Cameroun - Nécrologie. Dommages collatéraux des obseques du frere du Chef de l'Etat: Les ministères étaient vides vendredi

William Bayiha | La Nouvelle Expression Mardi le 09 Octobre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
De nombreux responsables ont tenu à dire leurs adieux au frère du président de la République occasionnant des «contraintes d’agenda»

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Comme on peut bien l’imaginer, aucune déclaration officielle n’a souligné la nécessité pour les ministres et autres responsables administratifs de se rendre à Mvomeka’a pour soutenir Paul Biya dans ce moment difficile. Mais dans les faits, c’est tout comme. Vendredi en fin de matinée, un tour au quartier administratif dans une demi-dizaine de ministères ne laisse aucun doute. Il y a des gens qui ne sont pas là. Tous les ministères visités sont concernés. Au ministère de la Justice, le parking qui fait face au département de l’Agriculture et du Développement rural est vide aux deux tiers. Sur quinze places au total, seules six sont occupées. Plus, sur les places occupées, trois véhicules seulement sont immatriculées comme étant des voitures de service.
Dans la cour principale de l’Immeuble Rose qui abrite des ministères comme ceux du Tourisme et des loisirs, des Mines, de l’Économie ou celui du Commerce, le dense parc automobile qu’on observe souvent ici est largement dégarni. Les gargotes environnantes sont moins animées, d’ailleurs les gérants avec humeur, refusent de faire quelque commentaire que ce soit.

Pour bien nous rendre compte de la situation, nous décidons de pénétrer à l’intérieur de chaque département ministériel. Premier arrêt, une cellule de communication. Dans la pièce commune où sont disposés six pupitres, une jeune dame accrochée au combiné. Plus loin, un grand sac à main rouge posé sur un bureau. Quelques minutes plus tard, elle raccroche et consent à nous recevoir. Pendant que nous discutons, une autre de ses collègues arrive, fouille hardiment dans un volumineux registre pendant un moment et s’en va en emportant son sac. Dans un autre ministère, nous déambulons une dizaine de minutes dans les couloirs, toquant, nous faisant passer pour un usager souhaitant rencontrer en urgence le directeur. Quand le bureau est occupé, la réponse systématique est «Le directeur n’est pas là. Il faut repasser lundi ou mardi.» Mais le plus souvent, la porte est restée muette. Les locataires du bureau sont absents.


Agenda particulier

Dans un service, pour évaluer davantage la démission, nous avons pris la place d’un vigile derrière son pupitre vide. Nous y avons passé une dizaine de minutes avant que le titulaire du poste ne vienne nous déloger. Là, une dame visiblement exaspérée et exténuée est venue demandez un renseignement. Elle voulait rencontrer un directeur. On ne l’a pas vu depuis le matin. «Depuis hier, j’essaie de le trouver mais il n’est pas là…», a-t-elle fulminé à voix basse. Justement, depuis jeudi dernier jour de la mise en bière, les obsèques de Benoît Mvondo Assam ont imposé un calendrier particulier à l’ensemble de la République. À titre d’exemple, les responsables du ministère du Commerce qui organisaient un point de presse ce matin-là n’ont cessé de rappeler aux journalistes les «contraintes d’agenda» des ministres Luc Magloire Mbarga et Issa Tchiroma Bakari présents lors de la rencontre. Situation similaire pour le ministre des Postes et Télécommunications, Jean Pierre Biyiti Bi Essam. Il n’a même pas assisté au lancement d’une cérémonie qu’il devait pourtant présider jeudi matin. Dans les autres ministères, de nombreuses réunions ont été reportées d’une semaine en attendant que la sérénité revienne. Cependant, il ne faut pas non plus oublier qu’obsèques à Mvomeka’a ou pas, la gestion de la fin de semaine dans les administrations camerounaises est un problème permanent. 

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