A l’époque Iya Mohammed avait utilisé le vieux Lion pour combattre le ministre Augustin Edjoa, avant de le lâcher ensuite. Tombi A Roko Sidiki pour sa part a besoin de l’ambassadeur itinérant pour légitimer son pouvoir à Tsinga, certainement avant de le lâcher par la suite.

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On se souvient comme si c’était hier, en décembre 2006, Augustin Edjoa, ancien proviseur du Lycée général Leclerc de Yaoundé était porté à la tête du ministère des Sports et de l’Education physique. L’homme arrive dans ce ministère et décide de s’attaquer la mafia de la Fédération camerounaise de football qu’il connaissait bien puisqu’au moment de son entrée au gouvernement, il occupait le poste de président de la ligue départementale de football du Mfoundi.

Le ministre Augustin Edjoa va donc attaquer de front les dirigeants de la Fecafoot. Pendant plusieurs mois, les relations seront très tendues entre la Fecafoot et le Minsep. C’est alors qu’Iya Mohammed, en fin stratège qu’il était à l’époque, va se rendre au domicile de Roger Milla pour le convaincre d’accepter le strapontin de président d’honneur de la Fecafoot. Après moult discutions, le ballon d’or africain 1976 et 1990 va accepter la proposition assortie d’un salaire mensuel de 300 mille FCFA. En cooptant Roger Milla, Iya Mohammed et son état major avaient trouvé celui qui allait désormais répondre au patron des Sports. Roger Milla va tant bien que mal jouer ce rôle jusqu’au jour où il va commencer à critiquer lui-même les dirigeants de la Fecafoot. « En acceptant le poste de président d’honneur j’avais été clair, je leur avais dit que si les choses ne marchaient pas comme les Camerounais le souhaitent, j’allais dénoncer », avait répondu le vieux Lion à ceux qui l’accusait à l’époque de tirer contre son propre camp.
Iya Mohammed avait donc très mal pris les critiques de l’ambassadeur itinérant et avait dans un premier temps suspendu sa rémunération mensuelle avant de proposer sa radiation aux membres de l’assemblée générale de la Fecafoot le 16 mai 2012. Roger Milla est révoqué de sa qualité de président d’honneur pour avoir proféré « des propos injurieux à l’endroit de la Fecafoot, de son président et de ses dirigeants ainsi que pour avoir appelé publiquement à des manifestations populaires et à l’insurrection contre la Fédération», pouvait-on lire sur le procès verbal de l’AG de la Fecafoot du 16 mai 2012. A l’époque le président d’honneur déchu avait pris cette décision avec beaucoup de sportivité : « Cette décision ne me blesse pas le moins du monde. Je n’étais pas employé de la Fecafoot. Je leur donnais seulement un coup de main pour que le football de notre nation reste sain ».

Plus de trois ans après ce malheureux événement, comme l’assassin qui revient sur le lieu du crime, Tombi A Roko Sidiki qui a signé au bas du document qui radiait Roger Milla en sa qualité de secrétaire général de la Fecafoot est revenu chez Roger Milla lui demander de reprendre le même poste de président d’honneur de la Fecafoot. L’ambassadeur a à refusé à plusieurs reprises d’ouvrir son portail à Tombi A Roko Sidiki et il a fallu l’intervention du ministre des sports et surtout du premier ministre chef du gouvernement pour qu’il y consente.
Tombi A Roko Sidiki très courageux a donc rencontré Roger dans son domicile à Yaoundé. «Je lui ai dit que je veux un travail propre. Ma première chose était qu’il intègre tous les anciens footballeurs qui peuvent l’aider dans les commissions, être dans les équipes inférieures, des cadets aux séniors. Après on verra comment nous pouvons l’accompagner pour que le travail soit bien fait», a expliqué le vieux Lion. Il est clair que la démarche de Tombi A Roko Sidiki vise simplement à asseoir sa légitimité, lui qui a été élu à la tête de la Fecafoot à la base des textes qui aujourd’hui n’existent plus. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est à craindre qu’une fois qu’il aura atteint ses objectifs, il jette l’icône du football africain dans la poubelle de l’histoire, comme l’a fait en son temps Iya Mohammed. On ne perd rien à attendre.

 

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