Lionnes indomptables. Gaëlle Enganamouit : Crinière à prix d’or

Priscille G. Moadougou | Mutations Vendredi le 15 Janvier 2016 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Sacrée meilleure joueuse africaine de 2015, elle hisse ainsi les couleurs nationales au fil d’un parcours professionnel entamé en 2011.

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Quand Gaëlle Enganamouit foule le sol de son pays natal le 8 février, en provenance d’Abuja au Nigeria, où elle a été sacrée meilleure joueuse africaine de l’année 2015, synonyme de «Ballon d’or » du football féminin, elle avoue qu’obtenir cette distinction a toujours été un rêve. Devenu réalité la veille. «J’ai tant rêvé de soulever ce trophée ! Depuis que je suis devenue professionnelle, ça a toujours fait partie de mes objectifs en tant que joueuse. J’ai travaillé dur pour atteindre ce niveau. C’est une belle récompense. Cette consécration est la preuve que si on travaille dur, les récompenses viendront toutes seules », confie la Lionne indomptable.

Qui est d’autant plus fière que ses coéquipières et elle ont été sacrées, au cours de la même cérémonie du Glo-Caf Awards, meilleure équipe féminine. «J’espère que nous allons toujours porter haut le nom du Cameroun dans le monde du football féminin. Je crois que nous pouvons le faire», envisage-t-elle, optimiste. Pour la première fois à une phase finale de coupe du monde, une équipe africaine dispute les 8èmes de finale : les Lionnes indomptables. C’était en juin 2015 au Canada.

Quelques semaines plus tôt, la joueuse de 23 ans avait été sacrée « Soulier d’Or » du championnat suédois. Elle avait inscrit 18 buts en 22 matches. Grâce à cette performance, le club a terminé à la deuxième place. C’est donc sans surprise que le leader, Fc Rosengard Malmö s’est offert les services de la buteuse. Elle a d’ailleurs paraphé son transfert en milieu de mois de décembre dernier. Pour contribuer, à sa manière, à écrire d’autres belles pages de l’histoire de ce club.

Du haut de son mètre 71 pour 66 kg, Gaëlle Enganamouit a travaillé très dur pour parvenir à ce résultat. A ses côtés depuis le début de sa carrière,  il y a le coach Enow Ngachu, qui a toujours cru en elle. C’est sous ses ailes, alors qu’il dirige en même temps les trois catégories de sélection nationale du football féminin, que la jeune fille s’épanouit. Elle évolue ainsi avec les cadets et les juniors ; et participe ainsi aux éliminatoires de coupe du monde de chaque tournoi.

Conscient du potentiel de l’athlète, Enow Ngachu la retiendra dans l’effectif devant participer à la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations de football féminin en Guinée équatoriale (2008). Un choix qui sera contesté et on reprochera au coach d’être parti avec un « bébé » dans la compétition réservée aux seniors. Mais, il tiendra bon et continuera à convoquer la jeune fille. Une fierté pour Enow Ngachu, quand il débouche le champagne pour célébrer ce sacre au domicile familial de la jeune fille.

Maputo

Parallèlement à sa maturité dans les sélections nationales, Gaëlle Enganamouit évolue en club. De source digne de foi, elle commence à jouer au ballon en 2006, au sein de Racing Pro à Elig Edjoa, un club masculin de Yaoundé. La même année, elle rejoint Tkc filles, puis, elle reste dans le club quand le changement de dénomination survient. Désormais, on parle de Lorema.  C’est sous la bannière de ce club qu’elle participe aux Jeux africains, Maputo 2011. L’équipe décroche la médaille d’or. Après cette expédition victorieuse, elle embrasse le football professionnel. Elle signe au FK Spartak Subotika. Cette année-là, son club gagne la coupe de Serbie. Et l’année suivante, réalise le doublé : coupe et championnat.

Une fois le championnat terminé en Serbie, elle revient au Cameroun et joue la phase retour du championnat national avec Lorema Fc. Et c’est après cet intermède national qu’elle rejoint d’Eskiltsuna United, une équipe du championnat suédois. Après sa distinction de soulier d’or, 18 buts en 22 matches, elle signe avec Fc Rosengard, basé à Malmö. Ainsi peut-on boucler provisoirement la boucle de sa carrière footballistique pour le moment.

Dans les vestiaires, Gaëlle Enganamouit est décrite comme une coéquipière disciplinée, gentille et qui met l’ambiance aussi bien dans le bus que lors des séances d’entraînement. C’est aussi elle qui programme la prise des photos et les vidéos. Très fashion, elle est toujours à la mode. Sur le plan privé, elle s’occupe de sa maman et des siens. Grâce à ses revenus, elle a restauré la maison familiale.

Au-delà des lauriers de Gaëlle Enganamouit, en guise d’encouragement, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena, lui a offert la somme de 500.000 Fcfa. Le football féminin est toute une discipline qui impose désormais respect et admiration. Atangana Louis De Gonzague, l’arbitre international de regrettée mémoire, qui avait développé le football féminin, peut être considéré comme un visionnaire. Les dirigeants du football camerounais, ceux des entreprises citoyennes ont désormais leur part de responsabilité pour que cette belle flamme ne s’éteigne pas. Car, en novembre prochain, à domicile, l’un de nos atouts offensifs qu’est Gaëlle Enganamouit doit bien faire trembler les filets adverses à plusieurs reprises.

 

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