En visite au Cameroun, le Haut-commissaire du HCR a lancé un appel à la solidarité pour porter secours aux 350.000 réfugiés du Cameroun venus du Nigéria et de la RCA.

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Antonio Guterres est au Cameroun depuis trois jours. Il est venu toucher du doigt la réalité des réfugiés au Cameroun.

 

Après un bref passage dans la capitale camerounaise où il a été reçu en audience par le secrétaire général de la Présidence en lieu place de Paul Biya en visite privée en Europe, il s'est rendu dans les camps des réfugiés de l'extrême nord du Cameroun. C'est dans un environnement quasi-désertique que le haut-commissaire des Nations-Unies pour les Réfugiés s'est rendu à Minawao, dans le département du Mayo Tsanaga.

 

« Le peuple camerounais et son gouvernement ont démontré une énorme générosité. Aujourd'hui nous avons plus de 350.000 réfugiés au Cameroun. Les frontières ont été ouvertes pour les recevoir et à cœur ouvert. Alors il faut que cette générosité du peuple camerounais et que la souffrance des Centrafricains et des Nigérians reçoivent la solidarité de la communauté internationale. »

 

L'appel

 

Le responsable onusien qui a bouclé sa visite est conscient du fait que le pays doit gérer aujourd'hui 350.000 réfugiés sur son territoire. C'est la raison pour laquelle il pense qu'il serait temps que la communauté internationale accroisse son soutien à ce pays.

 

Antonio Guterres a été touché autant par l'ampleur des défis à relever. « Les difficultés quotidiennes ici sont le corollaire de la surpopulation du camp, initialement prévu pour n'accueillir que 18.000 âmes. D'où les efforts à faire afin de satisfaire les besoins supplémentaires en terme de nutrition, d'accès à l'eau potable et à l'assainissement, de soins de santé, l'éducation, » a expliqué le président élu des réfugiés nigérians au camp de Minawao.

 

Sur le chemin de retour vers Maroua, la capitale de la région de l'extrême nord, il n'a pas oublié d'aller rendre visite aux déplacés internes. Ces Camerounais qui ont dû eux aussi abandonner leurs domiciles pour échapper aux exactions de la guerre.

 

La réponse

 

« Il est clair que la visite de M. Guterres dans ces camps a permis des conversations franches avec certaines familles. Cela nous a permis de mettre le doigt sur les insuffisances de la réponse de la communauté internationale. Nous devons faire face à l'ampleur du problème humanitaire » affirme Jean Louis de Brouwer, le directeur des opérations en charge de l'aide humanitaire pour l'Union Européenne.

 

Au-delà de l'Union européenne le HCR est en train d'augmenter sa présence et ses actions dans cette région. « Nous sommes disponibles pour élargir notre programme, et toutes les autres agences onusiennes pour inclure non seulement les réfugiés, mais aussi les Camerounais déplacés. »

 

Des promesses qui réjouissent les autorités camerounaises qui pensent que l'aide de la communauté internationale arriverait en temps opportun.

Sylvie MBIA à Yaoundé

 

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