Cameroun - Communication. Gabegie: Détournement des fonds au Mincom

ISSA BATAN | L'Oeil du Sahel Jeudi le 23 Aout 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les déblocages des fonds via les décisions sont une véritable maffia.

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Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a perdu depuis peu le sommeil. «Une mission d'investigation financière approfondie» conduite par Amine Abouya, inspecteur général au ministère des Finances, a séjourné dans son département ministériel du 02 au 27 juillet dernier.

Il s'agissait pour les fins limiers du Minfi de passer au peigne fin les budgets d'investissement et de fonctionnement des trois dernières années. Selon quelques indiscrétions obtenues à bonnes sources, la mission s'est intéressée de près à la gestion des fonds budgétaires alloués à la formation, une centaine de millions FCFA par an et a relevé de nombreux manquements.

Des factures destinées au paiement des formations ont été collectées alors même que les «participants» ont clairement indiqué n'avoir jamais été formés...

Ces petites combines, ajoutées à la gestion sulfureuse des fonds de l'aide publique à la communication privée, témoignent des pratiques qui fleurissent au ministère de la Communication où la moindre faille est maximalement exploitée pour remplir son bas de laine. Le filon le plus usité au quotidien reste toutefois celui des décisions au profit du personnel de certaines directions. Un cas illustre bien cette pratique. Le 14 septembre 2009, Issa Tchiroma, ministre de la Communication, signe une décision autorisant le déblocage de la somme de 4.000.000 FCFA au titre des primes pour travaux spéciaux au personnel de la direction des Affaires générales. Un billeteur est nommé en la personne de Waffo. Selon le document dont votre journal a obtenu copie, ladite prime a été repartie ainsi qu'il suit: Nzié Chantal (500.000 FCFA), Ndam Ismaéla (400.000 Fcfa), Ooga Suzanne (400.000 Fcfa), Hamadou (400.000 Fcfa), Kapche Simo Roger (400,000 Fcfa), Mbom Liliane (400.000 Fcfa), Mefoumena (400.000 Fcfa), Wafo (400.000 Fcfa), Avomo Ekodo (200.000 Fcfa), Ongsebineni (200.000 Fcfa), Dikongue Herman (50.000 Fcfa), Medjo (25.000 Fcfa), Beliyinn (25.000 Fcfa), Eboule (100.000 Fcfa) et Saso (100.000 Fcfa). Devant le nom de chaque bénéficiaire, figurent outre sa fonction, le montant perçu, le numéro de sa carte nationale et sa signature. Premier hic, dans un document adressé le 12 juillet 2012 au ministre de la Communication par Mme Marlyse Abang Ndo, sous-directeur des personnels, de la solde et des pensions, il ressort clairement que Mme Ooga Suzanne a découvert par hasard qu'elle avait été bénéficiaire de cette prime de 400.000 Fcfa alors même qu'un numéro de carte nationale d'identité et une signature sont clairement visibles devant son nom. Qui a émargé en ses lieux et places? Le plus embêtant dans l'histoire, c'est que Mme Ooga Suzanne n’est pas n'importe qui! Elle occupe en effet le poste de sous-directrice du budget, du matériel et de la maintenance. Que les détourneurs de fonds publics aient floué la personne à même de découvrir rapidement leur supercherie en dit long sur leur ténacité. Mme Ooga Suzanne est-elle la seule victime de cette manigance? Non. Il se peut que dans cette affaire, et si l'on se fie aux témoignages de nombreux autres «bénéficiaires» de cette décision, beaucoup sont également passés à la trappe. A l'observation, tous les émargements sur cette décision sont d'ailleurs suspects. En effet, une même main d'écriture utilisant le même stylo à bille s'est chargée d'émarger curieusement à la place de tous les bénéficiaires. C'est à croire qu'ils ont été choisis en fonction de la similitude de leur écriture...


Enquête

Qui est à la manœuvre? Depuis quand ce système de détournement est-il en place? Autant de questions que se pose désormais le personnel du ministère de la Communication. Pour voir donc clair dans cette affaire, certaines voix invitent déjà le Contrôle supérieur de l'Etat et la Commission nationale anti-corruption à séjourner dans ce département ministériel, histoire de passer au peigne fin toutes les décisions de gratifications signées depuis l'arrivée du ministre Issa Tchiroma. «Il y aura de grosses surprises. C'est une activité qui prospère au cabinet et aide à dépanner les activités politiques des uns et des autres», reconnaît d'ores et déjà un membre du secrétariat du ministre Issa Tchiroma.


 

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