Elecam. Gratuité des CNI…: La grande ruée dans les commissariats de Douala

Valgadine TONGA | Le Messager Mercredi le 09 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Plusieurs usagers dénoncent déjà des lenteurs et un jeu trouble des officiers de police.

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Commissariat du 6ème arrondissement à Douala. Lundi 7 janvier 2013, il est à peine 9h, mais une longue file s’est formée devant la structure. Chacun a en main un à deux documents, la photocopie de la carte nationale d’identité pour les uns et la photocopie certifiée de l’acte de naissance pour d’autres. C’est que, depuis l’annonce du chef de l’Etat (lors de son traditionnel adresse à la nation) de la gratuité de l’établissement de la carte nationale d’identité, Cni, c’est la ruée vers les commissariats. C’était aussi le cas au Commissariat du 7ème, du commissariat central n°3 à Bonabéri entre autres.

Quelques heures plus tard (11h30), au Commissariat central n°1, on se bouscule. «Vous là-bas, avancez. Messieurs, reculez. On vous appelle après», martèle un officier aux usagers. Nonobstant le soleil qui commence à darder ses rayons, il ne faut surtout pas sortir de la longue file d’attente. Elle va jusqu’à l’autre bord de la chaussée. «Allez-vous aligner mademoiselle. Vous ne pouvez percer les rangs. Même si c’est ma mère qui arrive, elle devra respecter l’ordre d’arrivée», précise un jeune homme à l’endroit d’une dame qui voulait le flatter pour se positionner devant lui. Ce qui est inconcevable et risible pour quelques uns. En fait, certains sont là depuis la première heure.


Près de 9.000 cartes abandonnées

Jean Claude Feumbou est venu renouveler sa carte nationale d’identité périmée depuis trois mois. «Je suis arrivé à 6h et il y avait déjà un monde» affirme-t-il. Et d’ajouter : «L’opération est très lente. Il aurait été mieux qu’elle soit payante, parce que c’est la gratuité qui cause cette affluence. Ça grouille de monde dans tous les commissariats.» L’interlocuteur pense aussi que «les officiers appellent les usagers par affinité. Il y a des gens qui sont venus à 9h voire 10h et qui ont été servis. On ne prête plus attention aux personnes en rang.» Du point de vue d’Achille Bikai «la gratuité de l’établissement de la Cni est une aubaine pour moi. C’est l’occasion de m’en faire une car jusqu’ici je fonctionnais sans cette pièce. J’ai d’ailleurs été interpellé deux fois de suite par des policiers.» Il confirme cependant les dires de Feumbou. Il estime à propos que «non seulement le travail est lent, mais l’opération est à tête chercheuse.»

Selon le chef de poste d’identification, l’officier de police de 2ème grade, Ela Ela, «l’établissement gratuit de la Cni est effectif ici depuis le 2 janvier 2013. En moyenne, nous sommes déjà à 600 usagers. A cause de l’affluence, nous les prenons en vague de dix et par ordre d’arrivée.» L’officier craint néanmoins que cet enthousiasme ne se limite qu’à l’obtention du récépissé. Elle a encore en souvenir et dans son bureau, des piles de cartes abandonnées. «Ce sont là près de 9.000 cartes de la première annonce de gratuité de 2011. Je suis convaincue que plusieurs pensent que la Cni se limite au récépissé. Nous souhaitons que vous leur demandiez à travers vos colonnes de venir retirer leurs cartes», supplie-t-elle.

Valgadine TONGA (Stagiaire)


Focal: Pour avoir une Cni…

A la base déjà, conformément aux recommandations du président de la République, c’est gratuit. Les documents diffèrent quand même selon les cas. A en croire l’officier de police Francis Tchokona, toute personne qui veut renouveler sa carte doit juste présenter la photocopie de ladite carte. Pour celle qui veut établir pour la première fois ou qui a égaré sa Cni (et n’a pas de photocopie), elle doit avoir son certificat de nationalité (établi par le parquet) et la photocopie certifiée de l’acte de naissance. «Une fois l’identification faite, l’usager repart (quelques heures après, Ndlr) avec un récépissé», dixit Francis Tchokona.

V.T. (Stg)



Ngaoundéré: La carte d’identité délivrée à 4 000 Fcfa

Des « démarcheurs » ont libre cours dans les portes d’identification de la cité-capitale de l’Adamaoua, proposant des facilitations d’obtention du fameux sésame aux citoyens.

L’information est passée inaperçue sur les antennes de la station Crtv Adamaoua. C’était hier lundi 7 janvier 2012 à la gazette matinale. Une résidante à Ngaoundéré se plaignait de ce qu’elle a eu à débourser de l’argent pour se faire établir sa carte nationale d’identité dont l’obtention, s’est-elle plainte, est pourtant gratuite depuis le 1er janvier en cours. Battant littéralement en brèche ses déclarations, le délégué régional de la Sûreté nationale, Ferdinand Ondoua Bile, s’est exprimé aux cours du même journal ; arguant que les instructions prescrites par le Dgsn, Martin Mbarga Nguelé, sont appliquées dans l’Adamaoua. Traduction : l’établissement de la Cni serait exempté de tout frais dans les postes d’identification de Ngaoundéré.

Votre journal, Le Messager, est allé voir cela de près. Précisément au poste d’identification de la délégation régionale de la sûreté nationale de l’Adamaoua. Les faits qui s’offrent au visiteur : à l’arrière du bâtiment principal, est massée une foule composite. Un autre petit bâtiment à deux pièces sert de poste d’identification. Un policier pas très souriant posté à l’entrée tente de filtrer. Il faut intégrer les rangs et s’armer de patience pour espérer se faire identifier et obtenir le fameux sésame. A l’intérieur de la deuxième pièce, celui qui officie en qualité de chef de centre, M. Harde, un homme vêtu d’un Saro rougeâtre s’est interdit de parler à la presse. « Allez voir le délégué, c’est lui qui peut parler », a-t-il pesté.


Qui paye gagne

Dans la cour où grouille du monde, tout nouvel arrivant est accosté par des « démarcheurs ». Ces derniers en civil font savamment profil bas. Les uns, se présentant comme des policiers en service au commissariat central proposent des facilitations moyennant la somme de 4 000 Fcfa. « C’est comme ça ici, si vous ne leur donnez pas vous allez rester dans les rangs jusqu’à l’après-midi. Je suis la depuis 8h, je n’ai toujours pas été reçu. Celui avec qui je suis venu a remis son dossier avec de l’argent à un monsieur. Il a déjà son récépissé pendant que moi j’attends», dénonce Alfonsin G.

Notre tentative visant à rencontrer le délégué Ferdinand Ondoua Bile s’est avérée vaine. Le commissaire divisionnaire a fait dire (par son secrétaire) au reporter de Le Messager qu’il « appellera ».

Ainsi, la mesure présidentielle visant à faciliter l’obtention de la Cni n’a pas livré tous ses « à-côté » à Ngaoundéré. Il y a deux (2) ans, la décision similaire avait permis à des expatriés vivant à Ngaoundéré, d’obtenir aisément la nationalité camerounaise. Moyennant quelques billets.

Salomon KANKILI 

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