il y a des personnes qui sont arrêtées dans le cadre de la guerre contre Boko Haram. Qu’on laisse la justice dire qui est innocent et qui ne l’est pas. Dans le cadre de cette guerre, la théorie d’Amnesty International ne tient pas. Le Cameroun est en danger face à cet ennemi et pour cela, il doit utiliser tous les moyens possibles pour se défendre. C’est normal que des gens soient interpellés dans le cadre de ce conflit. A charge pour la justice de prouver que ceux-ci sont innocents ou non. »

Hon. Ngala Esther: “I Encourage Our Soldiers in the War”

SDF Member of Parliament.


“I condemn the war imposed on Cameroon by the  Boko H           aram terrorist group. I equally condemn the atrocities caused by the militants on our soldiers and population. I encourage our soldiers to continue to fight and defend our nation. Amnesty International has once more accused Cameroon in its 2017 report of violations of human rights against suspected Boko Haram militants in detention. Government should investigate and find out the veracity of the report. The war is terrible and government should keep Cameroonians permanently informed to solicit more support  and commitment of all in seeking to eradicate Boko Haram.”

Jacques Yoki Onana: « Une véritable hérésie »

Président de la section RDPC du Mfoundi VI.


« J’ai lu avec un certain intérêt le dernier rapport de l’ONG Amnesty International sur les prétendues exactions exercées contre les membres de la secte islamiste Boko Haram par nos forces de défense et de sécurité. Cela amène tout de suite à se poser la question : qui est désormais la victime dans ce conflit ? Je voudrais que ces gens d’Amnesty International qui rédigent leurs rapports se mettent à la place de ces hommes et femmes que le Cameroun mobilise depuis des années pour sa protection, abandonnant leurs familles des mois entiers et dont certains y laissent leurs vies. Qu’ils se mettent à la place du Cameroun qui mobilise des ressources énormes, qui auraient pu servir à son développement, pour faire face à cette agression. Au final, ce rapport est une véritable hérésie. Nous continuons à réaffirmer notre soutien au chef de l’Etat et à nos vaillants soldats dans cette guerre. »

Saïdou Maïdadi Yaya: « Amnesty International a mieux à faire »

Membre du Bureau politique, UNDP.


« Les rapports d'Amnesty International ne me convainquent que très rarement. C'est une organisation que je connais très bien pour avoir été un de ses agents de liaison entre 1976 et 1978 pendant que j'étais étudiant. Cette organisation a bien changé depuis. Elle a mieux à faire- les zones d'interventions sont  vastes et nombreuses – que de s'occuper d'une organisation terroriste qui rende la vie dure à notre armée et à nos populations. Le Septentrion est en train de se vider. Son économie est à l'arrêt. Nos frères restés sur place ont perdu leur sommeil. Qu'attendre d'un homme en tenue qui a vu ses frères d'armes tombés sur une mine ou sauvagement assassinés qui détient un des responsables de cette tragédie entre les mains! Vraiment, Amnesty International a mieux à faire. Sauf s'il n'est question que d'un acharnement. »

Alice Sadio: « Government Should Produce A Counter-report »

President of the Alliance of Progressive Forces (APF).


“We condemn  Boko Haram atrocities. Cameroonian soldiers on the battle field are doing their job to defend territorial integrity and ensure security. This is the second time Amnesty International is attacking the country with respect of human rights violations in the war against Boko Haram. The war front is a hostile environment and it is difficult to say whether the report of Amnesty International is good or bad.  What we propose is that the government should produce a counter-report using  our local human rights organisations. Boko Haram fighters violate all moral principles and what they are doing is condemnable.”
 

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