La discipline désormais organisée. Le président de la Ligue et les autres membres seront élus pour un mandat de quatre ans.

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Une tenue bien à elle. Des textes pour marquer son indépendance. La Ligue spécialisée de football féminin est là. Elle a été créée à Bafoussam, en marge d’une session ordinaire du Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football le 12 décembre dernier. Et sa mise en route effective est prévue autour du 31 janvier 2017. D’après les statuts, la Ligue est subordonnée à la Fécafoot et assure l’organisation et la gestion des activités du football féminin. Elle a toute compétence nationale pour prendre toute décision concernant l’organisation et le développement du football féminin. Toute son organisation est prévue dans les 92 articles des statuts qui la régissent.

Après une reconnaissance de la discipline par le couple présidentiel, suite à la finale de la coupe d’Afrique des nations de football féminin perdue le 3 décembre dernier par les Lionnes indomptables, les pratiquantes de cette discipline ont su que rien ne sera plus comme avant pour elles, pour le football féminin. La discipline s’est affranchie. Plus de nomination de président de la Commission nationale. Le président de la Ligue sera désormais élu, comme tous les autres dirigeants. Le mandat est de quatre ans.

Chez les joueuses, on va certainement évoluer vers des contrats encadrés. « Nous allons rétablir une visibilité plus accrue du football féminin. Le Minsep et la Fecafoot ont voulu revaloriser cette reconnaissance du chef de l’Etat », explique-t-on à la Fécafoot. Pour accéder en Ligue 1, des Interpoules féminines sont annoncées. Le quota de participation est déterminé. Il y a en effet eu un zonage des groupes de compétition. La zone Centre-Sud-Est fournira trois clubs pour la phase finale des interpoules. Le groupe Littoral-Sud-Ouest, Nord-Ouest et Ouest en produira six. L’Adamaoua-Nord et Extrême Nord, un club. Après l’élection du président de la Ligue spécialisée de football féminin, les équipes verront davantage clair et les compétitions seront alors lancées.

Blaise Moussa: « Le football féminin gagne en autonomie »

L'éclairage du secrétaire général de la Fédération camerounaise de football.

Dans la pratique, qu’est-ce qui va changer pour les joueuses et les clubs de football féminin ?
Pour les joueuses, les équipes et au sein de la fédération, de nombreuses choses changeront. La Ligue aura une personnalité juridique propre. C’est la preuve que le football féminin gagne en autonomie sur les plans financiers et matériels. Les questions relatives au football féminin seront mieux prises en charge par cette Ligue spécialisée. Il y aura donc un encadrement tel que les ressources financières seront cantonnées suivant un budget spécifique. L’unicité de la caisse de la Fécafoot ne sera plus un handicap. Les priorités du football féminin resteront les siennes et ne seront pas mêlées à celles globales de la fédération. Une attention sera accordée au développement de cette discipline. L’impact retentira sur les équipes qui auront un chronogramme de développement de leurs activités. On espère que cela apportera des mécènes et autres annonceurs. On a vu avec  la CAN qu’il est un bon risque d’encourager le football féminin au niveau des clubs. Cette ligue devra défendre le meilleur traitement des joueuses, tant sur les plans sportif, médical qu’économique. Un militantisme syndical naîtra aussitôt. Les joueuses pourront être plus exigeantes. Les choses évolueront. Il y a du travail à faire, puisque la discipline doit encore gagner en légitimité sur le plan social.

Vous avez parlé de l’autonomie des caisses. D’où viendra l’argent de la Ligue ?
Il faut d’abord noter que c’est une Ligue de football amateurs. Ses ressources proviennent, d’après l’article 69 des statuts,  entre autres, des recettes issues de la commercialisation des droits dont la Ligue est co-titulaire ou titulaire ; des amendes infligées par les organes compétents ; des recettes de toutes natures provenant des compétitions, épreuves, manifestations et concours qu’elle organise; des revenus de ses biens ; du produit de la vente des publications, insignes, écussons et de la publicité ; des dons éventuels dans les limites autorisées par la loi ; des dommages et intérêts ; des recettes provenant d’organismes utilisant le calendrier des compétitions à des fins publicitaires; des subventions de l’Etat ou des Collectivités territoriales décentralisées ; des quotes-parts et subventions provenant de la Fécafoot ; des autres subventions et recettes conformes aux objectifs poursuivis par la Ligue  et de toutes autres ressources autorisées par la loi.

La CAF a annoncé  des compétitions continentales pour des clubs féminins. Que fera-t-on pour améliorer la compétitivité des équipes camerounaises pour une bonne représentation ?
Nos clubs sont compétitifs. Il n’y a qu’à voir le nombre de compétitions internationales auxquelles nous avons participé avec une majorité de joueuses locales. Le Cameroun est l’un des rares pays d’Afrique noire à avoir un championnat de football féminin de première et deuxième divisions. On pourra être dans le détail après l’élection du président de la Ligue. La Ligue est autonome, donc organisera ses compétitions et déterminera tout. Que les dirigeants élus le soient et qu’ils trouvent les moyens pour le démarrage. Et nous, la Fecafoot, encadrerons, soutiendrons.

Propos recueillis par A.B.

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