Gabon. Gabon : l’état civil d’Ali Bongo va être dévoilé

lemonde.fr Vendredi le 13 Novembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Engagée depuis la mort du chef de l’Etat gabonais en 2009, la bataille des 54 enfants d’Omar Bongo pour le partage de son héritage, estimé a minima à plusieurs centaines de millions d’euros, a connu une nouvelle escarmouche, jeudi 12 novembre.

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Le tribunal de grande instance de Nantes, dans une ordonnance de référé, a agréé la demande d’Onaïda Maisha Bongo Ondimba. La fille d’Omar Bongo pourra accéder à la copie de l’acte de naissance intégral, avec filiation, de son demi-frère « présumé », le président Ali Bongo, né Albert Bernard Bongo, le 9 février 1959 à Brazzaville.

Le précieux document est réputé être conservé dans le Service central d’état civil (SCEC) du ministère des affaires étrangères à Nantes, compétent jusqu’en 1960 pour conserver les actes de naissance enregistrés dans l’Afrique équatoriale française. Un simple détail dans la gestion de la succession ? « C’est un non-évènement», tranche Claude Dumont Beghi, l’avocate du président gabonais, jointe par Le Monde Afrique.


« Polémique stérile »

« C’était une dispute entre le président du tribunal et le procureur qui a refusé par trois fois de fournir le document à la requérante, déroule la représentante du Gabon, assurant que son client ne contestera pas la décision. Mais plutôt que de faire naître une procédure et une polémique stérile, elle aurait tout aussi bien pu venir consulter l’acte chez le notaire, Me Brahim ».



Las, selon le référé, dont Le Monde Afrique a pu prendre connaissance, c’est notamment en raison du manque de réponse de la notaire, sise à Libreville, que la justice a accédé à la demande de Maisha Bongo Ondimba. La plaignante a pris soin de joindre un acte de naissance gabonais, d’une sœur présumée du président, née trois mois après lui de la même mère.

Aucun des actes de Me Brahim n’est apparu de nature à valoir « confirmation de la filiation de Ali Bongo à l’égard de Omar Bongo Ondimba », précise la décision. « En faisant de la rétention d’information, le notaire nous a obligé à agir, justifie Me Eric Moutet, avocat de Mme Bongo. C’est un comme se tirer une balle dans le pied ». L’acte de naissance, selon sa dimension, peut modifier profondément le destin non seulement de l’héritage d’Omar Bongo, mais également du Gabon.


L’acte de naissance délivré la semaine prochaine

« Si la filiation avec l’ancien président n’est pas actée, la part d’Ali Bongo dans la succession sera largement diminuée », souligne Eric Moutet. L’avocat assure que la décision ne va pas clore le dossier de l’héritage. « Nous avons toujours le plus grand mal à accéder aux dossiers et aux documents concernant l’ampleur des biens de feu Omar Bongo », ajoute-t-il. Surtout la décision du tribunal de grande instance de Nantes ravive, au moins pour quelques jours, la polémique sur la nationalité du chef de l’Etat, mise en doute par Pierre Péan dans son livre Nouvelles Affaires africaines.

Un point politique crucial. La Constitution gabonaise stipule en effet que seuls les Gabonais de naissance peuvent concourir à l’élection présidentielle. En juin, des ONG gabonaises avaient obtenu un extrait d’état civil d’Ali Bongo de la part du tribunal de Nantes mais sans filiation. L’acte de naissance d’Ali Bongo « avec filiation » devrait être délivré la semaine prochaine à sa demi-sœur.

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