Les autorités camerounaises, gabonaises et équato-guinéennes ont procédé mardi, 18 juin 2013, à Kye-Ossi, à la double cérémonie de lancement officiel de la foire transfrontalière de la Communauté économique et monétaire de l`Afrique centrale (Cemac), et à la pose de la première pierre de la construction des espaces commerciaux transfrontaliers.

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Le ministre Luc-Magloire Mbarga Atangana du Commerce a personnellement présidé cette double cérémonie. En présence d’un parterre de personnalités, dont la toute nouvelle représentante résidente du système des Nations-Unies au Cameroun, Najat Rochdi, la représentante résidente de Onu Femmes, Marie Goretti Nduwayo, les gouverneurs des provinces de Welle Nzas et de Kye-Ntem en Guinée Equatoriale, celui de Wole Ntem province gabonaise frontalière avec le Cameroun, le gouverneur de la région du Sud et tous ses collaborateurs de l’administration locale. Organisée par le Réseau des femmes actives de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Refac), cette foire transfrontalière rendue à sa quatrième édition est un espace d’échange, de brassage et de partage d’expériences entre les populations de la Cemac et particulièrement entre les femmes, dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie en milieu rural et urbain, pour leur meilleure implication dans le développement de la sous-région.

Cette édition a d’ailleurs connu la participation de très nombreuses associations féminines venues aussi biens des pays de la sous-région, que de la République démocratique du Congo, du Togo et du Bénin. Seule grande absente, la République centrafricaine. Une absence justifiée par la crise sociopolitique qui secoue ce pays en ce moment, selon Danielle Nlate, la présidente de l’antenne camerounaise du Refac. Dès l’entrée sur le site de cette foire, située à un jet de pierre des frontières du Gabon et de la Guinée équatoriale, l’on est émerveillé par la mobilisation des éléments du haut commissariat d’intervention des Nations-Unies. C’est à eux qu’incombe la charge d’assurer la sécurité des biens et des personnes aux côtés des forces de l’ordre. En parcourant le site, l’on observe la présence très remarquée de l`Association des Bayam Sellam du Cameroun (Asby). L’Association nationale des tradi-praticiens du Bénin et une pléthore d’autres regroupements féminins qui exposent en majorité des produits artisanaux ou transformés localement. Les administrations ne sont pas en reste. Le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom), La Caisse de stabilisation des prix des Hydrocarbures (Csph), la direction générale des impôts… sont aussi de la partie. Tout ceci, animé par un public en majorité féminin estimé à plus de mille personnes.


Refac en bref

Le réseau des femmes actives de la Cemac (Refac) est né de la volonté d’Onu Femmes-Cameroun de lutter contre la féminisation de la pauvreté. Pour y arriver cette organisation du système des Nations-Unies a engagé une consultation avec le ministère camerounais du Commerce. Consultation ayant débouché sur la mise en place du programme d’appui aux femmes impliquées dans le commerce informel transfrontalier (Pacifit). «D’une durée de 4 ans, et doté d’une enveloppe de plus de 3,3 milliards FCfa, ce programme entend permettre d’augmenter de 50 % d’ici 2015 les revenus de ces acteurs du commerce dans 9 localités de trois zones frontalières camerounaises pilotes. Il s’agit de Kye-Ossi et Abang Mimko`o au Sud, respectivement à la frontière avec le Guinée équatoriale et le Gabon, Tiko, Limbe et Idenau au Sud-Ouest, à la frontière avec le Nigeria puis Mora Banki et Kousseri dans l’Extrême-Nord à la frontière avec une fois encore le Nigeria et le Tchad», peut-on lire dans le dossier de presse mis à la disposition des medias. Il sera question de construire des chambres froides, des magasins de stockage et des espaces commerciaux comportant des espaces de repos et des points d`isolement des enfants.

A l’actif du Refac, cette association créée en 2007, l’organisation de quatre éditions de la foire transfrontalière d’Afrique centrale, l’organisation des séminaires de formation sur la transformation des produits agro-pastoraux et halieutiques et la sensibilisation des femmes pour leur autonomisation. Pour les années à venir, le réseau ambitionne de poursuivre le plaidoyer pour l’amélioration de la qualité de vie de la femme et de la famille, et de mettre en place un mécanisme pour promouvoir une plus grande implication des femmes dans le développement des pays de la sous – région. Ouverte le 10 juin, cette foire transfrontalière s’achève le 23 du mois en cours.

Joseph Flavien KANKEU,
Envoyé spécial à Kye-Ossi

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