Cameroun - Economie. Endettement :Le syndrome grec guette-il le Cameroun ?

Mutations Mardi le 18 Aout 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’analyse de l’économiste Eugène Nyambal, ancien cadre du Fonds monétaire international (Fmi).

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Face à la baisse des recettes provoquée par la chute des prix du pétrole et à la guerre imposée par Boko Haram, le Cameroun a choisi une fuite en avant en décidant de s’endetter pour un montant de 1700 milliards (soit 50% de son budget qui représente 3746,6 milliards FCFA) pour financer les projets d’infrastructure en cours d’exécution. Ceci contraste avec les autres pays (Nigeria, Guinée Equatoriale, etc.) qui ont mis en place un programme de réduction des dépenses publiques.

Ce sont les générations futures qui devront payer la facture. Je suis sûr que dans un patriotisme de pacotille, cette majorité lâche, aujourd’hui inaudible et prompte à s’approprier des problèmes du monde entier, retrouvera de la voix pour accuser les créanciers de tous les maux (Banque mondiale, Fmi, Chine, banques occidentales) lorsque le Cameroun devra rembourser la dette.


Dans un pays meurtri par 20 ans de Politique d’Ajustement Structurel (1986-2006), « l’ensauvagement de l’endettement » ne provoque aucun débat au sein de la classe politique et de la société civile. Au vu drame Grec et de notre propre expérience, je ne sais pas qui a fait croire au chef de l’Etat que le Cameroun peut « s’endetter tout en préservant sa souveraineté économique et politique ».


Rien n’interdit à notre pays de s’endetter pour faire face à ses besoins. Il aurait fallu au préalable demander à chaque ministère de proposer un plan d’économies drastique, faire un plan d’urgence pour l’exécution du budget d’investissement en cours (dont la sous consommation est chronique), voir les nouveaux projets que l’on peut repousser compte tenu de la baisse des recettes et du coût de la guerre, mieux préparer les projets du plan d’urgence pour s’assurer qu’ils génèrent un impact suffisant pour permettre de rembourser la dette et d’accélérer la croissance et sur cette base, préparer un programme d’endettement mieux ciblé et plus rigoureux.


En réponse à l’endettement croissant de l’Afrique (marchés financiers, Chine et autres bilatéraux), la Banque mondiale et le FMI viennent de lancer un cri d’alarme sur les risques d’une prochaine crise de la dette. Le Cameroun se rapproche inéluctablement de cette zone dangereuse qui pourrait nous ramener dans les PAS et enlever aux prochains gouvernements la marge de manœuvre pour transformer notre pays de manière radicale et promouvoir la croissance et le plein emploi. Nous ne devons pas perdre de vue que le Cameroun est mal inséré dans le commerce mondial, il ne produit pas grand chose et il doit améliorer la qualité de la dépense publique pour qu’il y ait plus d’impact sur les conditions de vie de la population.

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