France. Fillon: 3e échec majeur des enquêtes d’opinion en 2016

Ria novosti Mardi le 22 Novembre 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les sondages laissaient penser à un duel entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé au second tour de la primaire de la droite, c’est finalement François Fillon qui l’emporte. Les enquêtes d’opinion semblent s’égarer, avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis mais aussi avec le Brexit: peut-on encore s’y fier?

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 Les enquêtes d'opinion n'ont plus la cote: François Fillon l'emporte avec 44 % des voix au premier tour des primaires de la droite et du centre, Donald Trump gagne avec 290 grands électeurs aux élections américaines et 52 % des britanniques ont voté en faveur du Brexit… La plupart des sondages, avec des résultats certes variables, prédisaient pourtant l'inverse. « Ils se trompent tout le temps! » estime Claude Chollet, président de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique: « Pourquoi? Parce qu'ils s'aveuglent volontairement. Ils ne veulent pas voir la réalité, le peuple, la démocratie ».

Les sondeurs, « ou plutôt les médias qui sont derrières », ont tendance à partager « l'opinion des élites », estime François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste de la communication: « Ils ont tendance à repousser avec horreur l'idée que le peuple soit populiste, comme c'est le cas pour Trump, ou bien dans le cas de la primaire de la droite, ils avaient peut-être tendance naturellement à privilégier Juppé, qui était un peu le chéri des médias et des élites ». Même si une progression de François Fillon a pu être constatée dans les derniers jours, la volatilité de l'électeur est indétectable: « les populations que l'on sonde changent leurs opinions, ou les dissimulent parce qu'elles pensent qu'un sondeur c'est déjà un représentant du système ».

La primaire a lancé un défi aux enquêtes, qu'elles ont difficilement relevé: organisée par un parti, la primaire est néanmoins ouverte à tous. Il y a eu un problème d'échantillon, estime Jean Chiche, docteur en statistiques mathématiques et ingénieur de recherches CNRS au CEVIPOF. « Cette population a non-seulement été mal estimée par les enquêtes, mais elle n'a pas été du tout comprise en réalité. On a utilisé des méthodes classiques qui consistaient à demander à une population très large, la certitude qu'ils avaient d'aller voter. Et finalement ce n'est pas une question qui est suffisamment opératoire, pour définir le corps électoral qui va se déplacer ».

Le problème est « technique » mais aussi « sociétale »: le taux de réponses aux enquêtes de sondage diminue avec les années. Les sollicitations sont trop nombreuses: « Que ce soit les enquêtes marketing […] par téléphone, par Internet, par mails, par spams ». C'est la qualité des résultats qui pâtit, estime le chercheur: « Finalement, ça tue l'envie de répondre à des enquêtes même sérieuses ».

 

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