Lutte contre Boko Haram. Double attentat-suicide de Mora, un "carnage évité", selon Issa Tchiroma Bakary

Xinhua Lundi le 21 Septembre 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cinq personnes dont un agent de police sont mortes et une autre blessée dans un double attentat-suicide survenu dimanche matin à Mora, localité de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun près de la frontière nigériane, a confirmé dans un bilan communiqué à Xinhua le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, faisant état d'"un carnage évité".

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"Je confirme qu'il y a cinq morts: deux kamikazes, leur guide, un policier puis un paysan. Il y a un blessé qui est à l'hôpital", a déclaré le ministre joint au téléphone.


Le ministre a ainsi confirmé le bilan donné par des sources militaires, sans pouvoir préciser l'heure exacte de l'attaque attribuée à deux jeunes filles.

"Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, c'est le jour du marché à Mora. Les deux kamikazes voulaient aller commettre un carnage", une tragédie évitée "grâce à la vigilance d'un policier" qui, de retour de son service pour les contrôles de sécurité dans la nuit, a constaté les mouvements bizarres de l'une des deux présumées jihadistes.

Le policier n'a pas eu le temps de maîtriser la suspecte, qui l'a entraîné avec elle à la mort, tout comme un guide en sa compagnie, après avoir fait sauter brusquement sa ceinture d'explosifs, rapporte par ailleurs le ministre de la Communication.

"Lorsque la première jeune fille s'est fait exploser, la deuxième personne qui portait la charge est plutôt allée tuer un paysan en fuyant", a-t-il précisé.

Si les chiffres du bilan sont concordants, cette version des faits est cependant contredite par les informations recueillies auprès par des sources militaires, selon lesquelles l'attaque des deux filles kamikazes soupçonnées d'être affilées à la secte islamiste nigériane Boko Haram a été dirigée contre un poste de contrôle de sécurité sur une route secondaire de Mora.

"C'est une route où les gens dévient d'habitude, par rapport à l'axe principal [un tronçon de corridor N'Djamena-Douala]. C'est à un ou deux kilomètres hors de la ville, à l'entrée Sud, en provenance de Maroua [la principale ville de l'Extrême-Nord]. Les deux filles se trouvaient à bord d'une moto, dont le chauffeur a aussi été tué", a indiqué l'une de sources jointes par Xinhua.

Le double attentat s'est produit, a en outre rapporté celle-ci, au moment où les services de sécurité étaient occupés à contrôler un véhicule et ses passagers.

Le ministre de la Communication dément ces informations.

A quelque 80 km de Maroua, Mora est un tronçon du corridor N'Djamena-Douala par lequel le Tchad commerce avec le reste du monde via le port commercial de la métropole économique du Cameroun.

Un des principaux sites du dispositif sécuritaire de lutte contre Boko Haram, cette ville secondaire abrite la base du premier secteur de la Force multinationale mixte (FMM) de 10.500 hommes en cours d'opérationnalisation pour cette cause par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, et le Niger, pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), rejoints par le Bénin.

Dimanche dernier, un double attentat-suicide avait déjà causé au moins 9 morts et 24 blessés à Kolofata, autre localité de l'Extrême-Nord proche de la frontière nigériane, selon des sources militaires.

Ces attaques apparaissent de plus en plus comme le nouveau mode opératoire de Boko Haram au Cameroun, depuis juillet.
 

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Lire aussi : Lac Tchad: sept militaires tués dans l’explosion d’une mine

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