Cameroun - Sécurité. Enow Abrams Egbé: « Pas question de cautionner la violence »

Alfred MVOGO BIYECK | cameroon-tribune Jeudi le 16 Février 2012 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le gouverneur de la région de l'Adamaoua réagit après l'altercation survenus entre policiers et camionneurs tchadiens mardi 14 février à Ngaoundéré.

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Jusqu'à très tard dans la nuit de mardi à mercredi, une certaine agitation régnait encore autour du commissariat central de Ngaoundéré, où une trentaine de camionneurs tchadiens, responsables de coups et blessures sur les éléments de la police, interppellés pour une histoire de vol de carburant au niveau de la gare marchandise, sont incarcérés. Arrivés sur les lieux à une heure avancée de la nuit après un tour à l'hôpital pour s'enquérir de l'état des hommes en tenue blessés, le gouverneur de la région de l'Adamaoua, Enow Abrams Egbé, et son état-major ont fait le point de la situation. A l'origine, une histoire de vol de carburant qui tourne à l'affrontement, entre la police et les camionneurs tchadiens. Bilan : de nombreux blessés parmi les policiers, dont six dans un état inquiétant. C'est dire si elle est très attendue cet après-midi, la réunion avec les responsables de la communauté tchadienne de Ngaoundéré et les autorités administratives locales. Et si l'on s'en tient à la fermeté affichée jusqu'ici par le numéro un de la région de l'Adamaoua, il faudra bien que les responsabilités soient établies et les auteurs punis. En attendant, Enow Abrams Egbé fait le point de la situation.

Pouvez-vous nous faire l'économie du malheureux incident ayant opposé, mardi soir, la police et les camionneurs tchadiens?

Une information parvenue au niveau du commissariat central faisait état du vol de carburant dans un véhicule stationné à la gare marchandise appartenant à un tchadien. Une équipe s'est déportée sur le terrain et a arrêté un individu identifié comme étant Tchadien, avec le fruit de son vol, un bidon de 20 litres de carburant. Les camionneurs tchadiens sur le site ont exigé sa relaxe, et une bagarre a éclaté entre le chauffeur du camion d'où provenaient le carburant et ses frères tchadiens. Voulant s'interposer, mais en sous nombre, les éléments de la police sont molestés avec des gourdins, des barres de fer, des morceaux de bois, des machettes, des couteaux etc, avant que les renforts n'arrivent. Nous comptons 18 policiers blessés, dont un avec un traumatisme crânien, cinq autres dans un état sérieux et trois véhicules hors d'usage.

Rendu au lendemain de cet évènement, quelle est la situation qui prévaut actuellement?

Le calme est revenu sur les lieux, et nous avons mis en place un cordon de sécurité autour du périmètre de l'incident. Et même dans la ville, les populations vaquent paisiblement à leurs occupations. Et aujourd'hui, nous comptons voir un peu plus clair avec les responsables de la communauté tchadienne, parce qu'il est inadmissible que certains aient été arrêtés avec des armes blanches, des barres de fer, des gourdins...

Quelles sont les principales mesures prises pour éviter que pareil incident ne se reproduise ?

On n'a pas attendu cet incident, je crois. Nos frères tchadiens ont la chance de vivre dans un endroit où le dialogue est permanent. Il y a encore une semaine, nous avions une réunion au niveau des contrôles de check-point avec eux, et nous nous sommes séparés en très bons termes. Nous gardons toujours le contact avec nos frères et sœurs, mais nous avons l'impression qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Les camionneurs tchadiens ont voulu mettre sur pied un syndicat ici, ce que nous avons interdit, conformément à nos lois. Est-ce ce qui fait problème ou y a-t-il autre chose? Nous y verrons clair.

Et si vous avez un message à l'endroit des différents acteurs de cet incident et aux populations, que leur diriez-vous?

Je voudrais remercier la bravoure et le sens de responsabilité de nos éléments, sans lesquels la situation aurait pu dégénérer. Mais là, il n'y a aucun mort, il y a des blessés chez les forces de l'ordre, ce qui est paradoxal alors que ce sont elles qui étaient armées. Je tiens à leur tirer mon chapeau et leur demande d'entretenir cet esprit-là. A nos frères tchadiens, je voudrais dire que le Cameroun est un pays hospitalier, mais ça ne veut pas dire qu'on peut faire n'importe quoi. Il y a ici une forte communauté tchadienne qui occupe de grands espaces de terre, et elle se sent chez elle ici, mais qu'elle respecte nos lois, ce que leur ambassadeur lui a demandé. Prendre à partie des forces en tenue qui font leur travail, c'est très grave et je n'ai jamais vu ça. Nous le disons haut et fort, on ne peut pas cautionner la violence et le désordre au nom de l'hospitalité qui nuit à la population camerounaise.

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