YAOUNDE, (Xinhua) -- Le Camerounais Issa Hayatou, premier Africain à diriger la Fédération internationale de football association (FIFA) depuis le 8 octobre, pour un intérim de 90 jours après la suspension du Suisse Joseph Sepp Blatter rattrapé par des scandales de corruption, a été reçu lundi à Yaoundé par les autorités de son pays, qui ont salué sa nomination par une cérémonie d'"hommage".

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Président de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988, le Camerounais de 69 ans a été porté à la tête de l'instance dirigeante du football mondial en sa qualité du "plus ancien vice-président du comité exécutif [un organe au sein duquel il siège depuis 1990] en poste", en conformité avec les textes organiques.

Pendant son bref intérim, il aura la tâche de conduire des réformes institutionnelles jugées cruciales, qui se résument notamment par la limitation des mandats et la nomination des membres du comité exécutif pour le congrès extraordinaire chargé d'élire le 26 février 2016 le Successeur de Sepp Blatter à la présidence de la FIFA, un scrutin pour lequel sept candidats ont été enregistrés.

Lors de la cérémonie d'"hommage" organisée par le pouvoir camerounais en son honneur lundi au Palais polyvalent des sports de Yaoundé, Issa Hayatou a justement insisté sur la nécessité de "changer les méthodes de gérer la FIFA".

Très critiquées pour leur caractère opaque, les méthodes de gestion actuelles sont à l'origine des scandales de corruption qui coûtent aujourd'hui à Sepp Blatter, son secrétaire général Vérôme Valcke et d'autres responsables de l'organisation leurs postes et des démêlés avec la justice américaine et suisse, concernant notamment l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde.

Le Camerounais a lui aussi été cité par la presse européenne pour une affaire de pots-de-vin où il aurait bénéficié des largesses du Qatar pour l'attribution du Mondial-2022, mais il a toujours rejeté ces allégations en clamant haut et fort son innocence.

"En ce qui me concerne, je suis tranquille. Vous vous rendez compte, avec tout ce qui se passe là, si jamais ces enquêteurs-là avaient trouvé le moindre soupçon sur ma gestion, ils vont me laisser ? Ils n'ont pas laissé Blatter, ils n'ont pas laissé Platini, ils n'ont pas laissé Jérôme Valcke, ils n'ont pas laissé Chung, c'est moi qu'ils vont laisser ? C'est parce qu'il n'y avait rien", a-t-il déclaré à la télévision nationale après sa nomination comme président intérimaire de la FIFA.

Les autorités camerounaises et les supporteurs de football camerounais vantent quant à eux les qualités de grand dirigeant du football d'Issa Hayatou. Sous son mandat de président de la CAF, l'Afrique a décroché cinq places au lieu de deux à la phase finale de la Coupe de la monde.

"Je suis un homme heureux, comblé, par ce que j'ai vu dans mon pays (...) Il n'est pas sensation plus forte que celle d'un retour chez soi, à la maison", a-t-il déclaré après une rencontre avec le Premier ministre Philemon Yang.

Le patron intérimaire du football mondial a cependant plaidé pour une "organisation de qualité" des phases finales de la Coupe d'Afrique de football féminin (CAN féminine) et masculin que le Cameroun va respectivement abriter en 2016 et 2019.
 

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