Comice agropastoral national d Ebolowa. Ebolowa : Paul Biya victime de la feymania traditionnelle du Sud ?

Guy Roger Mvondo | Mutations Mercredi le 09 Février 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La controverse fait rage autour de son intronisation en qualité de Nnôm Ngii pendant le comice.

ADS



Quelques semaines seulement après le rite d’intronisation du chef de l’Etat comme le Nnôm Ngii (maître suprême de la science et de la sagesse millénaire) du Sud par les chefs traditionnels de cette région, les langues commencent à se délier pour remettre en question cette initiation. Plusieurs personnes averties qui ne pouvaient néanmoins empêcher le déroulement de l’opération y ont décelé un certain nombre d’irrégularités que ce soit au niveau de la forme que dans le fond. «Le Ngii n’est pas le sage encore moins un scientifique comme le définissent les chefs au moment de l’intronisation du président de la République. Dans notre tradition, le Ngii était le premier sorcier de la communauté. Son rite d’intronisation se faisait loin des enfants et des femmes. Les gens dansaient et faisaient plein de choses et à la fin, le Ngii apparaissait pour mettre un terme à la cérémonie», a révélé un octogénaire qui a requis l’anonymat.

Pour le cas de Paul Biya, plusieurs indiscrétions indiquent qu’en plus de la définition erronée attribuée à la fonction de Nnôm Ngii, le choix de construire l’ «Aba Minkukuma» (cases des chefs, Ndlr) sur un site «profane» et d’y avoir célébré le rite d’intronisation n’est pas de nature à accorder du crédit à cette cérémonie qui devrait se dérouler au sein d’une chefferie bien établie comme le voudrait la tradition. Des allégations réfutées par sa majesté René Désiré Effa, président du conseil régional des chefs traditionnels du Sud qui y voit une manière de vouloir ternir l’image de la chefferie et des man?uvres pour déstabiliser la sérénité qui y règne en ce moment. «Personnellement, je ne veux plus revenir sur quelque chose qui est déjà passé. Surtout quand cela concerne le chef de l’Etat. Nous l’avons intronisé sur un terrain neutre pour éviter la division et les frustrations. Nous nous sommes concertés et le préfet de la Mvila nous a offert un terrain à Bilon. Le travail que nous avons fait est sacré et il n’y a aucun débat à faire là-dessus», a-t-il réagit.

Il convient de souligner toujours à propos du choix du site que plusieurs personnes se plaignent de ce que l’Aba Minkukuma soit abandonné après le passage du chef de l’Etat. «Nous aurions souhaité que l’Aba Minkukuma soit un espace beaucoup plus viable. Un lieu de pèlerinage où de nombreux visiteurs pouvaient se ressourcer à temps opportun», a souligné François Zo’obo Nkale, natif de la Mvila. Tout le monde s’accorde à dire que les chefferies de Ngalan et de Mebaé, situées dans les villages hôtes du dernier comice agropastoral, étaient mieux indiquées pour abriter l’Aba Minkukuma ; ce d’autant plus que celle de Mebaé dispose d’un Aba construit avant la foire par le chef traditionnel Emmanuel Beh Atangana.
A propos de l’abandon dont ferait l’objet l’Aba Minkukuma de Bilon, et qui fait couler beaucoup de salive en ce moment dans la cité, Bruno Mvondo, chef du village Bitchili, dans la banlieue d’Ebolowa, estime qu’il n’en est rien. «L’Aba n’est pas abandonné. Deux gardiens que nous payons dorment là-bas en permanence. Je précise que personne, à moins d’être initié, n’a le droit d’y entrer. C’est un endroit réservé à un certain type de cérémonies. Sa construction est le fruit des contributions de tous les fils du Sud ; y compris le chef de l’Etat. Nous n’avons pas voulu construire cette Aba chez quelqu’un parce que la chefferie n’est pas la maison d’une personne, mais celle de tout le village», a indiqué le gardien des clés de l’Aba dont l’implication dans sa réalisation aura été significative.

Toute chose qui n’empêche pas certaines indiscrétions à affirmer que l’Aba Minkukuma était beaucoup plus une histoire d’enveloppe qu’un lieu d’intronisation. D’aucuns en veulent pour preuve, le manque d’objectivité qui a sous-tendu l’organisation des rites. Le chef de Mebaé qui dit avoir été combattu par ses pairs au sujet de son Aba pense, quant à lui, que la solidarité des chefs du Sud reste de façade.
Il affirme, en effet, que tout ce qui s’est passé au nom de la chefferie pendant le comice a été piloté par une poignée de chefs zélés par les hautes fonctions qu’ils occupent au sommet de l’Etat. «Il est inadmissible que les trois chefs des villages qui ont tout donné au comice initient une demande d’audience pour dire merci au chef de l’Etat pour la libération, avant le comice, de sa majesté Joseph Nkotto qui croupissait en prison ; et pour tout ce que le comice a apporté de bien à nos villages. Et que, dans le même temps, des personnes mal intentionnées retirent notre dossier. J’ai même été écarté lors de la visite des étangs par le chef de l’Etat qui, par contre, a été reçu par mon collègue d’Akak Essatolo lors de la visite des parcelles du Minresi. Je voudrais que ceux qui sont à l’origine de ces man?uvres sachent que le chef de l’Etat est notre frère à nous tous. Et qu’à ce titre, nous avons tous le droit de le recevoir quand il se trouve parmi nous», regrette Beh Atangana.

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS