Législatives 2013. Elecam: embarrassantes cartes électorales

Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression Mardi le 06 Aout 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Dg des élections, Mohaman Sani Tanimou, a laissé entendre que les électeurs pourraient s’en passer le jour du vote.

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Une «bourde» que le Conseil électoral et le parti au pouvoir tentent désormais de rattraper à travers des missions de sensibilisation sur le terrain. Entre ce qu’on dit et ce qu’on écrit, la différence peut parfois prendre les allures d’une «bourde». Plusieurs membres du Conseil électoral, l’organe délibérant d’Election’s Cameroon, n’hésitent pas à qualifier de ce péjoratif le début de controverse alimenté depuis quelques semaines par leur collaborateur de la Direction générale. Retour sur quelques faits. Jeudi 11 juillet 2013. Lors de la concertation entre Elecam, les partis politiques et la société civile qui se tient au Palais des congrès de Yaoundé, Mohaman Sani Tanimou explique à ses interlocuteurs que les cartes électorales peuvent être retirées, le jour même du scrutin, dans les bureaux de vote ; et que de toutes les façons le document n’est pas indispensable car il est toujours possible de voter avec sa carte nationale d’identité. Le 22 juillet 2013, dans la décision n°703 portant organisation des bureaux de vote qu’il signe, le même Dg des élections admet, à l’article 7 alinéa 2 que, «toutefois, l’électeur qui ne dispose pas de la carte électorale mais dont le nom figure sur la liste électorale du bureau de vote concerné, est autorisé à prendre part au vote», ceci moyennant une identification préalable au moyen de la carte nationale d’identité (Cni). Cette deuxième version, qui n’insiste plus sur la Cni, est déjà quelque peu nuancée. Toutefois le scandale n’est pas dans les mots, mais dans les intentions prêtées au patron de l’administration d’Elecam. Lundi 29 juillet 2013, au moment d’entrer
en session de plein droit, le président du conseil électoral, Samuel Fonkam Azu’u, tient une conférence de presse aux allures de recadrage au Palais des sports de Yaoundé. Il explique que les électeurs doivent retirer leurs cartes électorales car les Cni ne sauraient les remplacer ; que c’est sur les cartes d’électeurs que figure la localisation du bureau de vote ; qu’il faut être inscrit sur les listes électorales pour avoir une carte d’électeur, ce qui n’est pas le cas pour la Cni ; et que la possibilité de se rendre dans les bureaux de vote avec sa Cni n’est possible qu’au cas où on aurait perdu sa carte d’électeur. C’est donc une situation exceptionnelle qui ne saurait se transformer en règle.

Interventions d’urgence

La controverse est née ; et la difficile cohabitation entre la Direction générale des élections (Dge) et le Conseil électoral se nourrit d’une nouvelle crise. Vite relativisée cependant au sein de l’organe indépendant chargé des élections. «La loi dit qu’il faut minimalement avoir une Cni pour voter, même si le document recommandé est la carte d’électeur. C’est ce que le Dg a dit dans la décision relative à l’organisation des bureaux de vote. Donc il n’y a pas de discorde. Nous travaillons ensemble pour la distribution des cartes électorales et nous comptons d’ailleurs sur le soutien des partis politiques», tente de couper court un haut responsable de la Dge.
Mais cet énième tango d’Elecam embarrasse. Depuis le 02 août 2013, les membres du conseil électoral sont redescendus sur le terrain avec une mission précise : celle d’intensifier la distribution des cartes d’électeurs et, de manière informelle, de «booster le moral des
agents qui ont pu être ébranlé par les affirmations du Dg», affirme une source proche d’Elecam. Illustration : hier lundi 5 août 2013, Samuel Fonkam Azu’u, en mission dans la région du Nord-Ouest, a réaffirmé que le vote se ferait avec la carte d’électeur et la carte
nationale d’identité; et a invité ses agents sur le terrain à travailler pour relever le taux de distribution des cartes électorales des 55,5% actuels à 90% dans un délai d’un mois …
Le parti au pouvoir, qui joue la crédibilité de son régime sur des élections aussi peu contestables que possible, a lui aussi réactivé ses mécanismes internes d’intervention d’urgence. Le 1er août 2013, presqu’aussi concomitamment qu’Elecam, le comité central du parti a désigné, dans chaque région, des délégations chargées de la «sensibilisation et de mobilisation pour le retrait des cartes d’électeurs». «Nous avons mobilisé des équipes pendant des mois et des mois pour demander aux citoyens de s’inscrire. Maintenant, nous
estimons que ce travail est inachevé car le taux de retrait des cartes d’électeurs reste bas. Nous allons nous assurer que, le jour du vote, nos électeurs aient à la fois leur Cni et leur carte électorale», explique une source du comité central. Qui réfute par ailleurs que l’actualité à Elecam ait influencé cette décision. Mais pour les missions qui investiront les régions dès le 10 août 2013, prescription est faite de ratisser large et de rassembler à la tâche toutes les
forces. Comme si l’heure est désormais grave …


 

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