Elections Côte d ivoire. Eric Mathias Owona Nguini : Le Cameroun applique la diplomatie de la prudence

Mutations Vendredi le 07 Janvier 2011 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le politologue explique le mutisme du Cameroun depuis le déclenchement de la crise post électorale en Côte d’Ivoire.

ADS



Avez-vous été surpris par le fait que l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun n’ait pas été invité au palais de l’Unité à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an au chef de l’Etat ?
Non. Parce que c’était prévisible. Le fait de n’avoir pas invité l’ambassadeur de Côte d’Ivoire participe d’une démarche d’observation et de prudence de la part du Cameroun par rapport à la crise post électorale en Côte d’Ivoire. C'est-à-dire que le président Paul Biya a décidé d’observer la situation et d’appliquer une diplomatie de prudence.

Ne pas inviter l’ambassadeur nommé par Laurent Gbabgo ne veut-il pas dire prendre partie pour le camp Ouattara ?

Pas du tout. Si Yaoundé avait pris partie pour le camp d’Alasane Ouattara, il l’aurait fait savoir de façon claire, à travers par exemple un communiqué officiel. C’est tout simplement de la prudence.

C’est donc cette prudence qui explique selon vous le mutisme que le pouvoir de Yaoundé observe depuis le début de cette crise ?
Vous savez, le président Paul Biya organise lui-même des élections et notamment l’élection présidentielle en cette année 2011. Il attend donc à cette occasion obtenir la caution des grandes puissances internationales. Or dans la crise ivoirienne justement les grandes puissances occidentales ont déjà pris fait et cause pour le camp de Ouattara. Inviter le plénipotentiaire en place c'est-à-dire celui qui a été désigné par Laurent Gbagbo, signifie au moins continuer de reconnaître le pouvoir de ce dernier et donc ramer à contre courant des intérêts de ces puissances occidentales. Or le président Paul Biya ne peut pas se payer ce luxe en cette année d’élection présidentielle. De plus, si Ouattara parvient à prendre définitivement le pouvoir avec l’aide des puissances étrangères, le président Biya sait que leurs rapports seront difficiles. De l’autre côté, il ne peut pas prendre clairement fait et cause pour Ouattara parce qu’au cas où Laurent Gbabgo arrivait à se maintenir au pouvoir malgré tout, les relations entre Yaoundé et Abidjan ne seraient pas non plus au beau fixe. C’est fort de toute cette analyse que le Cameroun a décidé d’observer la situation. En attendant que la crise se dénoue définitivement. A partir de ce moment là, le Cameroun pourra donc reprendre une diplomatie normale avec la Cote d’Ivoire.

Propos recueillis par Serge D. Bontsebe

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS