Affaire Marafa. Fame Ndongo répond à Marafa

Jean-Bruno Tagne | Le Jour Vendredi le 21 Novembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministre de l’Enseignement supérieur, secrétaire national à la communication du Rdpc fait une lecture en 12 points du livre de l’ancien ministre de l’Administration territoriale.

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Jacques Fame Ndongo est décidément un des rares membres du gouvernement qui ose répondre à son ancien collègue, Marafa Hamidou Yaya. Dès sa première lettre aux Camerounais depuis sa cellule de la prison centrale de Kondengui où il est placé sous mandat de dépôt le 16 avril 2012, c’est le ministre de l’Enseignement supérieur, secrétaire national à la communication du Rdpc qui se saisit de sa plume pour lui répondre.

Fame Ndongo en profite alors pour moquer le style de l’ancien baron déchu avant de conclure que Marafa fait un plaidoyer « pro domo ». Quatre jours après la sortie du livre de Marafa Hamidou Yaya (« Le choix de l’action. Mes 10 ans au Minat », Ed. Schabel, 2014, 409p.) Jacques Fame Ndongo n’a pas voulu laisser passer ces confidences de l’ancien ministre, qui se révèlent déjà comme le phénomène littéraire de cette fin d’année 2014, si l’on s’en tient aux ventes. A travers un article paru hier dans le journal L’Action, il fait une note de lecture du livre de Marafa tout en lui adressant 12 questions.

D’entrée de jeu, Jacques Fame Ndongo liste malicieusement toutes les fonctions occupées par Marafa Hamidou Yaya (ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, conseiller spécial du président de la République, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances, Pca du Feicom, membre du bureau politique du Rdpc, chef de la délégation du comité central du parti au pouvoir pour la région du Nord), comme pour montrer qu’il fut un élément clé du système.

Le professeur se fond ensuite dans sa peau de spécialiste de sémiologie pour donner son avis global sur le livre de Marafa. « D’où, écrit-il, la propension qu’à M. Marafa de présenter son passé, son présent et son avenir, sous une connotation laudative, sinon idyllique ou sublime, à l’image de sa photographie méliorative sur la page de couverture (sourire reflétant l’espoir sinon, l’espérance, mains croisées en signe de solidarité et de fraternité, station debout qui participe du dynamisme présumé, etc.). » Ces observations générales faites, Jacques Fame Ndongo peut alors passer à une lecture en profondeur de l’ouvrage.

« Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule »

Dans son livre, Marafa Hamidou Yaya parle de nombreuses réformes qu’il a menées du temps où il était ministre de l’Administration territoriales. Des réformes dont il se montre fier et en assume la paternité. Ce à quoi Jacques Fame Ndongo s’oppose à travers quelques interrogations : « Les réformes proposées au Premier ministre et au président de la République par le ministre d’Etat Marafa eussent-elles été effectuées et effectives sans l’accord formel du chef de l’Etat puisque c’est lui qui définit la politique de la nation ?

Un ministre peut-il revendiquer, institutionnellement, la paternité d’une “action“ qui est la résultante du pouvoir reconnu au chef de l’exécutif ? » « Je n’ai jamais servi Paul Biya, mais l’intérêt supérieur de la nation », écrit Marafa Hamdou Yaya dans son livre, « Le choix de l’action ». Plus loin, il ajoute : « Au fil des temps, le régime dont j’ai été l’un des acteurs a déçu les espérances des Camerounais. » Pour Jacques Fame Ndongo, ayant constaté cette « mal gouvernance biyaienne », l’ancien ministre d’Etat, dont il rappelle qu’il n’a toujours pas démissionné du Rdpc, avait le choix de claquer la porte et il ne l’a pas fait.

« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne », ajoute Fame Ndongo, reprenant ainsi des propos de l’homme politique français, Jean-Pierre Chevènement. En réalité, selon le secrétaire national à la communication du Rdpc, la déception de Marafa Hamidou Yaya vis-à-vis du pouvoir n’a commencé qu’au soir du 9 décembre 2011, date à laquelle il sort du gouvernement. En clair, Fame Ndongo suggère que Marafa serait aigri. « On ne peut pas affirmer que le “régime dont j’ai été l’un des acteurs a déçu les espérances des Camerounais“ et tirer son épingle du jeu, par une casuistique inintelligible, en déclarant, péremptoirement : “Je n’ai pas fait le choix de l’expectative permanente.

J’ai fait celui de l’action“. Est-ce à dire que cette “action“ était la seule qui fût salvatrice dans un océan d’inertie, d’immobilisme et d’impéritie ? », s’interroge-t-il. Jacques Fame Ndongo a donc lancé la première salve contre le « Le choix de l’action », le livre de Marafa hamadou yaya. A qui la deuxième ?
 

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