France. Dominique Strauss-Kahn en garde à vue dans l'affaire lilloise

Reuters Mardi le 21 Février 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
LILLE (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn a été placé en garde à vue mardi dans une affaire de proxénétisme.

ADS



L'ancien patron du Fonds monétaire international est arrivé peu avant 09h00 dans une caserne de gendarmerie de Lille à bord d'une voiture, sans faire de déclaration, a constaté sur place un journaliste de Reuters.

La police judiciaire peut le garder jusqu'à 48 heures. L'interrogatoire peut déboucher sur une présentation à des juges d'instruction, dit-on de sources proches du dossier.

L'enquête porte sur un réseau de prostitution organisé autour de l'hôtel Carlton de Lille, dont Dominique Strauss-Kahn aurait bénéficié en 2010 et 2011 en France et aux Etats-Unis.

Il est susceptible d'être poursuivi non comme client de prostituées - ce qui est légal en France - mais pour "recel d'abus de biens sociaux", car les rémunérations des jeunes femmes ont été assurées par deux amis entrepreneurs du Nord, qui les ont présentées à leurs sociétés sur notes de frais.

Huit personnes sont poursuivies dans ce dossier de Lille, parti d'une affaire de proxénétisme en Belgique où un Français, Dominique Alderweireld, surnommé "Dodo la saumure" a été arrêté.

Proche de Dominique Strauss-Kahn, le commissaire divisionnaire lillois Jean-Christophe Lagarde, poursuivi pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux, est soupçonné d'avoir organisé des déplacements de prostituées à Paris et aux Etats-Unis pour Dominique Strauss-Kahn en 2010 et au printemps 2011, quand il dirigeait le FMI.

David Roquet, employé d'une filiale du groupe de BTP Eiffage et un autre ami de Dominique Strauss-Kahn, Fabrice Paszkowski, gérant d'une société de matériel médical et militant PS, sont aussi mis en examen et ont été écroués plusieurs mois comme organisateurs de ces rencontres, dont ils ont pris en charge les frais.

CONTRE-ATTAQUE DE DSK ?

Cette audition pourrait troubler la campagne présidentielle, dont Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre de l'Economie (1997-1999) et directeur général du FMI (2007-2011) fut le favori avant son arrestation à New York en mai dernier pour une présumée agression sexuelle sur une femme de chambre. Il a bénéficié d'un abandon de poursuites en septembre.

Le Parti socialiste et son candidat, François Hollande, ont cependant pris leurs distances avec lui, notamment quand il a été à nouveau interrogé par la police à son retour à Paris sur la supposée agression sexuelle de la journaliste Tristane Banon en 2003. Le parquet de Paris a jugé les faits établis mais classé l'affaire sans suite pour cause de prescription.

Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen, a soutenu mardi que tout le monde connaissait les problèmes de comportement qu'il prête à l'ex-patron du FMI.

"Toute la France le savait, il serait vraiment étonnant que le seul endroit où on ne sache pas ce que faisait Dominique Strauss-Kahn, c'était le Parti socialiste, mais on avait une grande indulgence à son égard, compte tenu du fait surtout qu'il allait être candidat à l'élection présidentielle", a-t-il dit sur I-télé.

La radio RTL croit savoir que Dominique Strauss-Kahn entend mettre en cause le rôle à ses yeux ambigu des services de renseignements français, qui auraient eu connaissance de cette enquête et l'auraient exploitée pour lui nuire.

Retiré de la vie publique, Dominique Strauss-Kahn a engagé des poursuites judiciaires contre plusieurs médias et contre Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui avait estimé que le comportement prêté à "DSK" était à la frontière "entre délinquance et vie privée" et pénalement répréhensible.

L'interrogatoire de police intervient alors que le président Nicolas Sarkozy vient de se déclarer candidat et doit se déplacer à Lille jeudi, échéance théorique de l'interrogatoire de Dominique Strauss-Kahn.

Pierre Savary, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Patrick Vignal

ADS

 

Lire aussi : Arrestation d'une maire après la découverte de stock de drogues à son domicile
Lire aussi : La gendarmerie découvre 70 kg de cannabis au domicile d'une maire
Lire aussi : Le scooter qu'utilisait François Hollande pour ses rendez-vous secrets mis aux enchères

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS