Cameroun - Economie. En 3 ans, l’Etat du Cameroun a mobilisé 570 milliards de FCfa sur le marché des capitaux

Agence Ecofin Lundi le 06 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
(Agence Ecofin) - L’Etat du Cameroun a bouclé le 23 décembre 2013 son second emprunt obligataire à la Douala Stock Exchange (DSX), avec une cagnotte de 80 milliards de francs Cfa. Soit 30 milliards de francs Cfa de plus, par rapport au montant initialement sollicité (50 milliards de francs Cfa).

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Afin de ne pas annuler l’enthousiasme des investisseurs autour de cet appel public à l’épargne, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, et l’arrangeur de cette opération, la Société commerciale de banque Cameroun (SCB Cameroun), filiale locale de la Marocaine Attijariwafa, ont demandé et obtenu de la Commission des marchés financiers (CMF), «l’autorisation d’exercer l’option de surallocation contenue dans la note d’information relative à cette émission».

Ce qui signifie que le régulateur du marché financier camerounais a donné son quitus pour que l’Etat du Cameroun encaisse également les 30 milliards de francs Cfa supplémentaires servis par les investisseurs. Mathématiquement, ce nouvel emprunt, dont le taux de sursouscription atteint 50%, aura obtenu de bien meilleurs résultats que celui de 200 milliards de francs Cfa lancé en 2010, et qui avait permis de ne mobiliser que 203 milliards de francs Cfa au total.

Carton plein sur le marché des titres de la BEAC

Mais avant de repartir à la Douala Stock Exchange en décembre 2013, l’Etat du Cameroun a émis, tout au long de l’année, des bons et obligations du Trésor pour un montant d’environ 130 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

Une dizaine d’opérations de mobilisation de fonds toutes couronnées de succès, à l’exception de l’émission de bons du Trésor du 18 décembre 2013 (souscrite à 85%) et des deux émissions d’obligations du Trésor du mois de septembre 2013 (souscrites à 75% seulement).

Calculette en main, depuis le lancement du marché des titres publics de la BEAC, que l’Etat du Cameroun a inauguré fin 2011, le Trésor public camerounais, qui est d’ailleurs le principal animateur de ce marché avec l’Etat gabonais, a déjà levé un total de 290 milliards de francs Cfa.

En plus des 280 milliards de francs Cfa mobilisés en décembre 2010 et décembre 2013 à la Douala Stock Exchange, les émissions de titres publics sur le marché des capitaux ont déjà procuré à l’Etat du Cameroun des financements d’un montant total d’environ 570 milliards de francs Cfa en 3 ans.

Des atouts indéniables

Une performance rendue possible grâce à la signature de l’Etat du Cameroun, qui est redevenue rassurante depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Ppte en avril 2006, avec son corollaire d’annulations de dettes.

En effet, grâce au succès remporté dans ce programme rigoureux auquel le FMI soumet certains pays africains lourdement endettés, le Cameroun peu par exemple être noté BB, à fin 2013, avec «des perspectives stables sur les 12 prochains mois», ainsi que l’a encore indiqué l’agence de notation Standard & Poor’s dans un communiqué rendu public le 13 décembre 2013.

Mais, en plus de cette notation financière plutôt encourageante pour les investisseurs détenteurs de capitaux, le Cameroun, souligne-t-on aussi bien à la BEAC qu’au ministère des Finances, bénéficie actuellement d’un ratio endettement-PIB des plus intéressants.

En effet, alors que les critères de convergence de la CEMAC autorisent un endettement équivalent à 70% du PIB, le Cameroun n’est actuellement qu’à 18%, ce qui donne au pays une marge de manœuvre autour de l’endettement encore plus grande au cours des prochaines années.

Vers une émission obligataire à l’international

C’est certainement fort de ces indicateurs, mais surtout de la maîtrise de plus en plus affinée du marché des capitaux sur lequel le Trésor public camerounais n’est opérationnel que depuis 3 ans, que l’Etat du Cameroun ambitionne de tenter des émissions de titres publics au-delà des frontières nationale et sous-régionale.

En effet, le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Pierre Titi, a annoncé en octobre 2013 lors du Forum EMA Invest à Genève, que l’Etat du Cameroun pourrait bientôt expérimenter un emprunt obligataire à l’international, avec le concours des financiers de la place de Genève.

Pareille opération permettrait aux pouvoirs publics camerounais de monter d’un cran dans leur objectif de diversification des sources de financement du budget national. Cependant, selon les experts, une émission obligataire à l’international est encore plus complexe qu’un appel public à l’épargne lancé à la DSX, ou encore une émission de bons du Trésor sur le marché de la BEAC. Mais, soutiennent ces mêmes experts, une opération de ce type, pour un pays comme le Cameroun, ne semble à priori pas impossible à réaliser.

De ce point de vue, les Eurobonds d’un montant total de 400 millions de dollars (environ 200 milliards de francs Cfa) émis par le Rwanda en 2013, ont par exemple été souscrits à 400%. Fort de cet exemple, de la prescription de la loi des finances 2014 qui autorise des émissions de titres publics pour un montant de 280 milliards de francs Cfa, mais surtout de l’expérience acquise sur le marché des capitaux depuis 3 ans maintenant, le Trésor public camerounais franchira-t-il le cap d’une émission obligataire à l’international?

Brice R. Mbodiam

 

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