Cameroun - Economie. Douanes: encore de centaines de véhicules à brader ce lundi

Hervé B.Endong | La Nouvelle Expression Lundi le 25 Juillet 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La vente aux enchères débutée le 20 juillet 2011 se poursuit ce jour à Douala.L’opération va se dérouler dès la matinée au parc de dépôts, à un jet de caillou de la base Pecten. Pour cette 2e journée, environ 100 véhicules sont concernés.

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Ils seront vendus au plus offrant, conformément aux règles régissant la vente aux enchères publiques. La mise à prix varie en fonction de la marque et de l’âge du véhicule. Et il n’existe pas par contre un plafond pour les enchères. C’est ainsi qu’un véhicule dont la mise à prix est de 400.000, par exemple, peut être acheté à un million. C’est exactement ce qui s’est passé le 20 juillet, lors de la première journée. Les Nissan Micra mis à prix à 475.000 FCfa ont toutes été achetées au finish à 1,3 million. Tout comme une Renault Laguna mise à prix à 500.000 vendue finalement à 1,3 million. Ou encore l’unique Lincoln avec sièges en cuir taxée à 4 millions prise par un enchérisseur à 4,3 millions. Organisée par la direction générale des douanes (Dgd), sur la tutelle du ministère des Finances (Minfi), les ventes aux enchères visent à solder les marchandises en stationnement depuis au moins trois mois.

Pour être complet, il s’agit des marchandises dont les propriétaires n’ont pas pu s’acquitter des droits de douanes et autres taxes. Cette situation cause un préjudice énorme à l’administration douanière à plus d’un titre. En effet, les propriétaires non seulement ne déboursent pas les frais nécessaires pour le retrait des marchandises, mais celles-ci encombrent le parc de dépôts qui devient directement limité face au volume des véhicules. Cette opération vise donc prioritairement à désengorger le parc de dépôt. «Le but premier des ventes aux enchères n’est pas de se faire de l’argent. Mais, de désengorger le parc », édifie Andomo Elanga, le chef de bureau Douala port I qui gère pratiquement l’essentiel de la marchandise du Cameroun. Mais, accessoirement, ajoute-t-il, l’opération peut profiter à la douane, surtout quand il y a beaucoup d’enchérisseurs.

Car, apprend-on, la mise à prix correspond généralement aux droits et taxes dus sur la marchandise. Comme pour dire qu’un véhicule peut être vendu à 400.000 ou 500.000 FCfa, si les enchérisseurs ne s’en mêlent pas. Contrairement en 2009 où l’opération s’est pratiquement déroulée en catimini, les ventes de cette année sont publiques. «Le ministre des Finances a demandé à ce qu’on veille à ce que les ventes soient publiques », confie Andomo Elanga.

Interdiction des ventes de gré à gré

En effet, d’après Emmanuel Essimi Menye, ces ventes ne doivent pas seulement être l’apanage de certains douaniers, mais tout le monde doit pouvoir y accéder. Le Minfi a même interdit les ventes de gré à gré, pour éliminer certaines faveurs léonines et certains privilèges dont ne peuvent bénéficier les Camerounais issus des couches défavorisées, mais qui rêvent aussi d’acquérir un véhicule. Tout comme il a interdit que les containers soient vendus en entier. «Les containers sont dépotés et la marchandise vendue par lots », précise Andomo Elanga, le patron du bureau qui gère la marchandise conteneurisée, en dehors des véhicules. Cette marchandise sera vendue aux enchères à la place de l’Udeac demain. Et le 27 juillet, ce sera le tour du bois au parc à bois et la vente des véhicules reprendra le 28 juillet 2011.

D’après le chef de bureau de Douala port I, la marchandise extraite de 200 conteneurs environ doit être vendue sur deux mois en principe. Il n’y a aucune précision pour l’instant quant au nombre de billes de bois ou de véhicules à brader. Concernant les véhicules, plusieurs chiffres s’affrontent. Certains parlent de 2500 véhicules, d’autres de 1500.

Lors du lancement des ventes le 20 juillet, environ 50 véhicules ont été vendus et ce jour, 100 véhicules seront en principe vendus. En dehors du montant du à l’achat du véhicule, il faut payer les frais à la douane évalués à 13% du prix d’achat du véhicule. Pour la marchandise conteneurisée, un forfait a été fixé par la commission de ventes aux enchères présidée par Nestor Demanou, le chef secteur du Littoral I, pour permettre aux acconiers d’amortir les pertes.

Il est de 200.000 FCfa pour un conteneur de 20 pieds et de 330.000 pour un conteneur de 40 pieds. Ce forfait est divisé en fonction du nombre de lots crée par conteneur. «Si par exemple dix lots ont été créés dans un conteneur de 20 pieds, chaque acquéreur payera en plus 20.000 FCfa, et 33.000 si les dix lots sortent d’un conteneur de 40 pieds », explique Andomo Elanga. Dans l’ensemble, tout semble bien se passer, si l’on s’en tient aux témoignages des responsables de la commission. Seul hic cependant, la discrimination artificielle créée par les vigiles de Socomar. Ceux-ci, prétendant obéir aux instructions de la « hiérarchie », empêchent aux potentiels acheteurs d’accéder au parc pour apprécier les véhicules.

Au même moment, ils laissent passer tous les hommes en tenue et leurs parents, cousins et oncles, tous les fonctionnaires et leurs parents, etc. Entre-temps, tous ceux qui n’ont pas ce privilège se contentent de lorgner à travers les fils barbelés. « Allez aussi mettre la tenue ! », lance avec une extravagance querelleuse un vigile à un monsieur ayant attiré son attention sur cette discrimination à outrance. C’est cette situation qui risque de jeter un discrédit à ces ventes, si les dispositions ne sont pas prises.

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