Opération Epervier. Dure est la loi

BADJANG ba NKEN | Cameroon-tribune Jeudi le 11 Juin 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ainsi donc, le long feuilleton judiciaire de l’affaire dite Yen Eyoum Lydienne est clos.

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 La Cour suprême statuant en dernier ressort a confirmé avant-hier la sentence rendue le 26 juin 2014 par le Tribunal criminel spécial (TCS). L’avocate reconnue coupable de détournement de fonds publics recouvrés dans le cadre de la liquidation de l’ex-Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB) devra, conformément à l’arrêt rendu par la haute juridiction, purger une peine de prison de 25 ans et rembourser les fonds retenus indûment avec la complicité de Ngwem Honoré, ancien responsable au ministère des Finances en fuite.
L’affaire engagée en janvier 2010 à la régulière devant les tribunaux de la République contre Me Yen Eyoum Lydienne, avocate camerounaise au moment de son inculpation, s’est déroulée dans le strict respect de l’Etat de droit et de la séparation des pouvoirs. Dans chacune des juridictions ayant eu à connaître de cette affaire, les droits de l’accusée ont été respectés. Elle a commis des avocats de son choix qui ont plaidé en sa faveur. Me Yen Eyoum Lydienne a donc eu droit à un procès équitable tout au long de la procédure.
Sur la base des faits et seulement des faits, sa culpabilité a été établie et des sentences prononcées conformément à la loi que nul n’est censé ignorer, encore moins l’avocate. C’est le lieu de rappeler que dans tout Etat de droit, quand on pose un acte répréhensible, on doit en répondre devant les juridictions compétentes. Il est donc surprenant de constater que ce sont ceux-là mêmes qui maîtrisent ces principes élémentaires du droit qui sont les premiers à faire le procès de la justice camerounaise qu’ils couvrent d’opprobre.
Ce que les partisans de Me Yen Eyoum Lydienne omettent par contre de dire, c’est que l’avocate camerounaise naturalisée française par la suite avait perçu dans le cadre d’un premier recouvrement opéré auprès de la Société générale de banques (SGBC), un montant de 360 millions de F au titre des honoraires.
Par ailleurs, bien que le ministre des Finances ait signé au nom du Cameroun un solde de tout compte à la SGBC, Me Yen Eyoum Lydienne, usant de complicités, a rouvert le procès et recouvré 2,1 milliards de F sur les avoirs de la SGBC à la BEAC. De cette somme, l’avocate a retenu 1,07 milliard prétextant que ce sont ses honoraires. Un comportement d’autant plus repréhensible que tous les avocats savent que les honoraires sont négociés au préalable avec le client, et qu’ils n’ont pas le droit de se payer sur les sommes collectées en faveur des justiciables.
Au total, pour la liquidation de l’ex-ONCPB, Me Yen Eyoum Lydienne a perçu près de 1,5 milliard de F. De nombreux juristes estiment même que la justice a été clémente à son égard. Même si la sentence peut paraître lourde, il convient de retenir que seul le droit a été dit. Ces mêmes lois, faut-il le rappeler, ont été appliquées à d’autres justiciables dans les mêmes circonstances. Conformément au principe selon lequel tous les hommes sont égaux devant la loi, indépendamment de leur statut social et de leur nationalité.

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