Cameroun - Agriculture. Exportation de vivres: quand le Cameroun nourrit ses voisins

Beaugas-Orain Djoyum | Le Jour Vendredi le 11 Mai 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Fruits, légumes, tubercules sont autant de denrées exportées chaque jour vers le Gabon et la Guinée équatoriale.

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Les commerçants camerounais spécialisés dans l’exportation des vivres vers les pays voisins vous disent combien l’expression « le Cameroun est le grenier de l’Afrique centrale » est vraie. A Yaoundé, c’est au marché Mfoundi que les achats des vivres destinés au Gabon et à la Guinée équatoriale s’effectuent. Les hangars 8, 9 et 10 sont les lieux où l’on rencontre de temps en temps les marchands qui viennent acheter ces vivres destinés à l’exportation. Ce lundi 7 mai, dans le hangar 9, des sacs de couscous sont superposés les uns sur les autres. C’est ici que l’on rencontre Mohammed Djallo. C’est un Malien qui s’est spécialisé dans l’exportation des vivres du Cameroun vers le Gabon. Aujourd’hui, il est venu attendre les grossistes qui veulent rapidement écouler leurs sacs de couscous de manioc. « C’est un peu cher quand on achète chez les revendeuses », reconnaît-il.

En ce moment, il faut débourser 10 000 FCfa pour un sac de couscous de bonne qualité. Il affirme que d’habitude, il se rend lui-même dans les villages et à l’intérieur du pays pour acheter les vivres de qualité en grande quantité et à bas prix. « Le maïs, on l’achète à Garoua, les pommes de terre à Mbouda, les tomates à Foumbot. Pour le couscous, je me rends à Bafia. Mais, actuellement, dans les campagnes, il n’y a plus assez de vivres parce que c’est la période des cultures. C’est pour cette raison que je préfère m’arrêter à Yaoundé », explique-t-il.

Tracasseries

Contrairement à d’autres qui empruntent la route, Mohammed Djallo transporte ses marchandises par voie maritime. Notamment à partir du port de pêche de Douala. « C’est difficile de passer par la route. Il est plus aisé, avec une carte nationale d’identité, de partir du Nigéria pour la Mauritanie avec un camion de marchandises que d’aller au Gabon à partir de Yaoundé. C’est un véritable parcours de tracasseries. Il faut vraiment favoriser la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cémac. En Afrique de l’Ouest, c’est plus fluide et la circulation des biens est une réalité », plaide-t-il.

C’est pour cela que le trajet par route est contrôlé par une poignée d’opérateurs économiques qui ont déjà de bonnes relations avec les autorités administratives. Les hommes d’affaires comme Chantal Onguene et Eteme sont les plus connus, apprend-on. Si Mohammed Djallo va lui-même dans les marchés, ce n’est pas le cas des autres Gabonais qui préfèrent passer leurs commande aux marchands camerounais installés sur place.

Le hangar 8 du marché Mfoundi est spécialisé dans la vente des fruits et des safous. C’est dans ce hangar que Martin Enouga, jeune vendeur camerounais, officie depuis 12 ans. Ici, il reçoit les commandes de vivres des Gabonais. « Si on ferme les frontières camerounaises, les Gabonais vont mourir de faim », reconnaît-il. « Vendredi prochain, je dois envoyer un camion d’ananas de 2 000 fruits au Gabon. J’achète ces ananas dans les villages à 620 000 FCFa et je les livre à 900 000 FCFa à Libreville. Je m’occupe des charges du chauffeur qui convoie ces vivres jusqu’à Libreville par la route. En trois jours, le camion arrive à destination », dit-il.

Intermédiaires

C’est donc ainsi que procèdent de nombreux marchands gabonais. Ils préfèrent donner de l’argent aux Camerounais qui vont dans les villages acheter les produits en gros et les acheminer à Libreville. Quand tout n’est pas disponible dans les villages, ils reviennent au marché Mfoundi. En ce moment, dans le hangar 8, les oranges ne sont pas sollicitées par les Gabonais. Elles sont chères (25 000 FCfa le sac d’environ 80 kg).

Pour la périodicité des départs des camions, l’on ne dispose pas de chiffres exacts, mais Faustin Ngono, lui aussi vendeur, affirme qu’en 2011, en moyenne un camion de vivres de 12 tonnes partait du marché Mfoundi pour le Gabon chaque jour. Les lundis, environ huit camions de vivres quittaient le marché Mfoundi, sans compter ceux qui partaient des villages directement pour Libreville et les produits embarqués à partir du port de Douala.

Pour ce qui est de la Guinée équatoriale, ce sont les safous qui sont le plus exportés. C’est du moins ce que laisse entendre Faustin Ngono. C’est par voie aérienne que sont transportés ces safous. « Il faut juste payer le fret et les taxes phytosanitaires et le tour est joué », confie-t-il. En moyenne 1000 cageots de vivres frais, tous genres confondus, sont exportés chaque jour vers la Guinée équatoriale. Ces vivres sont acheminés depuis le port de Douala par des acheteurs de gros, qui, pour la plupart, se ravitaillent au marché Sandaga, encore appelé marché du Rond point 4ème à Douala.
 

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