Cameroun - Education. Ecole primaire Publique: La gratuité reste une illusion
Malgré le décret du 19 février 2001 relatif à la gratuité de l’école au Cameroun, la réalité sur le terrain est complètement différente.
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Le décret n° 2001/041 du 19 février 2001 relatif à la gratuité de l’école au Cameroun, dans son article 47 précisément est clair, «les élèves des écoles primaires publiques sont exemptés des contributions annuelles exigibles». Seulement, 14 ans après la publication de ce décret présidentiel, la réalité est tout autre sur le terrain, l’école reste donc payante et inaccessible à toutes les couches de la société.
D’après une étude réalisée dans trois départements de la région du Littoral par la dynamique Citoyenne, il ressort que la situation est grave. Sur 303 questionnaires dépouillés, 296 parents ont déclaré avoir payé les frais scolaires pour l’année 2015-2016, soit un pourcentage de 97.69%. Toujours d’après cette étude, les montants déclarés par les parents oscillent entre 2000 et 35000 Fcfa selon que l’enfant soit inscrit à la maternelle ou primaire. Malgré la connaissance de l’existence de ce décret, ces derniers qui pour certains ont peur de l’exclusion de leurs enfants, ou encore subissent la pression de l’administration des dites écoles pour d’autres, continuent donc de payer des sommes fallacieuses. Si au préalable, il n’est pas indiqué qu’il s’agit des frais scolaires, on relève cependant que les thèmes régulièrement utilisés pour recueillir ces fonds sont entre autres, les frais de l’Apee, de remise à niveau, de propreté , pour soutenir les instituteurs vacataires et même frais de compenser l’abandon de l’école par le gouvernement. Pourtant l’article 46 de ce même décret précise que, « les ressources financières des établissements scolaires publics sont des deniers publics ».
Au regard de ce qui précède, la dynamique citoyenne au cours d’un point de presse organisé à Douala ce lundi 19 octobre 2015, dénonce avec véhémence cette violation de ce décret du 19 février 2001, qui d’ailleurs s’aligne simplement à la convention des Nations-Unis relative aux droits des enfants. « Nous pouvons affirmer sans se tromper que la décision du président de la république de décréter la gratuité de l’école primaire au Cameroun n’a pas été suivie d’effets pour les parents d’élèves. Les parents sont contraints de payer l’école de leurs enfants », dénonce Roland Tsapi de la Dynamique Citoyenne Littoral. A travers un projet baptisé, « mobilisation pour la gratuité de l’école », cette association de la société civile se propose de mener un suivi indépendant pour voir comment ces mesures gouvernementales garantissant la gratuité de l’école sont mises en œuvre sur le terrain et de même de mener un plaidoyer pour leur application. Pour y parvenir, il sera question nous rapporte-t-elle, de contribuer au respect du droit de l’éducation pour tous, de sensibiliser et mobiliser les parents d’élèves sur la gratuité de l’école conformément au décret sus évoqué. Si l’éducation a une fonction sociale, elle reste également une mission régalienne de l’Etat et un droit fondamental du citoyen.
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