Cameroun - Emploi. Grève à Sitrafer: Jacques Bimaï rejette les instructions de Grégoire Owona

Etame Kouoh | Le Messager Mercredi le 03 Octobre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’administrateur directeur général de la société industrielle des travaux ferroviaires n’a pas respecté ses engagements. Il propose un demi-mois de salaire au lieu d’un mois promis lors de la rencontre de jeudi 27 septembre dernier.

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Malgré le communiqué final signé par la direction générale et les délégués du personnel de la société industrielle des travaux ferroviaires (Sitrafer) le 27 septembre dernier en présence de Grégoire Owona, ministre du Travail et de la sécurité sociale, lequel stipulait le paiement d’un mois de salaire aux agents, rien n’a été observé hier mardi 2 octobre 2012 à Douala. Au siège de la direction générale de la Sitrafer sise à l’ex-collège des nations à Bonapriso, une centaine d’agents attendent depuis les premières heures de la journée. Ce n’est que vers la mi-journée qu’un émissaire du directeur général joint au téléphone par un délégué du personnel, lui fait part du chapelet des difficultés à rassembler l’intégralité de la somme promise. «Les temps sont durs, prenez ce qu’on vous propose. On verra le reste après. Nous n’avons pas obtenu toutes les sommes possibles mais avant la fin du mois, tout va rentrer dans l’ordre». Tels sont les propos tenus au téléphone par un directeur de la Sitrafer et rapportés par un délégué du personnel. Comme un seul homme, les employés déjà courroucés par ces interminables arriérés ont refusé de reprendre ce demi-mois qu’ils assimilent à un mépris. «Tant que nous n’avons pas au moins un mois de salaire, nous ne reprenons pas le travail. C’est le minimum nécessaire négocié au forceps en présence du ministre du Travail. Pour qui se prend Jacques Bimaï qui confond la société à un parti politique. Comment allons-nous résoudre nos problèmes de rentrée scolaire, d’alimentation et de santé sans oublier les bailleurs qui nous courent après car ils ont appris à la télé que nous avons été payés»?

D’après Vincent Mélingui, le président du syndicat national des travaux de maintenance ferroviaire (Synatramfer) qui conditionne «la reprise du travail au départ de l’administrateur directeur général» en dehors du paiement des salaires, c’est une insulte à la personne humaine. «Avec toutes les concessions qu’on a faites, avec toutes les assurances qu’on a reçues, d’où vient-il que les engagements pris devant le ministre ne soient pas tenues ? S’il arrive à ne pas respecter le ministre, qu’en sera-t-il de nous» ? Si la Sitrafer n’arrive pas à payer un mois de salaire à ses agents, qu’en sera-t-il au terme des quarante cinq jours fixés par Grégoire Owona au conseil d’administration pour épurer les arriérés de salaire. C’est demain 4 octobre que se tient ce conseil d’administration extraordinaire où se jouera l’avenir de la Sitrafer dans le marché désormais concurrentiel de la maintenance ferroviaire. Quant à Jacques Bimaï, il s’est inscrit aux abonnés absents.

Etame Kouoh


Focal: Un conseil d’administration salutaire ?


D’après certains employés et des membres du conseil d’administration, c’est l’administrateur directeur général de la Sitrafer qui fait problème et est à l’origine de toutes les tribulations enregistrées depuis ces derniers mois. C’est pourquoi en présence du ministre du Travail et de la sécurité sociale, ces derniers ont demandé «le départ imminent de Jacques Bimaï avant la reprise du dialogue social». Une proposition rejetée par Grégoire Owona qui se dit incompétent dans la désignation d’un directeur général. «Il revient au conseil d’administration de limoger et de nommer un directeur général. Ce n’est pas la compétence du ministre que je suis. Je suis ici pour savoir ce qui se passe et négocier dans les meilleurs délais le paiement de vos salaires et non de créer la discorde dans la maison». C’est pourquoi il a été demandé à la direction générale le paiement des arriérés de salaire. Prenant les devants, le président du conseil d’administration annonce la chute de Jacques Bimaï. «Nous avons pris acte de tous les problèmes que connaît Sitrafer. C’est la raison pour laquelle il sera nommé un directeur général adjoint exclusivement chargé des finances. Jacques Bimaï ne verra plus le chemin des fonds versés par la Camrail». Plus que jamais, c’est la tête de Jacques Bimaï qui est placée sur l’autel du sacrifice. Honni par ses pairs du conseil d’administration, critiqué par les employés, c’est un administrateur directeur général qui est prêt à être livré à la «chaise électrique» du conseil d’administration qui se tient demain à Douala.

E.K. 

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