Cameroun - Football. FOOTBALL : Les salaires faramineux des employés de la Ligue

Jean Robert Fouda | Repères Jeudi le 07 Février 2013 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Du président au balayeur, les dirigeants de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) perçoivent des revenus mensuels pharaoniques. Contrairement aux joueurs qui sont encore dans le dénouement total.

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Mme Manguelé ne regrette sans doute pas son licenciement de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), où elle faisait office en 2006 de Directeur général par intérim. Sa nouvelle fonction à la Ligue de Football Professionnel lui procure des revenus assez élevés pour continuer à mener un train de vie princier.

Ses revenus mensuels s'élèvent en effet à 1.000.000 Fcfa. C'est aussi le même montant que perçoit le vétérinaire de formation à la retraite, Antoine Tchoubia, nommé Chef de département de la communication de la Ligue professionnelle de football en août 2012.

Ce train de vie princier est mené également par les quatre employés chargés d'étude, rémunérés selon nos sources à hauteur de 826.000 FCFA. Cependant, ce montant est loin d'être le plus gros salaire de la Lfpc. Pas plus que celui de M. Francis Lamé Wapi, désigné Secrétaire général de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun à l'issue d'une réunion du Conseil d'administration du 22 septembre 2011. Ce dernier, qui venait d'une société d'assurance, avait paraphé un contrat de deux ans assorti d'une rémunération mensuelle de 1.500.000 Fcfa!

Arrivé en quatrième position sur une liste de quatre personnes désignées par un cabinet sollicité pour la cause, M. Francis Laibe Wapi avait été choisi contre toute attente. Si le natif de l'Extrême-Nord avait eu le poste, c'était juste une question d'équilibre régional. Les trois premiers sur la liste remise par le cabinet de recrutement étaient tous des ressortissants des régions du Centre et Sud.

Dans ce registre, le salaire du Président de la Lfpc reste de loin le plus élevé. M. Pierre Semengue, selon d'autres sources généralement bien informées au sein de cette structure, gagne «2.000.000 FCFA» par mois. Tous ces salaires n'ont jamais été approuvés par le Conseil d'administration de la Ligue.

DISPARITÉS FLAGRANTES

M. Emile Onambelé Zibi, Président de l'Association des Clubs d'Elite du Cameroun (Acec), se montre à ce titre très sévère envers «la gestion opaque» et les gaspillages orchestrés par les responsables de la Lfpc. Selon le Président du Tonnerre kalara Club de Yaoundé, il y a une disparité énorme entre les revenus des employés de la Lfpc et ceux des joueurs. «L'Etat a fixé les salaires des joueurs Mtn Elite One à 100.000 Fcfa, alors que le balayeur de la Ligue gagne 400.000 Fcfa. Vous trouvez ça normal ?», s'est-il indigné la semaine dernière au cours d'un débat sur la chaîne privée Canal 2 International.

Face à ce qu'ils appellent «dérive managériale, caractérisée par le non respect des engagements pris, la gestion familiale des affaires de la Lfpc, l'absence de collaboration dans sa gestion», les présidents de clubs de première et deuxième division réunis au sein de l'Association des Clubs d'Elite du Cameroun (Acec) ont menacé de déposer M. Pierre Semengue avant le début du championnat le 2 février 2013.

Mais, il n'y a pas qu'à la Lfpc qu'on trouve des salaires princiers. Ce phénomène a cours également à la Fédération Camerounaise de Football. Celle-ci ayant mis en place une grille de salaire exceptionnelle au profit de son personnel parfois sorti de nulle part. Pas moins de 2.000.000 Fcfa sont par exemple reversés chaque mois à son Secrétaire général, M. Tombi à Roko Sidiki, assorti d'une indemnité de logement, d'un véhicule de service coûtant environ 70 millions de Fcfa et bien d'autres avantages.

Le Ministère des Sports et de l'Education Physique (Minsep) brille de son coté par un autre type de gaspillage. Il est ainsi le surprenant deuxième dans le classement des frais de bouche et de mission des instituions de la République. Malgré une réduction de son enveloppe de 17 à 8 milliards en 2011, le Minsep affiche 7,3 milliards de frais de bouche, de mission et de représentation en 2012.


Salaires de misère pour joueurs.

A côté des bourgeois de la Lfpc et de la Fecafoot, les footballeurs malheureusement croupissent dans la misère. Seuls quelques joueurs étrangers sont convenablement rémunérés. L'exemple le plus en vue est celui du club Union de Douala, championne en titre. Le Conseil d'administration des Gamakai a en effet déboursé 21 millions Fcfa pour s'attacher les services d'un jeune attaquant ghanéen de 17 ans. Au delà de cette somme qui fait de la nouvelle pépite du club le plus gros transfert du championnat, Zakaria Awudu percevra mensuellement 800 000 Fcfa de salaire.

Le lancement en janvier 2012 du premier championnat de football professionnel du Cameroun avait pourtant fait planer une onde d'espoir. Les conditions d'existence des principaux acteurs, les footballeurs, devaient considérablement s'améliorer avec la signature de nouveaux contrats de travail avec les clubs, mais davantage avec la nouvelle grille salariale telle qu'indiquée dans le règlement du championnat professionnel.

En effet, l'article 11 alinéa 5 de ce texte relatif au contrat du joueur professionnel stipule que : «la rémunération mensuelle minimum des joueurs sous contrat est fixée à la somme de 200 000 Fcfa». Mais en réalité, à quelques exceptions près, les footballeurs les plus chanceux perçoivent des salaires de 100.000 Fcfa pour ceux évoluant en première division, et 50.000 Fcfa pour les pensionnaires de la deuxième division.

Un responsable du Tonnerre se bombait même le torse sur les ondes d'une radio urbaine d'avoir payé 99.000 Fcfa à chaque joueur de son équipe, représentant les trois mois d'arriérés de salaire, soit 33.000 Fcfa à verser mensuellement. En revanche, le salaire mensuel minimum perçu par l'entraineur principal a été fixé à deux cent cinquante mille (250 000) Fcfa. Ceux des autres membres de l'encadrement technique sont à la discrétion des parties. Mais en réalité, on est bien loin du compte.

De manière générale, les promesses faites par la Fédération Camerounaise de Football et le gouvernement à travers le Ministère des Sports et de l'Education Physique n'ont que partiellement été tenues. Dans la plupart des clubs, les footballeurs camerounais n'ont pas de contrat de travail. En plus, les salaires revalorisés sont une utopie pour le moment. De plus, la convention tripartite Minsep-Fecafoot-Caisse Nationale de Prévoyance Sociale signée en juin 2011 et qui porte sur la couverture sociale des footballeurs na jamais été appliquée.

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