Cameroun - Santé. Ebola :Les populations de Bamenda boycottent les tests
Pour respecter l’accord, 120 membres du corps médical ont accepté de jouer les cobayes moyennant 5000 Fcfa.
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Sur les antennes du Poste national de la Crtv Hier, on a passé un extrait de la conférence de presse du ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, tenue mercredi dernier à Yaoundé. Or, une source bien intégrée au Minsanté dément la tenue de celle-ci à cette date précise. L’extrait diffusé, qui n’est qu’une reprise du discours très rassurant de André Mama Fouda le 30 octobre dernier sur la pratique des tests par les professionnels, n’a pas empêché les populations de la ville de Bamenda (région du Nord-ouest) de dire «non» quelques heures plus tard au déroulement de ces derniers devant l’Hôpital régional de ladite cité. «Nous ne voulons pas de ce vaccin. Le virus ne circule pas au Cameroun», ont-elles scandé. Pour respecter l’accord fait avec le laboratoire Glaxosmithkline (Gsk), 120 membres du corps médical ont accepté de jouer les cobayes moyennant une somme de 5000 Fcfa, apprend-on d’une source sous anonymat. En plus de cet argent, «les sujets devaient donner un contact de l’un de leurs proches au cas où les essais venaient à se compliquer», affirme encore notre source.
Sur les ondes du Poste national comme au sein de la population, les réactions sont ce que l’on pourrait qualifier de «colériques». «Le Cameroun n’a jamais enregistré de cas d’Ebola sur son territoire. Pourquoi a-t-il été choisi pour ces tests ? », s’interrogent les populations. «On en a signalé au Nigeria. Mais, il n’est pas sur la liste», s’étonnent-elles. « Au Cameroun, le protocole de recherche a reçu l’aval du Comité national d’éthique et de la Division opérationnelle de la recherche en santé du ministère de la Santé publique. Les essais cliniques phase II impliquent cinq pays proches de ceux qui ont connu l’épidémie, à savoir le Mali, le Ghana, le Sénégal, le Nigeria et le Cameroun.», apprend-on.
Tout comme l’Hôpital régional de Bamenda, le Centre Pasteur de Yaoundé, à travers son Centre de recherche clinique Butterfly, est le deuxième site d’expérimentation. Tous deux présentent les capacités exigées pour accueillir ce projet qui doit enrôler 400 sujets volontaires à raison de 200 par site, d’octobre 2015 à octobre 2016.
En rappel, la fièvre à virus Ebola est une pathologie qui se manifeste entre autres par une forte fièvre, des douleurs musculaires, des maux de tête, des vomissements et des diarrhées. Elle a causé la mort de plus de 11.000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone).
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