Cameroun - Communication. Etats généraux de la communication: Tchiroma place ses pions dans l’organisation - Editeurs, publicitaires, relationnistes… ignorés.

Rodrigue N. TONGUE | Le Messager Jeudi le 22 Novembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La liste des responsables affectés à la « coordination exécutive du Comité d’organisation des états généraux de la communication » est exclusivement constituée de cadres du ministère da la Communication. Des journalistes crient au scandale.

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Communication: Les fonctionnaires confisquent l’organisation des états généraux

Le visage du bras séculier de l’organisation des états généraux de la communication est connu depuis le 20 novembre 2012. Une cinquantaine de personnalités constituent ce qu’il est convenu d’appeler le comité d’organisation de cette édition 2012. Ledit comité est coordonné par le docteur Félix Zogo, Conseiller technique n°1 du ministre de la Communication (Mincom). Il est secondé par deux vice-coordonateurs que sont dans l’ordre, Joseph Mvotto Obounou et Jean Thobie Hond ; tous deux, directeur ou ayant rang de directeur de l’administration centrale. Douze sous-commissions sont rattachées à cette artère centrale. Elles sont toutes présidées soit par des directeurs, soit des sous- directeurs ou des fonctionnaires du même rang.

Dans cette liste de coordonnateurs, vice-coordonnateurs et rapporteurs, ne figure le nom d’aucun éditeur, imprimeur, publicitaire, enseignant es qualité ou même de représentant d’association de professionnels de la communication. Seuls une cinquantaine de fonctionnaires auront la responsabilité directe d’organiser les états généraux dits de la communication annoncés du 5 au 7 décembre 2012. Autres curiosités, la sous-commission des finances est coordonnée par Adamou Djibrila, chef de secrétariat particulier (Sp) du ministre de la Communication attaché du point de vue normatif aux affaires relevant du domaine privé du ministre. Il est par ailleurs trésorier du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc), parti politique dont Issa Tchiroma est le président national.


Contrôle

Suffisant pour susciter le tollé dans les rangs des journalistes. Sur une plateforme numérique regroupant les hommes de médias, quelques voix s’élèvent. « Aucun journaliste pratiquant, aucun Dp [directeur de publication, ndlr] aucun responsable d'association ou de syndicat de la corporation dans ce fameux comité. C'est ça, le Mincom persiste et signe. Ces états généraux c'est pour les fonctionnaires du ministère et non pour les professionnels des médias », proteste Elisabeth Benkam, journaliste à l’agence Panapress et syndicaliste. Noé Djebet Massoussi, un de ses camarades du syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), appelle à la vigilance des différentes structures de contrôle de gestion de l’argent public. Dans certaines salles de rédaction dont Le Messager au premier chef, les journalistes se tordent de rire à la lecture de la constitution des listes d’Issa Tchiroma. Pour eux, leur architecture laisse croire que l’organisation des états généraux annoncés depuis 3 ans se trame entre frais de mission, libéralités et autres privilèges.

Aux services centraux du Mincom, l’ambiance n’est pas aussi empreinte d’hilarité. Des fonctionnaires rencontrés sur place expliquent à la décharge du patron des lieux que la liste diffusée mardi dernier sera complétée. « Pour le moment on a que désigné les coordonnateurs et rapporteurs. Vous voyez bien qu’il n’y a pas de membres. Les professionnels dont vous parlez peuvent être intégrés dans ce cadre là. Si cela n’a pas encore été fait », souligne un cadre qui a souhaité garder l’anonymat. De fait, l’article 2 de la décision prise par Issa Tchiroma précise qu’un texte similaire et « ultérieur procédera à la désignation des membres de chaque sous-commission ». Mieux, un autre cadre de la maison ajoute qu’ « on ne pouvait pas aller chercher des gens qui ne sont pas toujours au faîte des réalités et rouages de l’administration pour organiser une activité qui est quoiqu’on dise gouvernementale ». Cette même source ajoute que plusieurs réflexions sont menées en prélude à l’évènement en relation avec les patrons de presse et autres communicateurs de terrain. Pas sûr que dans le camp des journalistes et des fonctionnaires, on ait la même perception du rôle, la fonction et des effets attendus des états généraux. 

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