Cameroun - Environnement. Emballages plastiques: comment vaincre les résistances

Assiatou NGAPOUT M. | Cameroon-tribune Vendredi le 16 Juin 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Bien qu’interdits sur l’ensemble du territoire, ces objets non-biodégradable circulent encore dans les marchés

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Au milieu des vrombissements de véhicules et du brouhaha des commerçants au marché Mvog-Mbi à Yaoundé, ce mercredi matin, deux jeunes vendeurs ambulants d’emballages plastiques paradent. A tue-tête, ils proposent leurs produits aux clients qui ne se font pas prier. La marchandise s’écoule comme des petits pains. Le paquet de sachets transparents se vend à 250 F et le lot de 12 sachets de couleur noire se solde à 100 F. Celui rayé jaune-noire s’écoule, lui, à 25 F l’unité. Des prix qui ont connu une légère hausse depuis l’interdiction.
Proscrits depuis le 24 avril 2014 sur l’ensemble du territoire, ces sachets en plastique non-biodégradable et de moins de 60 microns règnent toujours dans les marchés. Les commerçants ne peuvent s’en passer. « C’est vraiment difficile pour nous les vendeurs de vivres de vendre sans emballages plastiques. Les clientes sont exigeantes. Quand on leur propose des cartons pour empaqueter leurs produits, elles rechignent », justifie Martine M., vendeuse de fruits. « C’est plus pratique pour emballer les produits comme le riz, le gombo ou la farine. Ce que le papier ou le carton ne peuvent pas faire », ajoute une ménagère. Ici comme ailleurs, les vendeurs ambulants d’emballages plastiques, de plus en plus nombreux, vaquent tranquillement à leurs occupations. Ils écument en toute impunité les marchés et les rues de la ville pour écouler leurs marchandises.
Cependant, conscients des sanctions relatives au non respect de l’interdiction, les propriétaires de certaines échoppes et grands magasins ont pris les mesures nécessaires. C’est ainsi que ces sachets n’ont plus leur place en caisse de magasins, grandes surfaces, poissonneries, boulangeries et autres. La mesure pousse les rayons à s’équiper autrement. Exit les petites poches de plastiques habituelles et place à de nouveaux sacs conformes aux exigences de la loi, à savoir des emballages en papier, tissu ou en plastique conforme aux normes. C’est le cas dans ce magasin situé au marché du Mfoundi. Frappé par une amende il y a peu, le propriétaire a exclu tout emballage ressemblant à du plastique dans sa boutique. « Depuis que cette interdiction est entrée en vigueur, nous ne disposons plus de ce genre d’emballage dans notre magasin. Les produits sont vendus sans emballage. Mais si le client souhaite que ses produits soient empaquetés, celui-ci est libre d’en acheter lui-même », confie Rodrigue M., caissier dans un magasin de la place.
 

La parole aux acteurs

 

 Viviane Chimène Mintounou: « Il est nécessaire que tous les acteurs s’impliquent »

Etudiante

« Les emballages plastiques persistent sur le marché parce qu’il  n’existe pas d’autres moyens  appropriés pour les populations, leur permettant d’emballer les produits. Il est nécessaire que tous les acteurs commerciaux s’impliquent dans la lutte, ou mieux, mesurent l’impact des plastiques non biodégradables dans notre environnement. Il est question, pour nous tous, de trouver des substituts, quelque chose susceptible de remplacer l’emballage plastique ».

 

Ernestine Mbalidam: « L’Etat peut trouver une solution »

Ménagère

« Je crois que l’erreur ne vient pas des utilisateurs des plastiques. Moi, par exemple, j’en ai besoin tous les jours. C’est vrai que je ne fais pas de différence entre les emballages plastiques autorisés et ceux qui sont interdits.  C’est l’Etat qui peut trouver une solution à ce problème de mise à disposition de bons emballages plastiques ».

 

 Denise Mindja’a épse Essame: « Il faut s’attaquer aux importateurs »

Commerçante

« Pour le moment, le plastique reste le moyen le plus usuel. Il est à notre portée. Nous pouvons nous en procurer même dans les rayons et boutiques de la ville, au vu et au su de tous. Il résiste, parce qu’il est toujours là, à portée de nos mains. Pour le combattre, il faut s’attaquer aux nombreux importateurs et fabricants qui sont tapis dans l’ombre ».

 

Salomon Jéwa: « Les pouvoirs publics doivent mener des actions musclées »

Consommateur

« J’estime que les pouvoirs publics doivent mener des actions bien musclées. Il faut des mesures pérennes. En plus de cela, il faut trouver des mesures alternatives pour les emballages car, on en aura toujours besoin. On a l’impression que les emballages non biodégradables sont importés. Il faudra donc que les pouvoirs publics veillent à ce que ces plastiques ne rentrent plus dans le pays ».
 
 

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